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  • Israël, pourra-t-il affaiblir l’Algérie?

    Israël, pourra-t-il affaiblir l’Algérie?

    Tags : Israël, Algérie, Maroc, Sahel – Israël, pourra-t-il affaiblir l’Algérie?

    Le ministre de la Guerre de l’entité sioniste qui devra se rendre dès la semaine prochaine au Maroc n’a pas caché tout comme son homologue des AE. que ses liens Israël- Maroc vise non pas à en faire bénéficier les Marocains, mais à affaiblir l’Algérie.

    Car L’entité sioniste ne peut ne pas reconnaître que l’Algérie est un « État pivot » au Maghreb arabe sans l’aval de qui mille Accords d’Abraham ne pourront pas fonctionner. Depuis juin d’ailleurs, l’entité ne cesse de cumuler les revers au Maghreb et de perde son assise en Afrique puisque de par son histoire révolutionnaire, l’Algérie constitue une entrave à la conquête israélienne dans cette région, ce qui explique ses tentatives d’employer Rabat pour affaiblir la cohésion algérienne.

    Si « Israël œuvrait indirectement à soutenir certaines parties libyennes et on pense très clairement a Haftar ou aux certaines forces en Tunisie son but n’est que de provoquer des problèmes régionaux pour l’Algérie. Idem pour son penchant maladif à se tailler une assise au Sahel là où elle sait ne peser rien par rapport au poids d’Alger qui a réussi jusqu’ici à bloquer la normalisation au sein de l’UA.

    Mais le régime sioniste réussira-t-il à inverser la donne ? L’entité sait parfaitement que ce ne sera pas une usine de fabrication de drones kamikazes ou un accord sur la participation dans des entraînements militaires qui affaibliraient l’Algérie. Mais c’est toujours un moyen pour préserver un repose-pieds aux portes algériennes en attendant que les choses s’améliorent surtout que » la politique du Maroc consiste a réaliser des acquis en s’appuyant sur le lobby sioniste aux États-Unis et en Europe au détriment des droits légitimes du peuple palestinien. Et que c’est par son biais que le régime israélien tentera aussi de faire échouer la démarche algérienne pour annuler l’octroi à Israël la qualité d’observateur à l’Union africaine. Or, tout ceci n’affaiblit paradoxalement pas l’Algérie bien au contraire. Et comment ? Depuis l’apparition du facteur sionisme au Maghreb on assiste a un renforcement graduel de l’État algérien de sa position sur la scène régionale et internationale : que ce soit ses liens avec le Sahel ou avec la Tunisie et la Libye, le front anti sioniste tend à faire d’Alger un véritable épicentre. Et par certains côtés, l’Algérie frôle les superpuissances. À l’heure où l’Europe plonge dans une sans précédent de l’énergie cet écrasant poids d’Alger se fait ressentir.

    L’Algérie a annoncé sa disponibilité à fournir à l’Europe des quantités supplémentaires de gaz alors que la Russie est en froid avec et que la Biélorussie fait les bouches fines

    Le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, a déclaré mercredi que son pays était prêt à fournir des quantités supplémentaires de gaz à des partenaires en Europe si nécessaire.C’est ce qui ressort des déclarations d’Arkab à la radio officielle algérienne, en marge du Forum des pays exportateurs de gaz, qui s’est tenu à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis.

    « Nous sommes prêts à fournir à tous nos clients en Europe du gaz naturel selon les quantités contractuelles. Nous sommes prêts à parler de quantités supplémentaires, en fonction d’un programme et d’une vision claire », a-t-il déclaré.

    Selon le responsable algérien, la société (gouvernementale) d’hydrocarbures, Sonatrach est en train de développer ses champs et son activité, augmentant ainsi sa production, sans donner plus de détails.

    Les médias algériens ont indiqué mercredi que les premiers pétroliers de gaz liquéfié sont arrivés dans le sud de l’Espagne et ont déchargé leurs cargaisons dans les ports atlantiques de « Huelva » et méditerranéens de « Sagunt », après que l’Algérie a cessé de pomper du gaz via un gazoduc traversant le territoire marocain.

    Or, Mercredi les prix du gaz ont augmenté de plus de 6 %, après une décision allemande de suspendre l’approbation de l’exploitation de « Nord Stream 2 », le nouveau transporteur de gaz russe vers l’Europe.

    Le 31 octobre dernier, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné de ne pas renouveler le contrat de fourniture de gaz à l’Espagne via le Maroc, dont le mandat a expiré le même jour.

    L’Algérie a renouvelé des contrats de fourniture de gaz naturel et liquéfié à ses partenaires en Europe en 2018 et 2019, pour des durées allant de 5 à 10 ans, à l’instar de la Turquie, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la France.

    L’Algérie produit plus de 130 milliards de mètres cubes de gaz par an et dispose de deux usines de liquéfaction de gaz naturel d’une capacité annuelle de 30 milliards de mètres cubes et elle est en pleine opération de percée énergétique sur le marché européen alors même qu’Israël continue à frapper désespérément à la porte de l’Afrique. Dans un pareil contexte d’où pourrait venir le danger ? Les drones kamikazes sionistes pourraient vouloir être tenté par venger Aramco de Ben Salmane littéralement à la merci des drones de la Résistance sur des sites de Sonatrache…

    Pars Today, 18/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Sahel

  • Algérie-Maroc: conflit (in)évitable

    Tags: Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Sahel, Mali – Algérie-Maroc: conflit (in)évitable

    Lundi 1er novembre vers 13 h, journée fortement symbolique, deux camions algériens de retour de Mauritanie après une opération routinière d’export entre Ouargla et Zouérat (Mauritanie) sont bombardés. L’attaque, brutale, tue trois civils algériens, à quelques encablures de la ville de Bir Lahlou au Sahara occidental. Hmida Boumediene, Brahim Arbaoui et Achtam Ahmed, originaires d’Ouargla et Laghouat, meurent sur le champ. Les victimes ont été prises pour cible au moment où leurs véhicules étaient à l’arrêt en territoire sahraoui, entre Aïn Ben Tili (Mauritanie) et Bir Lahlou.

    Les deux camions étaient à plus de 70 kilomètres au sud-est du « Mur de sable » qui sépare à l’Est la partie contrôlés par le Polisario de l’Ouest sous contrôle marocain. La distance indique que les deux véhicules n’étaient pas proches de la zone tampon du Mur. Ils n’étaient pas une « menace » et circulaient dans une zone autorisée.

    Selon le site spécialisé dans les questions sécuritaires MenaDefense, qui a été le premier à avoir diffusé l’information, l’attaque est l’œuvre de l’armée marocaine. Les images des camions calcinées et la précision du tir suggèrent un tir de drone de combat. Cette information a été confirmée par un membre des renseignements espagnols au journal El Pais.

    Le ministère de la défense mauritanien a démenti après quelques heures de la diffusion de l’information que l’attaque de camions algériens ait eu lieu sur son propre territoire, tandis que les autorités algériennes ont attendu au mercredi 3 novembre pour réagir. Le communiqué algérien, laconique dans certaines de ses formulations et léger face à la gravité de la situation, accuse le Maroc et qualifie l’acte de « terrorisme d’État » qui ne « restera pas impuni », laissant certains Algériens dubitatifs face à la situation.

    Le Maroc ignore les accusations de l’Algérie
    L’Algérie a opté pour une réponse diplomatique face à ce tragique évènement. Dès le 4 novembre, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a adressé des messages à plusieurs organisations internationales, dont le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, et le Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen.

    Une délégation d’enquêteurs de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) s’est rendue sur le lieu du bombardement. Celle-ci a pris en main des preuves pour l’enquête sans toutefois l’annoncer de manière officielle dans un communiqué. La question des violations des droits humains au Sahara occidental demeure peu couverte par les rapports de la MINURSO.

    Selon le droit international, la mort des routiers algériens peut être considérée comme un « acte d’agression » comme stipulé dans l’article 8 du Statut de Rome. Les routiers algériens ont été assassinés dans un territoire non automne, inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non automnes de l’Organisation des Nations unies. Cet acte devrait pousser la MINURSO, dont le mandat vient tout juste d’être prorogé par une résolution favorable au Maroc (S/RES/2602), à enquêter de manière plus approfondie sur les violations de droits humains en territoire sahraoui.

    Depuis la fin du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario en novembre 2020 suite à l’occupation de la zone tampon de Guerguerat et les violences contre les civils, plusieurs attaques menées par l’armée marocaine ont été signalées en territoires sahraouis. Il y a à peine quelques mois, la remorque d’un camion d’un autre routier algérien faisant le trajet entre Tindouf et la Mauritanie avait reçu un projectile. Le camionneur est miraculeusement sain et sauf.

    Le 7 avril 2021, un raid aérien, mené par un drone de combat marocain, cible un convoi militaire sahraoui, causant la mort d’Addah Al-Bendir, chef de la Gendarmerie nationale sahraouie, à Rouss Irni dans la zone de Tifariti. Al-Bandir était en déplacement au sein d’une colonne de véhicules repérée par un drone d’observation Harfang des forces marocaines selon des sources locales.

    S’ajoute à ces tirs, les escarmouches régulières entre l’armée marocaine et l’armée sahraoui de part et d’autre du « Mur de sable » . Si le Polisario revendique souvent des attaques visant les positions des forces marocaines le long du Mur, Rabat demeure très souvent silencieuse.

    Le Maroc n’a pas communiqué au sujet de l’assassinat des trois camionneurs algériens. Mais une source sécuritaire marocaine a parlé de l’attentat par l’intermédiaire de l’AFP : « La piste utilisée par les trois camionneurs est empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées », a-t-elle précisé en soulignant que « Le Maroc n’a jamais ciblé et ne ciblera jamais des citoyens algériens, quelles que soient les circonstances et les provocations ». Mohammed VI a complètement ignoré cet évènement lors de son discours prononcé le 6 novembre dans ce contexte d’escalade.

    La route impériale

    La piste prise par les routiers algériens est-elle réellement une zone de conflit armé ? Cette route qui lie la wilaya de Tindouf (limitrophe avec la Mauritanie) à celle du Tiris Zemmour en Mauritanie se nomme la « route impériale » (car elle était aussi celle du trafic d’esclaves). C’est un chemin plus court et moins pénible que celui passant par la zone la plus septentrionale du Tiris Zemour, une piste damée du désert et empruntée régulièrement par des camionneurs et des marchands sahraouis, mauritaniens et algériens.

    À une centaine de kilomètres à l’Est de cette route, l’Erg Iguidi de Tindouf qui arrive au nord de la Mauritanie est quasiment infranchissable, et le tronçon mauritanien jusqu’à Zouérat est souvent bien ensablé, d’où la nécessité de passer par les pistes des territoires libérés du Sahara occidental qui vont jusqu’à Aïn Ben Tili.

    En août 2018, l’Algérie a ouvert son premier post-frontalier depuis l’indépendance avec la Mauritanie. Dénommé « Chahid Mustapha Benboulaid », l’inauguration de ce poste a été célébrée comme un évènement qui marque l’intensification des relations diplomatiques et économiques entre les deux pays. Le post-frontalier temporaire a été construit en préfabriqué, mais depuis la reprise des échanges commerciaux après le pic de la pandémie de la Covid-19, les besoins sont plus importants.

    L’État algérien décide alors d’investir dans de vraies infrastructures. Le 6 octobre, les travaux de réalisation de deux postes frontaliers terrestres fixes algéro-mauritaniens commencent au niveau du point PK-75 sur le territoire de la wilaya de Tindouf. Le post-frontalier inclut 10 pavillons pour les structures et les délais de livraison sont estimés à 24 mois.

    Selon le wali de Tindouf, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Mauritanie via ce poste ont atteint depuis le début de l’année (2021) un volume de près de trois 3 millions d’euros. Trop peu pour l’instant, même si ce chiffre peut augmenter rapidement.

    Mais la sécurisation des convois algériens marchands vers le Sahel devient, de plus en plus, une source d’inquiétude. Que ce soit au nord du Niger ou à Tiris Zemmour, les routiers font face à des dangers réels (banditisme, manque de soutien logistique), et ces contraintes effraient les entreprises exportatrices par les routes du Sud. L’assassinat des trois camionneurs complique davantage la situation.

    Concurrence économique et tentatives de médiation
    C’est dans ce contexte que se sont déroulé les travaux de la première session du Comité bilatéral frontalier algéro-mauritanien, lundi 8 novembre à Alger. Ce Comité, attendu depuis avril 2021, a pour mission « le renforcement des opportunités d’investissement, la réalisation des projets de partenariat communs dans les secteurs prioritaires au niveau des zones frontalières communes, la promotion et l’intensification des échanges économiques, commerciaux, culturels et sportifs, en sus du désenclavement des populations de ces zones frontalières ». Les walis des wilayas d’Adrar, de Tindouf et de Tiris Zemour ainsi que des représentants des départements ministériels et des services de sécurité des deux pays y ont participé.

    Les travaux ont abouti à des recommandations opérationnelles : création d’une zone de libre-échange au niveau de la zone frontalière, organisation de foires économiques régulières à Nouakchott et en Algérie, réactivation de la convention relative à la pêche dans les eaux territoriales mauritaniennes, étude d’un partenariat avec la Sonatrach dans les domaines de la prospection, de l’exploration et de la production des hydrocarbures en Mauritanie. Le ministre de l’Intérieur algérien a également fait part de la possibilité de relancer le projet de co-construction du tronçon routier vers Zouérat.

    Le Maroc suit de près le développement de ces postes frontaliers, des échanges, des exportations et de l’implication de l’Algérie dans les marchés sahéliens. Les entreprises algériennes demeurent les concurrentes directes des entreprises marocaines dans la région. Même si les entreprises marocaines font beaucoup mieux que les entreprises algériennes en matière d’échanges commerciaux avec le Sahel et l’Afrique de l’Ouest par la Mauritanie, le Maroc ne veut pas que la zone stratégique qui lie Guergaret à Nouadhibou, d’où passe une importante partie de ses échanges économiques, lui échappe.

    Rabat estime que Nouakchott doit rester dans son giron et le développement d’une proximité économique avec l’Algérie dérange, surtout qu’Alger a commencé aussi à exporter par voie maritime, notamment les matériaux de construction vers Nouadhibou. Le 12 avril dernier, la première traversée sur la ligne maritime régulière, destinée exclusivement à l’exportation, entre Alger et la capitale mauritanienne, Nouakchott, a démarré du port d’Alger. Elle est gérée par la société Anisfer Line. Avec l’arrivée des produits algériens à Nouakchott par voie maritime, les délais d’acheminement des marchandises ont été réduits à 5 jours. Par la suite, les exportateurs algériens peuvent utiliser des routes terrestres pour livrer les marchandises vers d’autres pays africains.

    Il est difficile de ne pas faire de lien entre les récentes décisions prises par les autorités algériennes de mettre fin à l’usage du gazoduc GME (Gaz Maghreb Europe) alimentant l’Espagne par le Maroc et les répercussions sur le conflit –désormais ouvert– entre l’Algérie et le Maroc.

    Le GME alimente les besoins en gaz du Maroc dont une partie est achetée à prix préférentiel et l’autre payée par les revenus de droits de passage. L’Algérie exportait environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME vers la péninsule ibérique, ce qui fait d’elle le premier fournisseur de gaz pour l’Espagne. La fermeture du gazoduc a été suivie par la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE).

    Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc Medgaz qui opère 8 milliards de mètres cubes par an. L’Algérie a donné des garanties à l’Espagne pour accroitre ses exportations de gaz naturel liquéfié par voie maritime et engager à terme une extension du pipeline.

    À ces enjeux géostratégiques s’ajoutent des développements politiques anciens et récents : la non-organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, la course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc depuis une décennie, l’affaire Pegasus et l’espionnage, la rhétorique marocaine du soutien à « l’indépendance du peuple kabyle », et les accusations algériennes d’implication du Maroc dans le financement des mouvements RACHAD et le MAK ainsi que les incendies de forêt qui ont endeuillé récemment le pays.

    L’accord du 22 décembre 2020 officialisant la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en contrepartie de la reconnaissance des États-Unis de sa « souveraineté » sur le Sahara occidental, a fait craindre à Alger des dérives possibles à ses frontières par l’axe « Tel Aviv-Rabat ». La visite de Yaïr Lapid, ministre israélien des Affaires étrangères, à Rabat le 13 août, en a ajouté une couche. Durant ce passage, le ministre israélien s’est déclaré « inquiet du rôle joué par l’Algérie dans la région, du rapprochement d’Alger avec l’Iran et de la campagne menée par Alger contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’UA ».

    Tout cela a mené le 24 août dernier à la rupture des relations diplomatiques, ultime épisode d’une longue crise de confiance, ponctuée de conflits ouverts, entre les deux pays. Autant à Alger qu’à Rabat, beaucoup de cartes diplomatiques ont été consommées et l’esprit diplomatique qui régnait jusque-là en vue d’un apaisement laisse la place à une « surenchère guerrière » qui menace désormais la sécurité de toute la région. La construction de l’ennemi extérieur au Maroc et en Algérie reste un moyen puisant pour raviver un nationalisme très utile aux pouvoirs en place, surtout en temps de crises. Sans amoindrir la gravité de la crise actuelle, inédite depuis la fameuse Guerre des sables de 1963, il est incontestable que les deux pouvoirs s’y nourrissent mutuellement.

    Bien qu’aucun acteur de la région, y compris l’Union européenne, ne souhaite voir un conflit armé entre les deux pays, peu se sont exprimés sur ce nouvel épisode de la crise. Si l’Arabie Saoudite a tenté d’approcher les deux diplomaties, l’Espagne est certainement le pays le plus actif en matière de médiation. Madrid a déjà engagé des pourparlers indirects avec Alger et Rabat pour tenter une médiation avant la tenue du Sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), le 29 novembre à Barcelone.

    Raouf Farrah

    Le Quotidien d’Algérie, 12/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Camionneurs_algériens #Israël #Mauritanie #Sahel

  • L’Algérie est prête à envoyer des troupes au Mali

    Tags : Algérie, Mali, Sahel, – L’Algérie est prête à envoyer des troupes au Mali

    Abdelmadjid Tebboune a déclaré dans une interview, que le pays est prêt à envoyer des troupes au Mali, si les autorités de Bamako en font la demande, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

    Au centre de l’accord de paix signé entre les autorités maliennes et les principaux chefs des groupes armés, l’Algérie veut s’impliquer davantage dans la crise sécuritaire qui secoue le Mali. Selon le président algérien Abdelmadjid Tebboune, son pays est prêt à intervenir militairement au Mali, si les autorités de Bamako font la demande. La déclaration du dirigeant algérien intervient après le renforcement de la coopération entre l’Algérie et le Mali.

    Selon plusieurs sources, de nombreux soldats algériens ont été formés par la Russie pour intervenir au Mali, afin d’aider le pays à rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de son territoire. L’Algérie est la deuxième puissance militaire en Afrique et un éminent responsable de l’accord d’Alger.

    Début juin, le chef de l’Etat algérien avait déclaré dans une interview accordée au Magazine Le Point, que son pays ne « laissera jamais le nord du Mali devenir un sanctuaire pour les terroristes, ni permettra une partition du pays ». « Pour régler le problème au nord du pays, il faut y redéployer l’Etat. Via les accords d’Alger, nous sommes là pour aider Bamako, ce que nous faisons déjà avec la formation des militaires maliens », a-t-il expliqué, ajoutant: » En Afrique et dans le monde arabe nous sommes leaders contre la lutte antiterroriste. Cette expérience a bénéficié à tous les pays occidentaux, y compris les Etats-Unis… ».

    La Russie a invité, début octobre, six cent soldats algériens en Ossétie du Nord afin de sécuriser ensemble la junte militaire malienne. Pire, cette formation militaire a été dispensée aux cotés des mercenaires de la société Wagner, dont l’arrivée à Bamako est imminente. Au grand dam du président français inquiet qui craint un départ sans gloire des troupes françaises du Mali. Ce qui pourrait miner sa campagne électorale pour la Présidentielle.

    Une alliance Alger-Moscou-Bamako semble prendre forme pour éviter l’embrasement du Mali après des années d’impuissance, voire d’amplification des violences dans la région depuis l’arrivée de Barkhane.

    Aldjazair.org, 09/11/2021

    #Algérie #Mali #Sahel

  • Algérie. Une diplomatie offensive

    Tags : Algérie, diplomatie, ambassades, consulats, Sahara Occidental, Front Polisario, Sahel, Libye, Maroc – Algérie. Une diplomatie offensive

    Devant les membres des missions diplomatiques et consulaires algériennes, le président de la République a assigné au corps diplomatique des objectifs et des missions axées sur la nécessité de défendre les intérêts de l’Algérie dans tous les domaines.
    L’allocution qu’il a prononcée, hier, fait office de feuille de route quant aux missions assignées au corps diplomatique appelé à faire preuve de plus d’audace, de sens de l’initiative, d’imagination pour faire de la destination Algérie un objectif essentiel dans leur travail.
    Le pays est à un tournant décisif dans ses rapports avec la communauté universelle.
    Pragmatisme dans la défense de ses intérêts, adaptation aux mutations mondiales en cours, en sont les ressorts les plus significatifs qui vont légitimer le redéploiement d’envergure de cet appareil diplomatique.
    Notre région est particulièrement convulsionnée par des foyers de tension dans plusieurs Etats voisins, notamment au Sahara occidental avec la reprise des hostilités militaires entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaines, et la crise en Libye qui connaît encore des tensions dues aux multiples interventions étrangères, en sus du statu quo qui se poursuit dans la région du Sahel.
    Dire que le péril est présent ne relève pas d’une vue de l’esprit, des indicateurs et des actes avérés le confirment.
    Notre pays est ciblé par une série de manœuvres hostiles, dangereuses et systématiques, par des campagnes médiatiques mensongères, planifiées dans le cadre de ce qu’il est convenu de qualifier de guerre de quatrième génération.
    Il faudrait manquer de perspicacité politique, d’intelligence tactique, pour ne pas prendre conscience des motifs les plus évidents qui nourrissent cette croisade contre l’Algérie.
    L’animosité portée à l’encontre d’un pays reconnu pour sa fidélité aux principes de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, dans la politique de dialogue inclusif des parties en conflit, dans son refus de cautionner le règlement de ces conflits par les armes, de garder une neutralité en toute circonstance, tout cela irrite ceux qui attisent les guerres et les suscitent, ceux qui ne respectent pas la souveraineté des Etats et la sécurité de leurs peuples.
    Eu égard à toutes ces considérations et pour d’autres facteurs liés à des questions de géostratégie, la diplomatie algérienne doit redoubler d’efforts pour s’inscrire dans une stratégie globale devant préserver l’indépendance, la souveraineté et l’unité nationale.
    En cette occurrence, la Communauté nationale à l’étranger, n’a jamais failli à l’appel de la patrie et recèle des compétences lui permettant d’apporter un plus qualitatif aux efforts de développement dans notre pays.
    Quant à la diplomatie économique, nos diplomates sont désormais invités à se positionner à l’avant garde des efforts nationaux visant le renforcement de l’attractivité de l’Algérie.
    La diplomatie économique, sans remplacer la diplomatie politique, en est devenue le complément inséparable.
    Elle n’est plus l’expression d’une politique étrangère dans la mesure où elle touche au plus profond des économies nationales.
    En prendre conscience est essentiel pour que le pays ne rate pas les innombrables possibilités de choix et d’action que le monde extérieur met à sa disposition.

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    Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires : la feuille de route du président Tebboune

    La conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires, présidée lundi par le Président Abdelmadjid Tebboune, se décline comme «une feuille de route», pour les diplomates, pour promouvoir la diplomatie (économique et politique) et la prise en charge des préoccupations de la communauté algérienne à l’étranger.

    Le Président a donné une série d’orientations et d’instructions aux titres des «nouvelles missions» dévolues aux représentants diplomatiques, ajustées au contexte régional et international. Dans le discours d’ouverture de la conférence diplomatique, le président de la République a réaffirmé l’intérêt particulier accordé à la communauté algérienne à l’étranger et à la diplomatie économique. «J’accorde personnellement, dit-il, un intérêt particulier à notre communauté nationale à l’étranger.»
    Il est impératif, enchaîne-t-il, de créer les mécanismes approprié pour son encadrement. «Il ne faut pas se limiter à la prise en charge des préoccupations de notre communauté, mais de renforcer ses liens avec son pays et l’impliquer dans le processus du développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger. La diaspora, rappelle-t-il, recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif à travers les échanges des expériences.» Par conséquent, le Président Tebboune ordonnera la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée.
    Le Président a réitéré son engagement à la défendre, instruisant, sur-le-champs, les chefs des missions diplomatiques à prendre la défense des «intérêts des Algériens établis à l’étranger». Évoquant les difficultés auxquelles sont confrontés nos émigrés, souvent victimes d’injustices, le Président a exhorté les représentants diplomatiques et consulaires algériennes à leur constituer des avocats. Il ordonna également la création d’un fonds pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger et la mobilisation d’«accompagnateurs» pour assister les compatriotes en détresse. «Je me suis engagé à défendre n’importe quel Algérien partout dans le monde, même s’il est loin, il demeure algérien attaché à son pays, car il est sous la protection de l’État», a-t-il insisté.
    Neila Benrahal

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    Le sommet arabe se tiendra en mars prochain

    Le renforcement de l’Union africaine (UA) est l’une des priorités de la diplomatie algérienne, a indiqué le président de la République, qui a insisté sur la poursuite des efforts pour consolider l’action arabe commune. «Le sommet arabe se tiendra en Algérie au mois de mars prochain», annonce le Président. Il a soutenu que cette «réunion sera une opportunité pour un engagement collectif pour le soutien à la cause palestinienne (…) et la mise à jour de l’Initiative arabe».
    N. B.

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    «L’Algérie nouvelle, l’aspiration civilisée des algériens»

    La conférence diplomatique se tient au «bon moment», a estimé le président de la République. «Elle coïncide avec la célébration de du 1er novembre, date du déclenchement de la Révolution, qui constitue la référence de la diplomatie algérienne», dit-il. Cette rencontre est appelée à devenir une «tradition», à être programmée «chaque année ou chaque six mois, pour évaluer notre position et notre image à l’étranger», lance-t-il.
    Le Président met en relief la contribution de la diplomatie pendant la guerre de Libération et après l’indépendance, insistant sur l’œuvre des générations successives de diplomates. «C’est à travers le parcours de générations, que les fondements de la politique étrangère ont été élaborés, dont le droit à l’autodétermination des peuples, le refus d’ingérence dans les affaires internes des pays, ainsi que le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et de relations internationales et équilibrées». «L’Algérie nouvelle, mentionne-t-il, est l’aspiration civilisée de tous les Algériens.»
    N. B.

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    Ramtane Lamamra
    «Rajeunir et renouveler la force diplomatique»

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a indiqué, lundi à Alger, que la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes se tient dans un contexte de «dynamisme sans précédent» que connaît l’appareil diplomatique de notre pays, «grâce aux décisions prises récemment par le président de la République». Le MAE a rappelé, dans son discours d’ouverture de cette conférence, placée sous le thème «La diplomatie algérienne et les défis internationaux de l’Algérie nouvelle», que parmi ces décisions, figure la nomination de près de 80 chefs de missions (diplomatiques et consulaires) à l’étranger, ainsi que la création de 7 postes d’envoyés spéciaux chargés de l’activité internationale de l’Algérie. Des nominations, assure-t-il, qui renseignent sur les «intérêts et les priorités de la politique étrangère de notre pays dans le contexte actuel». Lamamra annonce, à l’occasion, que la présente «dynamique va se poursuivre par la finalisation des nominations à la tête des infrastructures centrales de la diplomatie algérienne». Il s’agit également de l’organisation de concours ouverts pour le renforcement de sa base, «à travers le recrutement de dizaines de diplomates comme attachés et secrétaires du ministère des Affaires étrangères», fait-t-il savoir.
    Le ministre a assuré que «cette opération globale aura un grand effet pour donner un nouveau souffle à l’activité diplomatique, car elle prend en compte les critères professionnels, conformément à la volonté du président de la République de rajeunir et de renouveler le secteur, ainsi que l’augmentation de la représentation des femmes dans le corps diplomatique et la mobilisation des compétences riches des cadres supérieurs», soutient-il. Il a précisé que cela s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée, qui vise le renforcement de notre force diplomatique et son influence sur tous les plans, pour la préservation des intérêts suprêmes du pays.
    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger affirme que la «politique étrangère du pays est un prolongement ordinaire de la politique interne», dont le renforcement est soumis à sa promotion dans les forums internationaux.
    S’adressant aux chefs des missions, Lamamra exhorte à «redoubler d’efforts et à s’adapter aux objectifs stratégiques» tracés par le président de la République, pour les «concrétiser dans le cadre du processus de l’édification de la nouvelle Algérie», insiste-t-il. Le ministre a ajouté que la mise en œuvre de ce processus passe par une «coordination solide et efficace» de tous les départements et les institutions de l’État. Il incombe aux diplomates de «s’ouvrir sur les opérateurs économiques publics et privés», vu que «les intérêts de l’Algérie sont indissociables», précise M. Lamamra.
    De cette conférence, la première du genre, le ministre augure des «résultats concrets» en termes «d’actualisation et d’ajustement des outils de la diplomatie algérienne», pour l’engager sur les nouveaux mécanismes d’actions modernes. «Notre objectif majeur est de hisser haut le drapeau de l’Algérie et la défense de sa souveraineté, son indépendance nationale et son intégrité territoriale, ainsi que les valeurs de la Révolution du 1er novembre». N. Benrahal

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    Salima Abdelhak, ambassadrice d’Algérie à La Haye
    «La diaspora et la diplomatie économique, priorités du Président Tebboune»

    «La diaspora et la diplomatie économique sont les deux priorités définies par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans ses orientations aux chefs de missions diplomatiques et consulaires. Le Président a identifié deux priorités : la communauté nationale à l’étranger et la diplomatie économique», a soutenu l’ambassadrice d’Algérie à La Haye, Salima Abdelhak.
    Soulignant que le chef de l’État a eu à répéter, lors de son allocution, «les principes de notre politique étrangère», la diplomate algérienne a expliqué qu’il s’agit aujourd’hui «de regarder les approches et les moyens de mettre en œuvre cette politique, de faire connaître l’Algérie et d’assurer sa présence aux niveaux régional et international».

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    Leila Zerrougui, Envoyée spéciale chargée des grands partenariats
    «Une rencontre de grande importance»

    L’Envoyée spéciale, chargée des grands partenariats, Leila Zerrougui, a souligné lundi la «grande importance» de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, car réunissant pour la première fois tous les membres du corps diplomatique algérien.
    Dans une déclaration à l’APS, Mme Zerrougui a indiqué que «c’est pour la première fois que tous les ambassadeurs algériens en fonction ou qui prendront leurs fonctions se réunissent avec les cadres du ministère des Affaires étrangères, mais aussi avec le président de la République, en présence du Premier ministre et d’autres ministres».
    Mme Zerrougui a précisé que «la conférence permet aux diplomates algériens d’avoir une vision globale, à travers les orientations des responsables, que ce soit du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a donné des directives, du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, ou celles des hauts fonctionnaires des différents ministères et institutions, qui collaborent avec les diplomates à l’étranger pour mener à bien leur travail».

    EL MOUDJAHID, 09/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Libye #Sahel #Diplomatie

  • Tebboune ne fera pas le premier pas pour apaiser les tensions

    Tebboune ne fera pas le premier pas pour apaiser les tensions – Le président algérien affirme que Macron a « porté atteinte à la dignité des Algériens »

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune prévient samedi qu’il ne fera pas « le premier pas » pour tenter d’apaiser les tensions provoquées par des propos critiques d’Emmanuel Macron sur la « nation » algérienne.

    « Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile », dénonce le dirigeant algérien dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. « Si Zemmour dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation distincte, c’est très grave », fustige-t-il.

    Dans ces conditions, « je ne serai pas celui qui fera le premier pas », prévient le chef de l’Etat algérien. « Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national ». « Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés », explique le chef d’Etat algérien.

    « Rente mémorielle »

    Emmanuel Macron a déclenché la colère d’Alger après des propos rapportés le 2 octobre par le quotidien Le Monde accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ».

    D’après Le Monde, le président français avait également affirmé que « la construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française? Ça, c’est la question (…) ».

    « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens », déplore le président algérien.

    « Atteinte à la dignité des Algériens »

    Pour lui, « ce qui est ressorti, c’est la vieille haine des maîtres coloniaux, et je sais que Macron est loin de penser de cette façon ». « Pourquoi a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », estime Abdelmadjid Tebboune.

    « C’est le même discours que le journaliste d’extrême droite Éric Zemmour utilise depuis longtemps: l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation », fait-il valoir.

    Selon le président algérien, « avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation ». Existe-t-il une perspective de dénouement avec la France? l’interroge le Spiegel. « Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre », rétorque-t-il, assurant toutefois qu’une « exception » serait faite pour « le sauvetage de personnes blessées ».

    « Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant », prévient-il, accusant Emmanuel Macron d’avoir « porté atteinte à la dignité des Algériens ».

    BFMTV, 06/11/2021

  • Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021

    Conseil de Sécurité: Prévisions pour le mois de novembre 2021 – En novembre, le Mexique assurera la présidence du Conseil de sécurité.

    Le Mexique organisera trois événements de signature pendant sa présidence. Il organisera un débat ouvert de haut niveau sur le thème « Exclusion, inégalité et conflits » dans le cadre du point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Le secrétaire général António Guterres et un représentant de la société civile devraient y faire un exposé. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador devrait présider la réunion. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le Mexique organisera également un autre débat ouvert de haut niveau sur le thème « La paix et la sécurité par la diplomatie préventive : Un programme commun à tous les organes principaux de l’ONU » sous le point de l’ordre du jour « Maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Des exposés sont attendus de la part d’Abdulla Shahid, président de l’Assemblée générale, de Collen Vixen Kelapile, président du Conseil économique et social (ECOSOC), de Joan E. Donoghue, président de la Cour internationale de justice (CIJ), et du secrétaire général António Guterres. Une déclaration présidentielle est envisageable.

    Le troisième événement de signature que le Mexique prévoit d’organiser est un débat ouvert sur les armes légères. Le directeur de l’Institut des Nations unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), Robin Geiss, et un représentant de la société civile sont les intervenants prévus.

    Le briefing annuel des commissaires de police des Nations unies aura également lieu en novembre. Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, le commissaire de police de la Force intérimaire des Nations unies pour la sécurité d’Abyei (UNISFA), Violet Lusala, et le commissaire de police de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA), Patricia Boughani, sont attendus.

    Le débat semestriel sur la Bosnie-Herzégovine et la réautorisation de la force multinationale de stabilisation dirigée par l’UE (EUFOR ALTHEA) sont prévus ce mois-ci.

    Les questions africaines inscrites au programme de travail de novembre sont les suivantes :

    Libye, briefing et consultations sur la mission de soutien des Nations unies en Libye (UNSMIL) et le briefing semestriel du procureur de la CPI concernant les affaires en Libye ;
    Somalie, briefing et consultations sur les développements récents dans le pays et sur la Mission de l’UA en Somalie (AMISOM) et la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM) ; et
    la force conjointe du groupe des cinq pour le Sahel (FC-G5S), briefing et consultations sur les activités de la force.
    En outre, le Conseil devrait renouveler les mandats de la :

    Force de sécurité intérimaire des Nations unies pour Abyei (UNISFA) ;
    Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ; et
    751 régime de sanctions à l’égard de la Somalie et du groupe d’experts.
    Le Conseil tiendra ses réunions mensuelles sur la situation politique et humanitaire et sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Les autres questions relatives au Moyen-Orient inscrites au programme de travail ce mois-ci sont les suivantes :

    Le Yémen, la réunion mensuelle sur les développements ;
    « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », la réunion mensuelle ;
    Irak, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Irak (MANUI) ; et
    Liban, consultations sur la mise en œuvre de la résolution 1701.
    Deux questions asiatiques seront discutées en novembre :

    l’Afghanistan, un briefing et des consultations sur la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) ; et
    RPDC, consultations sur le rapport du comité 1718.
    Le briefing annuel du président de la Cour internationale de justice (CIJ), reporté d’octobre, devrait se tenir sous forme de réunion privée.

    L’atelier annuel finlandais « Hitting the Ground Running » devrait avoir lieu les 18 et 19 novembre.

    Security Council Report, 30/10/2021

  • Afrique, la France commence le désengagement de Barkhane. Deux scénarios s'ouvrent pour le Sahel

    Afrique, France, Mali, Sahel, Barkhane, Takuba,

    La France a commencé le désengagement militaire de l’opération Barkhane au Sahel. Les troupes seront réduites de 5 100 à 3 000, mais la composante aérienne sera maintenue.
    La France a officiellement commencé à réduire ses troupes de l’opération Barkhane au Sahel. C’est ce qu’a annoncé l’état-major de Paris, en publiant une vidéo sur la mission. Elle concerne en particulier les militaires stationnés dans le nord du Mali. Selon les plans, d’ici la fin de l’année, les bases de l’armée française à Kidal, Tessalit et Tombouctou seront remises aux forces locales et le contingent français sera réduit d’environ 5 100 à 3 000 personnes. Pour le moment, cependant, la composante aérienne à Niamey, au Niger et à N’Djamena, qui fournit un appui aérien rapproché (CAS) contre les djihadistes de l’ISGS et du JNIM, un groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, devrait rester inchangée. Celle-ci comprend sept Mirage 2000 C et D, entre six et dix avions de transport tactique et stratégique, ainsi que trois drones Predator-B Reaper. Il est flanqué de trois Ch-47 britanniques et de deux Merlin danois pour les hélicoptères de troupes.
    Le retrait des soldats français ouvre deux scénarios dans la région africaine. Soit l’UE entrera dans le jeu, soit la Russie deviendra un protagoniste.
    Le désengagement des forces françaises de Barkhane ouvre deux scénarios au Sahel. La première prévoit un rôle croissant pour les entrepreneurs russes du groupe Wagner, qui ont déjà signé des accords avec le Mali dans la lutte contre l’ISGS et le JNIM. Dans le second, en revanche, l’UE deviendra un protagoniste, compensant la sortie de Paris. Soit dans le cadre de la Takuba Task Force, qui pourrait être renforcée et ne pas se limiter aux seules forces spéciales, soit avec une nouvelle mission ad hoc qui opère sur la base des accords de l’Alliance pour le Sahel avec le groupe G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad et Niger). Cette question est discutée à Bruxelles depuis un certain temps, mais jusqu’à présent, il n’y a rien de concret. Le délai pour une décision se resserre toutefois. En fait, Moscou est déjà prêt à intervenir et n’attend qu’une demande officielle des pays de la région africaine, qui ne tardera pas si l’Union européenne ne réagit pas rapidement.
    Difesa & Sicurezza, 29/10/2021
  • Le Mali au Conseil de sécurité

    Le Mali au Conseil de sécurité au Sahel. L’approche du Conseil vis-à-vis de la transition a été de soutenir les efforts et les positions de la CEDEAO. La résolution 2584 qui a renouvelé le mandat de la MINUSMA en juin a réaffirmé la nécessité de respecter le calendrier de la transition et la date des élections du 27 février 2022.

    Demain (29 octobre), le Conseil de sécurité tiendra son briefing trimestriel, suivi de consultations, sur le Mali. Le Représentant spécial et chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El-Ghassim Wane, devrait faire un exposé. En outre, la France, le Kenya et le Niger – les co-responsables de la mission de visite du Conseil au Mali et au Niger, qui s’est déroulée du 23 au 25 octobre – devraient faire un exposé sur cette visite. Cet après-midi (28 octobre), les co-responsables ont fait circuler un projet de communiqué de presse sur la mission de visite, qui pourrait être publié après la réunion de demain.

    La transition politique au Mali est un sujet de discussion attendu lors de la réunion de demain. Lors de leur visite à Bamako, les membres du Conseil se sont concentrés sur l’évaluation de l’état de la transition politique du pays et sur les préparatifs des élections qui doivent avoir lieu le 27 février 2022. Depuis le coup d’État du 24 mai qui a évincé les principaux dirigeants civils de la transition et fait du colonel Assimi Goïta un président de transition, il semble de plus en plus improbable que le Mali organise ces élections comme prévu. Le dernier rapport de 90 jours du Secrétaire général sur le Mali, daté du 1er octobre, exprime une « grande préoccupation » concernant les retards dans « les préparatifs pour la tenue d’élections générales et l’achèvement de la transition politique ». Lors de son briefing, M. Wane pourrait évoquer les difficultés à respecter le calendrier électoral, le temps étant compté pour mettre en œuvre les réformes électorales et les mesures juridiques nécessaires.

    Le rôle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la transition politique du Mali est un autre sujet probable de discussion lors de la réunion de demain. La CEDEAO a négocié la transition politique du Mali l’année dernière et a continué à insister pour que les autorités de transition respectent le calendrier de 18 mois de la transition et la date de février pour les élections. Lors d’une session spéciale en septembre, la CEDEAO a décidé d’imposer des sanctions à ceux qui ont un impact négatif sur l’achèvement de la transition. Une délégation de la CEDEAO s’est rendue au Mali au début du mois, conduite par le président ghanéen Nana Akufo-Addo, président en exercice de la CEDEAO, qui était accompagné du médiateur de la CEDEAO au Mali, Goodluck Jonathan, et du président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou. Au cours de leur visite, les représentants de la CEDEAO auraient réitéré la position du bloc régional selon laquelle les élections devraient se tenir selon le calendrier actuel.

    M. Wane devrait mentionner la décision prise par les autorités de transition le 25 octobre d’expulser Hamidou Boly, le représentant spécial de la CEDEAO au Mali, qui a été déclaré « persona non grata » et a reçu 72 heures pour quitter le pays. Un communiqué du gouvernement a déclaré que l’expulsion de Boly était le résultat « d’actions incompatibles avec son statut » – une décision qui reflète les tensions entre le gouvernement malien et le bloc régional. Les autorités maliennes ont ensuite arrêté Issa Kaou N’Djim, un vice-président du parlement de transition du Mali, après qu’il ait critiqué la décision d’expulser le représentant de la CEDEAO. Une déclaration de la Commission de la CEDEAO hier (27 octobre) a décrit l’expulsion comme une « mesure extrême » et a noté que le bloc régional restait engagé à soutenir la transition du Mali.

    M. Wane pourrait également observer l’absence de progrès dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation de 2015 au Mali, qui est au point mort en raison de l’accent mis sur la transition politique. Il pourrait noter, comme le décrit le dernier rapport du Secrétaire général, que la situation sécuritaire dans certaines parties du centre du Mali s’est considérablement détériorée, notamment dans le Cercle de Niono, dans la région de Ségou, où des groupes extrémistes violents continuent d’assiéger des villages. M. Wane devrait répéter la recommandation du Secrétaire général, formulée dans un rapport du 16 juillet, d’augmenter le niveau de la force de la MINUSMA, dans le but de renforcer sa capacité à protéger les civils dans le centre. Il est également susceptible de souligner la nécessité pour les autorités maliennes de faire face à la crise sécuritaire dans le centre en développant une stratégie politique pour protéger les civils, réduire la violence intercommunautaire, renforcer la présence de l’État et fournir des services de base.

    La France, le Kenya et le Niger devraient présenter un résumé de la mission de visite du Conseil au Mali et au Niger lors de la session de demain. À leur arrivée à Bamako, les membres du Conseil ont publié des éléments de presse notant le soutien continu du Conseil au Mali depuis 2012 et indiquant qu’ils étaient là « pour écouter les autorités de la transition et déterminer la meilleure façon de les soutenir dans leurs efforts pour réaliser pleinement cette transition ». Ils ont également exprimé leur intention de délivrer « des messages clairs sur la nécessité d’organiser les élections, de mettre en œuvre l’accord de paix et de stabiliser le centre du Mali ». Ces points ont été apparemment transmis par les membres du Conseil tout au long de leur visite.

    Au Mali, les membres du Conseil ont tenu des réunions avec Goïta et avec le Premier ministre de transition Choguel Maïga, qui était accompagné de 11 ministres. Il semble que les autorités maliennes aient indiqué leur intention de prolonger la transition, notant la nécessité de poursuivre les réformes et d’améliorer la sécurité. Elles auraient informé les membres du Conseil qu’elles organiseraient une conférence de dialogue national en décembre afin de déterminer la voie à suivre pour l’organisation d’élections.

    L’approche du Conseil vis-à-vis de la transition a été de soutenir les efforts et les positions de la CEDEAO. La résolution 2584 qui a renouvelé le mandat de la MINUSMA en juin a réaffirmé la nécessité de respecter le calendrier de la transition et la date des élections du 27 février 2022. Il semble que la plupart des membres du Conseil continuent à adopter cette position. Lors de la réunion de demain, les membres pourraient insister sur la nécessité pour les autorités de transition d’élaborer et de présenter un calendrier avec des plans et des étapes pour la tenue des élections – un point qu’ils ont apparemment soulevé à Bamako.

    Au cours de la mission de visite, les membres ont également discuté de la proposition du Secrétaire général de renforcer la MINUSMA avec 2 069 personnels en uniforme supplémentaires. Le mois dernier, le Mali s’est opposé à l’envoi de nouvelles troupes alors que les membres du Conseil commençaient à examiner la recommandation, affirmant que les soldats de la paix supplémentaires ne feraient pas la différence sans un mandat plus robuste. Au cours de la visite, les autorités de transition ont apparemment remis en question la valeur de la MINUSMA puisqu’elle n’est pas en mesure de combattre les groupes terroristes.

    D’autres réunions au Mali ont eu lieu avec les parties signataires de l’accord de paix, la société civile, la direction de la MINUSMA et l’équipe de pays des Nations unies, ainsi que des représentants de la médiation internationale de l’accord de paix et du comité de suivi de la transition politique.

    Au cours de leur visite au Niger, les membres du Conseil ont rencontré le président nigérien Mohamed Bazoum, d’autres hauts responsables du gouvernement, l’équipe de pays des Nations unies et des représentants du Groupe des cinq pour la force conjointe du Sahel (FC-G5S) – qui comprend les forces du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger – y compris le commandant de la force FC-G5S, le général de division Oumar Bikimo. Les réunions ont notamment porté sur la nécessité d’accroître le soutien à la FC-G5S. À cet égard, les participants ont mentionné la proposition du Secrétaire général de créer un bureau des Nations Unies dédié au soutien logistique des opérations de la FC-G5S, dont la France et le Niger sont de fervents partisans. L’idée reste toutefois controversée, et le Royaume-Uni et les États-Unis ont apparemment exprimé leurs objections à la création de ce bureau au cours des réunions.

    Security Council report, 28/10/2021

  • Daily Sabah parle d’un axe Alger-Moscou-Ankara

    Daily Sabah parle d’un axe Alger-Moscou-Ankara. Malgré les provocations constantes de la France, Ankara et Alger ont trouvé l’élan pour renforcer leurs liens bilatéraux

    L’année 2021 se termine avec des développements diplomatiques drastiques qui ont amélioré les relations entre l’Algérie et la Turquie. Au lendemain de l’appel du ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, à former un nouveau partenariat avec la Turquie dans les secteurs de l’énergie et des mines dans le cadre de la nouvelle réglementation algérienne sur les hydrocarbures, les relations dans le domaine de l’énergie ont pris de l’ampleur. Le coût total du projet bilatéral s’élève à environ 1,4 milliard de dollars (13,35 milliards de TL). La société turque Renaissance Holding, qui est considérée comme l’une des plus grandes entreprises internationales de construction au monde, détient une participation de 66 %, tandis que la société pétrolière nationale algérienne Sonatrach en possède 34 %. Le projet vise à produire du plastique polypropylène utilisé dans plusieurs industries, notamment l’automobile et le textile.

    L’accord Algérie-Turquie a été lancé en janvier 2020 à la lumière de la visite d’État du président Recep Tayyip Erdoğan en Algérie après la victoire électorale d’Abdelmadjid Tebboune. En fait, la visite d’Erdoğan a porté l’importance stratégique de l’Algérie pour la Turquie à un nouveau sommet. Le gouvernement turc a offert des incitations économiques et culturelles clés à l’Algérie qui ont permis aux deux pays de conserver leurs besoins et intérêts socio-économiques et géoéconomiques.

    Hésitation et observation

    En Algérie, avant le projet, on attendait des décisions audacieuses pour un rapprochement stratégique avec la Turquie. Le nouveau chef de l’Algérie était hésitant, mais en même temps, un changement de politique étrangère se profilait à l’horizon. En raison de la pandémie du COVID-19, l’Algérie a connu une lutte politique interne et a été soumise à des agendas constitutionnels et institutionnels. D’un côté, il y avait la résistance tenace de l’héritage anti-ottoman francophone et arabophone. De l’autre, les lobbies aisés et pro-France d’Alger et de Paris. Tous n’ont pas empêché Tebboune de faire le choix de renforcer les relations entre la Turquie et l’Algérie.

    Pendant ce temps, les ambassadeurs respectifs des deux pays ont travaillé sans relâche à un rapprochement stratégique entre les deux nations. L’ambassadeur d’Algérie à Ankara, Mourad Adjabi, à l’origine de la diplomatie proactive entre les deux nations, a été appelé pour une autre mission à Gaborone, au Botswana. Il convient de mentionner le rôle des ambassadeurs des deux pays, son excellence Adjabi et son excellence Mahinur Özdemir Göktaş, l’ambassadeur de Turquie en Algérie, car ils ont injecté du sang frais dans les relations froides qui existaient depuis des décennies entre les deux nations.

    Les relations autrefois glaciales n’ont fait l’admiration que des laïcs fanatiques dans les médias nationaux, notamment les sources francophones imprimées, qui ont tenté de ternir le leadership de la Turquie dans la région, en utilisant des arguments fallacieux contre Ankara et Erdoğan.

    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

    Entre-temps, une crise diplomatique permanente a éclaté entre Alger et Paris. Cette crise est constamment provoquée par les décisions et les déclarations du président français Emmanuel Macron pour des ouï-dire électoraux. Par exemple, ses déclarations controversées sur l’épineuse question des pays du Maghreb et du Sahel en situation irrégulière et de l’expulsion des immigrés vers leur pays d’origine. Sur cette question, les autorités diplomatiques algériennes en France ont refusé de poursuivre le processus d’expulsion pour des raisons juridiques et de sécurité nationale. En conséquence, Paris a réagi en restreignant sévèrement les visas accordés aux citoyens d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Néanmoins, Alger a utilisé l’outil diplomatique classique, en appliquant le principe de réciprocité. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des relations tumultueuses entre les deux pays est sans aucun doute la déclaration amateur de Macron sur l’histoire de la nation algérienne. Dans une opération de charme de l’électorat, le président français a rencontré un groupe de jeunes d’origine algérienne, qui, respectueusement, connaissent bien la sanglante guerre de libération de l’Algérie (1954-1962).

    Chronologiquement, depuis l’élection de Tebboune, les relations entre l’Algérie et la France sont passées de « amour-haine » à « faisons une pause » par moments. Macron et les lobbies influents de l’État profond français à Paris n’ont pas avalé la chute du système du défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika et des oligarques qui ont sponsorisé la campagne présidentielle de Macron en 2017. Ils ont parié sur les ramifications des manifestations du Hirak de 2019, en espérant que les relations entre les deux pays continueraient à faire comme si de rien n’était.

    Au contraire, Alger a donné le ton et la conduite politique, en montrant de nouveaux impératifs. Cela a commencé par une nouvelle doctrine militaire établie dans la Constitution de novembre 2019, puis des déterminants et des objectifs de politique étrangère ont été fixés. Au sein de ces nouveaux déterminants et objectifs de politique étrangère, la démystification des relations entre l’Algérie et la France est mise en avant à tous les niveaux puisque le pays choisit de suivre un nouveau paradigme diplomatique consistant à multiplier ses partenariats basés sur le respect mutuel.

    Alger a désormais choisi ses alliés stratégiques en fonction de sa sécurité nationale et de ses intérêts économiques – une évolution que Paris ne voulait pas voir. La politique étrangère de Paris a récemment obtenu de mauvais résultats dans les domaines transatlantique, indo-pacifique, du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et du Sahel. Par conséquent, le prestige diplomatique et l’ »hégémonie » de la France dans le monde sont en déclin.

    Alger n’a pas hésité à prendre position contre Paris au sujet des mesures sur les visas et de la déclaration arrogante de Macron contre les autorités algériennes. Alger a bougé contre Macron, rappelant son envoyé à Paris et interdisant les avions militaires français dans son espace aérien national. Dans ce jeu de baseball diplomatique, le récit de l’histoire est en train de changer l’histoire post-moderne, maintenant le home run de l’Algérie contre la France a changé l’équilibre, et va probablement lisser les relations prudentes Turquie-Algérie.

    Amateurisme et conséquences

    Ce que Macron a fait en trois semaines (provoquer les dirigeants algériens avec une réunion solennelle avec la communauté harki, imposer des mesures sévères sur les visas et la déclaration stupéfiante sur l’histoire nationale de l’Algérie) a démontré l’amateurisme diplomatique du président français et n’a fait qu’encourager les partisans de la Turquie en Algérie et à l’étranger à proposer une trajectoire crédible pour contrer la politique étrangère idéologisée et le paradigme néocolonial de Paris.

    Dans ce contexte favorable, les nouveaux dirigeants algériens semblent trouver un nouveau moyen de percer la France et de se positionner comme des partenaires sérieux, plutôt que des sous-fifres. Telle est la mentalité adoptée par les nouveaux dirigeants algériens. Les récents développements au Sahel, combinés au retour remarquable de la diplomatie active et préventive de l’Algérie, tant au Sahel que sur le continent africain, s’immiscent beaucoup dans les paires.

    Les analystes affirment que la principale raison de la crise diplomatique actuelle entre Alger et Paris est le Mali. Qu’est-ce que le Mali a fait de mal ? Les autorités militaires maliennes de Bamako ont manifesté leur colère envers Paris depuis le coup d’État militaire de l’année dernière. Elles ont récemment salué le rôle de la Russie au Mali – une position qui n’aurait pas été acceptable sans l’accord d’Alger. La géopolitique remodèle le paysage de l’ensemble de la région du Sahel et de nouvelles puissances régionales sont en train d’émerger, c’est-à-dire que la Turquie gagne en position au Sahel. Le Parlement turc a voté pour prolonger d’un an le déploiement de troupes au Mali et en République centrafricaine dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l’UE approuvée par les Nations unies.

    L’axe Alger-Moscou-Ankara qui se met en place est une autre épine dans le pied de la France que Paris ne veut pas accepter. Ce qui était autrefois l’arrière-cour de la France est en train de disparaître. Tous ces développements rapides irriteraient Macron, qui doit faire face à une saison électorale difficile. Cette élection présidentielle cruciale a atteint un niveau de stupidité sélective semblable à la narration sélective de l’histoire dictée par Macron et Eric Zemmour, le chouchou des islamophobes français, qui remettent en cause l’Algérie et banalisent les atrocités françaises diaboliques en Algérie.

    Pourtant, Macron aime bien le journaliste controversé Zemmour. L’un est président et l’autre veut être le prochain président. Les deux politiciens utilisent l’histoire et la culture dans des paramètres néocoloniaux pour séduire leurs électeurs respectifs.

    En somme, l’histoire a injustement séparé les deux braves nations et les peuples d’Algérie et de Turquie. Aujourd’hui, les deux pays partagent des positions géopolitiques et géoéconomiques alors qu’une nouvelle génération de politiciens, de diplomates et d’universitaires dans les deux pays manifestent leur volonté pour le processus de réunification que la France considère comme acquis depuis six décennies.

    L’Algérie est à l’aube du 60e anniversaire de son indépendance, qui l’a libérée de la plus dure des occupations et de la plus sanglante des guerres pendant 132 ans. Le temps est venu pour les nations de renouer avec leur histoire commune, leurs civilisations profondes et d’accomplir leur destin en appelant à une renaissance.

    BY ABDENNOUR TOUMI, expert Afrique du Nord au Centre d’Etudes Stratégiques du Moyen-Orient (ORSAM)

    Daily Sabah, 28/10/2021

  • Algérie-France: Le Mali au centre de la crise

    Algérie-France: Le Mali au centre de la crise. Le Monde a révélé que parmi les questions, qui alimentent la discorde algéro-française, figure en bonne position la situation sécuritaire au Sahel et l’entrée en scène de la Russie et l’intention exprimée par les autorités de transition au Mali de recourir aux services de la société de sécurité Wagner.

    La crise ouverte entre Alger et Paris tend à s’éterniser. Ce n’est pas un simple avis, mais un constat fait par des observateurs avertis et basé sur des éléments concrets. Serein pour quelque temps, le ciel entre les deux pays s’est couvert de nuages, notamment après les propos du président français, franchement hostiles à l’égard de l’Algérie, son régime et même son histoire.

    La sortie inédite d’Emmanuel Macron, qui s’était permis de s’ingérer dans des questions propres à l’Algérie et à son système de gouvernance avait irrité au plus haut degré les dirigeants algériens. Ceux-ci ont riposté conformément aux traditions diplomatiques, sans jamais outrepasser les règles conventionnelles en matière de relations entre les pays. Les déclarations du chef de l’Etat français ont longtemps laissé penser que la discorde portait seulement sur la question mémorielle et le problème posé par l’immigration clandestine. Avant que le quotidien Le Monde, qui s’est transformé en porte-parole de l’Elysée n’évoque le dossier malien.

    Dans un article publié vendredi dernier, la publication parisienne, ouvertement alignée sur les positions de l’Elysée, faut-il le signaler, a révélé que parmi les questions, qui alimentent la discorde algéro-française, figure en bonne position la situation sécuritaire au Sahel et l’entrée en scène de la Russie et l’intention exprimée par les autorités de transition au Mali de recourir aux services de la société de sécurité Wagner. A cela, il faut ajouter la décision prise par l’Algérie de fermer son espace aérien aux avions de l’armée française en opération au Mali depuis 2013.

    La France, qui a décidé auparavant de réduire sa présence militaire dans le nord du Mali a été, selon des sources françaises, engluée dans d’insolubles problèmes de tout ordre, qui ont eu un impact négatif sur la protection de ses énormes intérêts économiques et stratégiques dans le sud du Mali, le Burkina Faso et surtout le Niger et ses gisements d’uranium. Sans le dire explicitement, la France espérait que l’armée algérienne prenne le relais au nord du Mali. Mais cette perspective n’a jamais été évoquée par l’Algérie, malgré l’amendement de la Constitution, qui offrait la possibilité à l’ANP de participer à des opérations de maintien de la paix en dehors des frontières du pays.

    En juin dernier, Abdelmadjid Tebboune s’était engagé à ne jamais laisser le nord du Mali devenir un « sanctuaire pour les terroristes », mais a ajouté que la solution ne réside nullement dans une intervention militaire algérienne. « Les éléments de l’ANP ne seront jamais sacrifiés pour de l’argent, comme le font les mercenaires », a précisé le chef de l’Etat lors de la rencontre périodique avec les responsables de médias nationaux.

    Alors qu’est-ce qui fait agiter Paris ? Apparemment ce sont les négociations entamées par les autorités maliennes avec la société Wagner, considérée comme le bras armé de la Russie. L’irruption au Sahel de la Russie, considéré comme un allié stratégique de l’Algérie inquiète la France et les Européens au plus haut niveau.

    « Sur le Mali, le ministre français des Affaires étrangères a alerté son homologue russe sur les conséquences graves d’une implication du groupe Wagner dans ce pays », a indiqué le 24 septembre le Quai d’Orsay. Secrètement, Paris soupçonne Alger de soutenir l’intervention des Russes.

    Le porte-parole du MAE a beau démentir, en dénonçant, « une manipulation grossière et malveillante ». Mais le journal Le Monde, qui est une voix autorisée, pense le contraire. Tout indique donc que la question du Sahel, qui constitue la pomme de discorde entre l’Algérie et la France.

    M.M

    L’Est Républicain, 24/10/2021