Étiquette : Sahel

  • La route Maroc-Afrique subsaharienne menacée par Al Qaïda

    La route Maroc-Afrique subsaharienne menacée par Al Qaïda. L’expansion des attaques d’Al-Qaida au Mali menace des dizaines de camionneurs marocains.

    L’expansion des attaques d’Al-Qaida au Mali menace des dizaines de camionneurs marocains qui transportent chaque jour des marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

    Le groupe terroriste a touché une route de 3 700 kilomètres menant au Maroc et celle-ci « est désormais devenue dangereuse », selon un rapport publié par l’agence de presse espagnole (Efe).

    Tout a commencé lorsque des hommes armés présumés affiliés à Al-Qaida ont tué un chauffeur de camion et son compagnon, tous deux marocains, le 9 septembre.

    Les assaillants se sont retirés après l’attaque sans rien prendre dans les camions, ce qui exclut que le motif de l’attaque soit le vol.

    Aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, mais des membres d’Al-Qaida ont admis avoir commis des attentats similaires contre des chauffeurs marocains.

    Dix jours de route

    Pour atteindre la capitale du Mali depuis le Maroc, les chauffeurs de camions parcourent environ 3 700 kilomètres, ce qui prend normalement dix jours, à moins que deux chauffeurs ne fassent le voyage, auquel cas il ne faut que huit jours, dont une journée entière passée à attendre dans les longues files de camions au poste frontière de Guerguerat, entre le Sahara occidental et la Mauritanie.

    Une fois au Mali, une partie de la cargaison est déchargée à Bamako, qui est à son tour un point de transport stratégique ; une autre partie de la cargaison part de là vers différents pays de la région subsaharienne : le Niger, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

    Selon certaines estimations, le nombre de camions marocains travaillant sur cette route se situe entre 1 300 et 1 800, en fonction des saisons.

    Le chef du Conseil financier des transports du Mali, Youssef Traoré, a déclaré que les groupes terroristes « mènent quotidiennement des attaques contre les camions circulant entre les villes maliennes et les pays voisins. De nombreuses attaques ont lieu entre Zhao et Sevare (dans le nord) et personne ne dédommage les propriétaires. »

    Traoré a ajouté : « Les terroristes mènent leurs attaques sur cette route pour punir les camionneurs ; qui approvisionnent la Mission des Nations unies au Mali (MINUSMA) en carburant, qui est une cible pour les terroristes, en particulier pour les pro-Al-Qaïda. »

    Source: MEMO, 20/10/2021

  • Transition au Mali: Assises nationales repoussées à décembre

    Transition au Mali: Assises nationales repoussées à décembreCette décision est intervenue lors du conseil de cabinet tenu sous la présidence de Choguel Maïga.

    Les assises nationales de la refondation de l’Etat du Mali, envisagées par le gouvernement, auront lieu du 20 au 26 décembre 2021, ont annoncé les autorités.

    Cette décision de reporter le chantier est intervenue lors du conseil de cabinet tenu lundi sous la présidence du chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, selon des médias maliens.

    Annoncée pour la date du 15 au 21 novembre, la phase finale des Assises nationales de la refondation (ANR) aura finalement lieu du 20 au 26 décembre 2021, a annoncé le ministre malien de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maïga.

    Présidée par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, cette réunion a été consacrée à l’évaluation de la mise en oeuvre du Plan d’action du gouvernement et à la tenue des Assises nationales de la refondation.

    Sur la question, le gouvernement a été informé de la nomination par le président de la Transition et le Premier ministre, des membres d’un panel de hautes personnalités. Ceux-ci seront chargés, a relevé le ministre Ibrahim Ikassa Maïga, de la recherche du

    « Le panel de hautes personnalités a vocation à aller tous azimuts, par tous les moyens, avec leurs carrures, leurs personnalités, leurs entregents pour rechercher ce consensus national, et tenir les Assises nationales et réussir la refondation de notre Etat », a expliqué le ministre Maïga.

    Il a souligné que le processus d’organisation des assises a débuté avec la table ronde tenue fin septembre dernier. La rencontre au niveau local, a poursuivi le ministre, se tiendra dans les communes, les cercles, les régions, les pays de résidence des Maliens de l’extérieur, et le district de Bamako pour aboutir à la phase nationale prévue, après des correctifs de date, du 20 au 26 décembre.

    Agences

  • Le conflit franco-algérien expliqué aux naïfs

    Algérie, France, Emmanuel Macron, visas, Maroc, Sahara Occidental, Libye, Mali, Sahel,

    Pour les naïfs, les causes de la tension entre Paris et Alger sont :

    • Les déclarations de Macron sur l’histoire de l’Algérie et la question des visas ne passent pas
    • L’Algérie de la France attend des excuses pour les crimes coloniaux
    • La France n’a pas pardonné au FLN son départ de l’Algérie
    • L’Algérie exige « respect total » de la France, à la suite d’une querelle diplomatique sur les visas et des commentaires critiques de Paris sur le pays d’Afrique du Nord.
    • L’Algérie accuse l’ancienne métrople de « génocide » et a rappelé son ambassadeur de Paris le 2 octobre en colère contre ce qu’elle a qualifié de propos « inadmissibles » attribués au président français Emmanuel Macron.
    • Le rappel immédiat de l’ambassadeur d’Algérie de France pour « consultations » est intervenu dans un contexte de tension autour d’une décision française de réduire fortement le nombre de visas qu’elle accorde aux citoyens algériens, marocains et tunisiens.

    La réalité :

    L’Algérie désire mettre fin à la source de tous les problèmes de l’Afrique du Nord : La politique de tension de la France:

    -Son soutien au statu quo au Sahara Occidental, sa guerre contre Kadhafi et les problèmes qui en ont résulté, son soutien aux mercenaires de Haftar en Libye, son échec au Mali…)

    -Son silence sur les scandales du Maroc : Espionnage, Pegasus, terrorisme, chantage à l’émigration
    -Les attaques des responsables et des médias dirigées contre l’Algérie accompagnées de louanges et des déclarations mielleuses à l’adresse du Maroc.
    -Ses critiques à la « répression en Algérie » et son silence sur le supplice du peuple marocain

    En France, la vision de l’Algérie est celle d’un pays acculé depuis le dénommé Printemps Arabe et tremble face à l’idée de suivre le sort de la Libye de Kadhafi. De ce fait, le président Abdelmadjid Tebboune, après avoir renforcé l’Etat algérien avec des institutions démocratiques soutenues par la jeunesse du Hirak authentique, est déterminé à rendre à l’Algérie le rôle qui lui correspond en tant que première puissance militaire et économique du Maghreb. Dans cette voie, le courage et la détermination du président turc Tayyip Erdogan en Syrie, en Libye et en Chypre est un exemple à suivre pour l’équipe de Tebboune.

    La situation politique et sociale des peuples de la région restera une utopie en raison des velléités colonialistes et impérialistes de la France. Par conséquent, la solution passe par la lutte contre toute trace de la France. Dans ce contexte, les pas suivis par Alger sont :

    -La prise en main du contentieux du Sahara Occidental utilisé par la France pour régler ses comptes avec l’Algérie

    -La rupture avec le Maroc.

    -La fermeture du ciel algérien aux aéronefs militaires françaises en solidarité avec le Mali qui tente de sortir de l’emprise de la Françafrique.

    Et ce n’est que le début. Il faut s’attendre à davantage de rebondissement du réveil algérien qui promet des changements décisifs dans la région.

  • Mélenchon: La guerre au Mali nous coûte 2 millions par jour

    France, Mali, Sahel, Barkhane, Takuba, #France, #Mali, #Sahel, #Barkhane, #Takuba,

    Le candidat à la présidentielle française de 2022, Jean-Luc Mélenchon, vient d’interpeller l’actuel président français Emmanuel Macron concernant la guerre au Mali dans laquelle il lui affirme : « à qui a-t-on demandé de faire la guerre du Mali ? Une fois, à l’assemblée nationale, et depuis huit ans, nous y sommes sans en avoir discuté une seule journée, ni voté une seule fois ».

    Mélenchon continue son allocution en révélant la somme astronomique que coute la guerre au Mali à la France : « cela nous coute deux millions d’Euros par jour, c’est la guerre la plus chère que la France ait menée depuis la guerre d’Algérie. Il y en a pour cinq milliards d’Euros que nous avons distribués aux ‘gens’ qui sont là-bas et qui auraient davantage pacifié la population que les bombardements auraient pu faire », a-t-il assené.

    Le candidat à la présidentielle estime que la France n’aurait pas perdu non plus tant des siens, ‘sans compter les victimes civiles qu’on ne compte jamais’ et ceci ‘parce qu’on ne vous a jamais demandé votre avis’, a-t-il continué en s’adressant aux français.

    Passant à un autre sujet, il lança : « non, la Russie n’est pas un ennemi, la Chine n’est pas un ennemi, la France n’a pas d’ennemis dans le monde, elle a des intérêts, elle a des principes, mais je refuse qu’on s’embarque dans une guerre sans fin. Mais nous sommes ridicules comme nous l’avons montré en Australie où nous apprêtions à armer M. Scott Morrison et les autres dirigeants de l’Australie qui, comme des cyniques, des menteurs et des truqueurs qu’ils sont, pauvres caniches de l’empire nord-américain et qui, au dernier moment, se sont dédit et ont ridiculisé la France ».

    Jean-Luc Mélenchon n’a pas été tendre avec le président Macron sur aucun des sujets qu’il a abordés à travers la vidéo de son intervention qu’il a mise en ligne à travers son compte Twitter.

    Il revient ensuite pour déclare que : « c’est tant mieux parce que nous ne nous sommes pas embarqués dans l’alliance des pays qui se sont ligués contre la Chine parce que la France est une nation pacifique. De ce fait, nous devrions nous poser la question : dans quelles conditions le Mali devrait appartenir aux maliens, et nous partirons le jour où on nous dira de nous en aller, et nous souhaiterons bonne chance au peuple malien qui est notre peuple ami et qui choisira comme il l’entend ce qu’il fera de lui-même ».

    Mélenchon continua sa diatribe contre l’intervention française au Mali « un jour on intervient, un autre on insulte le premier ministre du Mali, un jour on s’en va faire des gesticulations mémorielles, le lendemain on insulte le peuple Algérien, quel est cet embrouillamini qui fait qu’on ne sait plus qui est la France », et de lancer : « je vous demanderais de consentir à sortir de l’OTAN dans lequel nous n’avons rien à faire ».

    Ainsi, la France fera-t-elle le grand virage politique si Mélenchon est élu? 2022 n’est pas très loin !

    Tahar Mansour

    La Patrie News, 17/10/2021

  • Sahel : La France joue au maître des lieux

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    C’est là une question incontournable dans le contexte politique d’aujourd’hui qui tranche par rapport à la décennie passée, marquée par d’intenses activités terroristes. En effet, toute la région subsaharienne a été transformée en laboratoire grandeur nature pour l’élevage d’une multitude de groupes armés, entraînés et financés. Encadrés aussi ! Flanqués de l’appellation de djihadistes sous la bannière d’un Islam instrumentalisé et vidé de tout son contenu spirituel, la mission assignée à ces groupes de la mort est de plus en plus flagrante. En clair, ils sont chargés de « faire peur » aux pays sahélo-sahariens trahis par leurs faibles capacités de défense. La sauvagerie des terroristes renseigne sur leur détermination à semer le désarroi, voire le chaos. C’est donc la porte ouverte à toutes les inconnues.

    Pour « sauver leur peau », les régimes impopulaires, inféodés, n’hésitent pas à appeler à la rescousse de l’ancienne puissance coloniale qui voit ses plans s’exécuter comme prévu. Cela fait trente ans que des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et plus loin le Nigeria et la Guinée sont soumis à un stress terrible. La pression est portée à son paroxysme avec, tour à tour, des attaques et le saccage de villages impuissants, non protégés, et les enlèvements de personnes récurrents. Aucun projet de développement, un tant soit peu, utile aux populations désespérées par des conditions de vie de misère. De fait, les pays de cette partie de l’Afrique sont plongés dans une instabilité inédite, ils ne sont pas près de voir la fin du cauchemar. Pis, leur proximité avec nos frontières du Sud a un impact direct sur l’Algérie, poussée à jouer au pompier.

    Les interventionnistes qui se disputent la région exacerbent encore plus la situation. Chacun veut une part du butin qu’il y a à partager ; autrement dit, les richesses du sous-sol. La France joue au maître des lieux, considérant l’Afrique de l’Ouest francophone comme son pré-carré naturel. Sans être alarmiste, le feu est à nos portes. De plus en plus l’on essayera de l’attiser. La France se livre à un double jeu : la lutte contre le terrorisme tout en pesant de son poids pour torpiller toute solution sous les auspices de l’Algérie.

    Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, claironne à qui veut bien l’entendre que l’Algérie est une force d’équilibre dans la région sur laquelle il faut compter. Paris, cependant, manœuvre contre l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.

    Sous le prétexte fallacieux de lutte pour la paix et la sécurité dans cette région pauvre, les interventions françaises n’ont apporté que dommages, la situation devenant inextricable au vu des conflits créés.

    La faillite française dans la région sahélo-saharienne est actée. C’est pourquoi les têtes bien-pensantes de l’Élysée s’emploient à redéployer leurs forces en les déplaçant à Kidal, à quelques encablures de la frontière algérienne, sans concertation avec les autorités du pays. Parmi les calculs de ces agissements, c’est de contrer le crédit grandissant de l’Algérie pour qui la seule alternative est la paix par le dialogue pacifique. C’est cela surtout qui ne rentre pas dans les plans de Paris qui cherche à mettre en place une politique de « containment » et faire pression sur Alger à partir de là.

    À ce jeu, la rupture avec le Maroc arrange bien ses affaires, à supposer que le conflit ait été soufflé au Makhzen par des officines occultes. Suivez mon regard !

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 17/10/2021

  • Pourquoi la France perd son influence au Maghreb et au Sahel

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    La crise actuelle entre l’Algérie et la France révèle l’émergence d’un nouvel ordre en Afrique du Nord, dans lequel la France n’a pas grand-chose à dire.

    Lorsqu’Emmanuel Macron s’est lancé dans la course à la présidence française il y a cinq ans, il s’est présenté comme le candidat du changement. Indépendant, non lié aux partis politiques traditionnels, il semblait voir l’histoire coloniale de la France sous un angle nouveau et être favorable à des solutions innovantes. Sa voix était inattendue – et résolument moderne.

    Le candidat à la présidence française a même prononcé des mots qu’aucun président français, même de gauche, n’avait jamais osé prononcer, qualifiant la colonisation française de l’Algérie de crime contre l’humanité.

    Cinq ans plus tard, le même Macron, dans son rôle actuel de président de la France, a fait des déclarations incroyablement condescendantes remettant en question l’identité précoloniale de l’Algérie en tant que nation.

    Touchant un sujet difficile s’il en est un – le passé colonial de l’Algérie – ses remarques ont suscité une colère généralisée parmi les Algériens.

    Cette réaction de colère est la conséquence d’une divergence d’opinion fondamentale sur un sujet hautement sensible. Car remettre en cause l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française revient à justifier implicitement le colonialisme lui-même.

    Un revirement spectaculaire

    Comment s’est opéré le spectaculaire retournement de Macron ? Comment un homme qui avait auparavant des opinions politiques et économiques intérieures et internationales aussi peu conventionnelles a-t-il pu utiliser une rhétorique remettant en cause non seulement la notion d’existence d’une nation algérienne précoloniale, mais suggérant un fossé entre le président algérien Abdelmadjid Tebboune et les militaires algériens ?

    S’agit-il d’une simple gaffe ou d’une nouvelle interprétation de l’histoire visant à recadrer la perception des relations franco-algériennes ?

    Ou Macron a-t-il été influencé par les courants politiques algériens et français qui soutiennent que le régime algérien est sérieusement affaibli à la suite du Hirak, ou du mouvement de protestation ? Serait-ce une simple question de complaisance, voire d’arrogance, de la part du président français ?

    Seul le temps et les futurs biographes de Macron nous le diront. Mais une chose est sûre : les accusations de propagande électorale ne tiennent pas la route. Les commentaires controversés de Macron risquent de lui faire plus de mal que de bien.

    Pendant ce temps, le Macron d’aujourd’hui semble avoir perdu son chemin. Le seul président français à avoir montré une volonté, du moins au début, de remettre en question les politiques hégémoniques de la Francafrique – sans toutefois réussir à rompre complètement avec elles – tente maintenant de nettoyer le désordre diplomatique dans l’espoir de conserver des privilèges français qui sont clairement intenables à long terme.

    Car la France est aujourd’hui une puissance économique et militaire réduite qui n’a pas les moyens de façonner les politiques de l’Afrique.

    C’est ainsi que Macron a renié sa très attendue nouvelle politique africaine, tout en se laissant entraîner dans la spirale infernale de la Francafrique, où il tente de colmater les fuites d’un navire manifestement en perdition.

    Car, en termes économiques, la France ne peut pas rivaliser avec la Chine. Non seulement les investissements chinois en Afrique éclipsent ceux de la France, mais ils dépassent également les investissements de tous les pays occidentaux réunis. Les exportations de la France vers l’Afrique en 2020 représentaient 5,3 % du total de ses exportations mondiales pour cette année-là. Elles sont désormais inférieures à celles de l’Allemagne, bien que l’Afrique ne soit pas une priorité pour l’Allemagne.

    Les exportations françaises vers l’Afrique représentent à peine un quart de celles des Chinois, malgré l’arrivée relativement récente de la Chine sur le continent.

    Les limites de l’intervention

    Sur le plan militaire, la France a atteint les limites de son intervention au Sahel, les opérations Serval et Barkhane n’ayant pas permis d’éliminer les groupes islamistes armés qui prolifèrent dans la région.

    La France avait espéré former une coalition de nations africaines et européennes, mais les premières n’avaient pas les moyens de s’engager, et les secondes ne voulaient pas s’impliquer dans ce qu’elles craignaient être une guerre ingérable et impossible à gagner.

    Mais pour la France, le coup le plus dur est survenu au début de l’automne, après l’annonce que les États-Unis formaient un pacte de sécurité dans le Pacifique sans la France.

    Avec le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak, Washington signale son intention de se concentrer sur ce qu’il considère comme le plus grand défi du 21e siècle : la bataille économique du Pacifique.

    En signant le pacte avec la Grande-Bretagne et l’Australie d’abord, puis avec l’Inde et d’autres pays d’Asie du Sud-Est, les États-Unis ont déclenché une crise avec la France en annulant de fait le contrat de sous-marins de 57 milliards de dollars conclu entre Naval Group et l’Australie.

    Le marché a été arraché à la France au profit d’entreprises américaines, et le camouflet infligé à la France a été profondément ressenti.

    Négligée par ses anciens alliés occidentaux, la France pensait pouvoir s’imposer sur la scène internationale en affirmant son leadership dans certaines régions déchirées par des conflits.

    Hélas, la junte militaire intérimaire au Mali, qui entretiendrait des liens étroits avec la Russie, s’est détournée de Paris de manière inattendue. Après la décision unilatérale de la France de réduire sa présence dans la région, le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maiga a accusé la France d’ »abandonner le Mali en plein vol ».

    Le nouveau régime malien n’a pas apprécié que la France lui présente une affaire réglée. Là encore, la réponse française a été remarquablement maladroite, affichant un niveau d’arrogance que les alliés de la France ont de plus en plus de mal à supporter. La ministre française des Armées, Florence Parly, a qualifié les propos du Premier ministre malien d’ »indécents » et d’ »inacceptables ».

    La Russie prête à intervenir

    Convaincue qu’elle a toujours le dessus, la France poursuit cependant une stratégie malienne fondée sur l’hypothèse que la survie de la junte au pouvoir est liée à la présence de l’armée française – et ignore deux faits cruciaux.

    D’une part, si elle a permis de contenir l’expansion des groupes extrémistes armés, la présence française n’a pas permis de résoudre la crise malienne. D’autre part, d’autres options sont disponibles.

    Dans l’éventualité d’un retrait des troupes françaises, la Russie est prête à intervenir. Des discussions seraient en cours entre le Mali et l’organisation mercenaire russe controversée, le Groupe Wagner.

    La Russie, qui a déjà un pied en Libye, espère étendre son influence au Sahel. Historiquement, les États-Unis ont fourni un soutien logistique aux opérations militaires françaises dans la région, bien qu’aucune troupe américaine ne soit présente sur le terrain.

    Mais avec l’abandon des théâtres symboliques de l’Afghanistan et de l’Irak et le refus d’intervenir directement au Yémen, les efforts des États-Unis sont entièrement axés sur la garantie de la prééminence stratégique de l’Amérique dans la région du Pacifique – la question de savoir s’ils vont continuer à le faire est une autre question.

    Par conséquent, la région délaissée du Sahel est à saisir, et la Russie, alliée de longue date de l’Algérie, est prête à intervenir.

    Et les dirigeants frustrés de la France ne peuvent rien y faire. Ils ne peuvent ni rivaliser avec la Chine sur le plan économique, ni avec la Russie sur le plan militaire.

    Pire encore, les dirigeants français n’ont pas réussi à saisir la nature changeante des structures de pouvoir tant en Algérie qu’au Mali, dont les nouveaux régimes au pouvoir ont moins de liens historiques et économiques avec la France.

    Ainsi, lorsque Macron a annoncé la décision du gouvernement français de réduire considérablement le nombre de visas accordés aux dirigeants algériens, il s’est trompé de cible : les personnes visées par cette nouvelle politique ne sont plus aux commandes.

    En fin de compte, le schéma général des choses en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest va changer de façon spectaculaire. La France ne peut plus se permettre de régner en maître, et les États-Unis ont d’autres priorités. La Chine et la Russie – la première sur le plan économique, la seconde sur le plan militaire – vont inévitablement supplanter les anciens réseaux et intérêts, la Turquie entrant également dans la danse.

    La main forte de l’Algérie

    Dans le contexte actuel, précaire et en mutation rapide, l’Algérie a les coudées franches et entend s’imposer comme un partenaire stratégique, et non comme un simple sous-traitant. Grâce à ses relations économiques étroites avec la Chine et à ses accords militaires avec la Russie, l’Algérie est déjà prête à devenir un élément central, sinon central, du bloc régional émergent.

    Macron a négligé d’envisager les relations franco-algériennes sous un tel angle, se contentant de jouer le jeu traditionnel de la politique étrangère française, dans laquelle les pays africains sont considérés comme des alliés naturels, voire des vassaux. Qu’une nation africaine rappelle son ambassadeur à Paris, ferme son espace aérien aux avions militaires français et envisage de prendre d’autres mesures encore plus radicales était pratiquement impensable.

    Avec le retrait des troupes américaines d’Afghanistan et d’Irak, Washington signale son intention de se concentrer sur ce qu’il considère comme le plus grand défi du 21e siècle : la bataille économique du Pacifique.

    En signant le pacte avec la Grande-Bretagne et l’Australie d’abord, puis avec l’Inde et d’autres pays d’Asie du Sud-Est, les États-Unis ont déclenché une crise avec la France en annulant de fait le contrat de sous-marins de 57 milliards de dollars conclu entre Naval Group et l’Australie.

    Le marché a été arraché à la France au profit d’entreprises américaines, et le camouflet infligé à la France a été profondément ressenti.

    Négligée par ses anciens alliés occidentaux, la France pensait pouvoir s’imposer sur la scène internationale en affirmant son leadership dans certaines régions déchirées par des conflits.

    Hélas, la junte militaire intérimaire au Mali, qui entretiendrait des liens étroits avec la Russie, s’est détournée de Paris de manière inattendue. Après la décision unilatérale de la France de réduire sa présence dans la région, le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maiga a accusé la France d’ »abandonner le Mali en plein vol ».

    Le nouveau régime malien n’a pas apprécié que la France lui présente une affaire réglée. Là encore, la réponse française a été remarquablement maladroite, affichant un niveau d’arrogance que les alliés de la France ont de plus en plus de mal à supporter. La ministre française des Armées, Florence Parly, a qualifié les propos du Premier ministre malien d’ »indécents » et d’ »inacceptables ».

    La Russie prête à intervenir

    Convaincue qu’elle a toujours le dessus, la France poursuit cependant une stratégie malienne fondée sur l’hypothèse que la survie de la junte au pouvoir est liée à la présence de l’armée française – et ignore deux faits cruciaux.

    D’une part, si elle a permis de contenir l’expansion des groupes extrémistes armés, la présence française n’a pas permis de résoudre la crise malienne. D’autre part, d’autres options sont disponibles.

    Dans l’éventualité d’un retrait des troupes françaises, la Russie est prête à intervenir. Des discussions seraient en cours entre le Mali et l’organisation mercenaire russe controversée, le Groupe Wagner.

    La Russie, qui a déjà un pied en Libye, espère étendre son influence au Sahel. Historiquement, les États-Unis ont fourni un soutien logistique aux opérations militaires françaises dans la région, bien qu’aucune troupe américaine ne soit présente sur le terrain.

    Mais avec l’abandon des théâtres symboliques de l’Afghanistan et de l’Irak et le refus d’intervenir directement au Yémen, les efforts des États-Unis sont entièrement axés sur la garantie de la prééminence stratégique de l’Amérique dans la région du Pacifique – la question de savoir s’ils vont continuer à le faire est une autre question.

    Par conséquent, la région délaissée du Sahel est à saisir, et la Russie, alliée de longue date de l’Algérie, est prête à intervenir.

    Et les dirigeants frustrés de la France ne peuvent rien y faire. Ils ne peuvent ni rivaliser avec la Chine sur le plan économique, ni avec la Russie sur le plan militaire.

    Pire encore, les dirigeants français n’ont pas réussi à saisir la nature changeante des structures de pouvoir tant en Algérie qu’au Mali, dont les nouveaux régimes au pouvoir ont moins de liens historiques et économiques avec la France.

    Ainsi, lorsque Macron a annoncé la décision du gouvernement français de réduire considérablement le nombre de visas accordés aux dirigeants algériens, il s’est trompé de cible : les personnes visées par cette nouvelle politique ne sont plus aux commandes.

    En fin de compte, le schéma général des choses en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest va changer de façon spectaculaire. La France ne peut plus se permettre de régner en maître, et les États-Unis ont d’autres priorités. La Chine et la Russie – la première sur le plan économique, la seconde sur le plan militaire – vont inévitablement supplanter les anciens réseaux et intérêts, la Turquie entrant également dans la danse.

    La main forte de l’Algérie

    Dans le contexte actuel, précaire et en mutation rapide, l’Algérie a les coudées franches et entend s’imposer comme un partenaire stratégique, et non comme un simple sous-traitant. Grâce à ses relations économiques étroites avec la Chine et à ses accords militaires avec la Russie, l’Algérie est déjà prête à devenir un élément central, sinon central, du bloc régional émergent.

    Macron a négligé d’envisager les relations franco-algériennes sous un tel angle, se contentant de jouer le jeu traditionnel de la politique étrangère française, dans laquelle les pays africains sont considérés comme des alliés naturels, voire des vassaux. Qu’une nation africaine rappelle son ambassadeur à Paris, ferme son espace aérien aux avions militaires français et envisage de prendre d’autres mesures encore plus radicales était pratiquement impensable.

    Historiquement, la politique étrangère française a considéré les nations africaines comme de simples sentinelles veillant sur les intérêts de la France, qui se trouvaient également être dans leur intérêt. Cela a été le cas pour un certain nombre de pays, et certains acceptent encore aujourd’hui de jouer le rôle de sous-traitant ou de vassal.

    Mais même la voix soi-disant impeccablement moderne de Macron n’a pas pu se défaire de la vieille habitude de la Francafrique. D’où la réprimande cinglante des nations aspirant à une nouvelle donne plus équitable.

    Même le Mali, malgré son extrême instabilité, change de cap. Pourquoi un des pays les plus pauvres du monde, sans perspectives sérieuses, choisirait-il de rester dans la sphère d’influence étouffante de la France ? Après tout, en 50 ans de post-indépendance, les politiques de la Francafrique n’ont rien accompli.

    Pendant ce temps, l’Algérie, dont la population devrait dépasser les populations respectives de l’Italie et de l’Espagne au milieu du siècle, sera sans doute une force avec laquelle il faudra compter à la future table des négociations, malgré les défaillances institutionnelles et économiques qui la freinent pour l’instant.

    Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Abed Charef

    Middle East Eye, 15/10/2021

  • Quid du défi lancé par le gouvernement malien à la France ?

    Mali, France, Sahel, Barkhane, Takuba, groupes armés, #Mali, #France, #Sahel, #Barkhane, #Takuba,

    Sur un ton de défi, recrudescent et rare contre la France, le gouvernement malien a accusé Paris d’avoir créé une « armée » dans la ville de Kidal (nord), mise à la disposition du groupe « Ansar Eddine », allié avec l’organisation Al-Qaïda. Au-delà de ce ton, Bamako a osé convoquer l’ambassadeur français au Mali et est sur le point de signer un contrat avec la compagnie russe Wagner pour engager un millier de mercenaires, et ce en dépit de l’opposition de Paris.

    Le Mali a également reçu quatre hélicoptères militaires de la Russie, ce qui a provoqué la colère des responsables français, qui considèrent le Mali comme faisant partie de leur pré carré. Le Président français Emmanuel Macron qui devra faire face à des élections décisives, le printemps prochain, s’est engagé récemment dans des affrontements diplomatiques avec plusieurs pays, en commençant par l’Australie et les Etats-Unis d’Amérique (affaires des sous-marins à propulsion nucléaire), ensuite face aux Etats du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) avant d’attaquer à nouveau et de manière plus virulente encore l’Algérie, et c’est maintenant au tour du Mali de faire partie de cette liste.

    C’est ce qui explique les attaque acerbes lancées par Macron à l’encontre du Chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, qu’il a considéré comme étant la « marionnette des putschistes. Maïga a rétorqué en qualifiant ces propos « d’inacceptables et de honteux ».

    – La France forme une armée de « terroristes »

    Cette déclaration violente de Macron a abouti à une escalade de Bamako contre Paris. Le Mali ne s’est pas contenté de convoquer l’ambassadeur français en poste à Bamako mais son Chef de gouvernement a adressé de graves accusations contre les forces françaises d’avoir ramené des terroristes de Libye pour les entraîner à Kidal (près des frontières maliennes avec l’Algérie).

    Dans des déclarations faites à l’agence de presse russe Ria Novosti, Maïga a évoqué « la mise sur pied par les forces françaises d’une armée à Kidal, forces mises à la disposition d’un Mouvement composé de Ansar Eddine », précisant « qu’il possède des preuves en la matière ».

    Le groupe « Ansar Eddine » est un mouvement armé, dont la majorité des membres appartiennent aux Touaregs, et est dirigé par Iyad Ag Ghali, chef du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui comprend en son sein plusieurs groupes armés évoluant au Mali, dont l’organisation « Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) considérée comme une organisation terroriste par plusieurs pays.

    Maïga n’a pas décliné l’identité des terroristes ramenés par la France depuis la Libye. S’agirait-il de mercenaires africains (Tchad, Niger, Soudan) ou seraient-ils des Touaregs engagés par le leader libyen disparu, Mouammar Kadhafi, et qui sont retournés au Mali pour combattre le gouvernement central depuis 2012.

    Toutefois, prétendre que la France a remis cette armée à un mouvement composé de « Ansar Eddine » est une accusation extrêmement grave, qui signifie que Paris s’est allié avec l’organisation Al-Qaïda ou avec l’une de ses branches dissidentes dans le nord du Mali.

    Dans les deux cas, l’objectif demeure celui de déstabiliser le Mali et l’Algérie également, en particulier, si les mercenaires de Wagner accèdent au territoire malien.

    La décision de Paris de mettre fin à l’opération « Barkhane » dans la région du Sahel et son retrait des villes du nord du Mali (Kidal, Tessalit, Tombouctou) signifient implicitement la livraison de ces villes au groupe « Ansar Eddine », dirigé par Ag Ghali.

    En effet, les groupes armés des Touaregs et des Azawad sont incapables à faire face aux organisations terroristes dans la région et ont perdu dans leurs affrontements contre ces groupes, depuis 2012, en dépit d’une alliance qui a réuni les deux camps au début de l’attaque contre le nord du pays.

    Les forces françaises, qui contrôlent effectivement le nord du Mali, s’emploient apparemment à former des éléments des Touaregs pour faire face aux organisations d’Al-Qaïda et de Daech au Sahara. Cependant, cette armée pourrait jouer un rôle dans la séparation de la région du Nord par rapport au gouvernement central de Bamako avec un réel risque de dislocation du pays, en cas d’affrontement avec « Ansar Eddine », et ce soit en raison du recours aux armes ou à cause des liens tribaux et ethniques.

    Depuis 2017, Macron s’emploie à retirer les forces de son pays du Mali, mais ne souhaite pas montrer ce retrait comme étant une défaite personnelle, à quelques mois de la Présidentielle française.

    Le chef d’Etat français ne souhaite pas rééditer ce à quoi les Etats-Unis ont été confrontés lors du retrait de leurs unités armées de l’Afghanistan en 2021 et du Vietnam en 1975.

    Néanmoins, l’armée française pourrait expérimenter le plan de la vietnamisation, en usant d’un subterfuge auquel Washington a eu recours au Vietnam, qui rappelons-le a échoué, à travers la mise sur pied d’une armée à la solde de la France, composée de Touaregs, ce qui inquiète Bamako et l’armée malienne qui n’ont pas d’emprise sur le nord du pays.

    Le Chef du gouvernement malien a reconnu que son gouvernement n’est pas en mesure de rallier Kidal actuellement, dans la mesure où cette ville est une zone « isolée » et contrôlée par la France, qui dispose de groupes armés sur place entraînés et instruits par des officiers de l’armée française.

    Parmi les facteurs qui ont milité pour l’interdiction faite par la France à l’armée malienne de se déployer dans le nord d pays, il convient de citer l‘accusation d’avoir commis une épuration ethnique contre les Arabes et les Touaregs en 2013, ce qui a suscité les critiques de nombre d’Etats et d’organisations des droits de l’Homme.

    – Les illustrations des tensions

    Les récentes tensions entre Bamako et Paris sont générées par le refus du coup d’Etat conduit par le colonel Assimi Goïta, le deuxième depuis l’été 2020, sans coordination avec les autorités françaises ni leur aval.

    De plus, les officiers qui ont conduit le putsch sont considérés comme étant proches de la Russie, qui dispute à la France l’influence au Mali, ce qui a provoqué la colère de Paris et l’a poussé à suspendre provisoirement ses opérations militaires.

    Par la suite, le Président français a décidé de mettre fin à l’Opération « Barkhane » dans la région du Sahel, au mois de juin dernier, et de réduire le nombre des forces de son pays sur place pour les faire passer de 5100 soldats à 3000 éléments. Le pire demeure le retrait total des villes de Kidal, de Tombouctou et de Tessalit.

    Bamako a considéré cette décision comme étant un abandon et le Chef du gouvernement malien l’a critiquée au cours d’une interview accordée à RFI le 27 septembre écoulé.
    Il s’agit, a-t-il dit, d’une « annonce unilatérale sans coordination tripartite avec les Nations unies et le gouvernement malien ».

    Maïga a indiqué que le Mali « regrette » cette décision, dès lors que le principe de concertation et de consultation, érigé en règle entre « les partenaires privilégiés », n’a pas été respecté lors de la prise de cette décision.

    La réaction de Bamako a été rapide et imprévue, en prenant attache avec la Russie qui l’a équipé de quatre hélicoptères militaires de type Mi-17, de même que le gouvernement malien est sur le point de conclure un accord avec la compagnie russe Wagner, pour l’envoi de 1000 mercenaires au Mali en contrepartie de fonds et de privilèges dans le domaine minier (or, magnésium).

    La France n’a pas accepté ce défi qui lui a été lancé par les nouvelles autorités maliennes, qu’elle considère comme étant « illégitimes, produit d’un putsch et qui ne contrôlent pas de larges parties du territoire du pays ». Paris estime que sans ses forces et les unités africaines et européennes alliées, Bamako tomberait sous les coups et les frappes des groupes terroristes.

    De son côté, le Mali demeure insatisfait du fait que la France s’exprime en son nom dans nombre d’instances internationales, feignant d’ignorer les nouvelles autorités et ne respectant pas la souveraineté du pays.

    Pour sa part, Paris ne voit pas d’un bon œil l’ouverture par le Mali de canaux de communication avec des groupes considérés comme étant terroristes tels que Ansar Eddine et le Groupe de Libération de Macina, pour les convaincre d’engager un processus de réconciliation nationale, comme cela s’est passé en Algérie il y a de cela deux décennies.

    Des médias français, dont le journal La Croix, accusent le gouvernement malien d’exploiter l’animosité historique du peuple malien à l’endroit de la France pour créer de toutes pièces cette crise en vue de détourner l’attention de ses échecs et d’accroître sa popularité, en particulier, après l’annonce faite par Maïga d’un probable report, de plusieurs semaines voire mois, des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février prochain, et ce en dépit des engagements offerts par le Conseil militaire à la Communauté internationale.

    La visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Bamako, est venue pour insuffler un plus grand soutien moral au gouvernement malien, qui a convoqué, le jour même, l’ambassadeur français pour protester contre les déclarations de Macron.

    Cette concomitance a donné comme une impression de coordination entre l’Algérie et le Mali pour dénoncer les déclarations de Macron proférées contre les deux pays, d’autant plus qu’Alger a précédé Bamako pour convoquer l’ambassadeur français, ce qui a provoqué un embarras diplomatique pour Paris et une atteinte à son prestige dans ses anciennes colonies.

    La situation semble s’orienter vers davantage de complications et d’escalade entre la France et le Mali, qui pourrait trouver dans le soutien russe et algérien une opportunité pour faire face à l’influence française dominante.

  • Mali: L’Algérie dénonce une manipulation grossière du DGSE français

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    Le porte-parole du ministère des Affaires a démenti ,mercredi, les allégations relayées par un organe de presse étranger sur “un prétendu financement algérien de milices au Mali”.

    Dans une déclaration a la presse nationale, le porte-parole du MAE a affirmé que “ces allégations n’avaient aucun fondement” et qu’elles étaient relayées par “un média connu pour être a la solde de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), le service de renseignement français, dirigé par l’ancien ambassadeur de France a Alger, Bernard Emié”.

    “Il s’agit d’une manipulation grossière et malveillante de la part des parrains d’un pays voisin, qui tirent les ficelles de la misérable marionnette qui publie dans les colonnes d’un blog de mercenaires”, a-t-il ajouté.

    Echouroukonline, 14/10/2021

  • Sahel: Contestation populaire accrue contre la présence étrangère

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    L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), Smail Chergui a relevé la contestation populaire de plus en plus accrue au Sahel contre la présence étrangère parallèlement à un manque d’engagement de la part de la communauté internationale dans l’appui et le soutien des armées des pays de la région pour la lutte contre le terrorisme.

    « L’aide internationale et la mise en place d’une mission onusienne au Mali n’ont donné, à ce jour, aucun résultat probant quant à un recul de la présence des organisations terroristes, la libération des populations et la redynamisation des activités économiques, bien au contraire nous assistons à un ras-le-bol et à une contestation populaire de plus en plus accrue contre la présence étrangère au Sahel », a fait observer M. Chergui dans un entretien accordé au quotidien « El-Khabar », paru dimanche. Et de déplorer qu’au lieu d’admettre la nécessité de revoir les stratégies tracées pour cet effort sécuritaire en donnant aux armées locales les premiers rôles et en les dotant du matériel indispensable, les concernés persistent et signent en misant, de nouveau sur des forces européennes, avec l’appui des Américains.

    Soulignant que « les Maliens ne peuvent même pas songer à d’autres partenariats », M. Chergui s’est dit convaincu que « la solution à la crise malienne ne saurait être dans l’effort sécuritaire et militaire ». Force est de constater, que le +dumping+ du Sahel sous plus de 16 stratégies n’a fait que retarder le décollage socioéconomique, a-t-il encore ajouté.

    Pour M. Chergui, les pays du Sahel gagneraient à revenir aux mécanismes internes, tel que le processus de Nouakchott qui a contribué à la coopération sécuritaire et à l’échange d’informations, mais également au perfectionnement et formation des forces armées, tout en mettant en exergue la responsabilité morale de la communauté internationale dans leur approvisionnement en armes et moyens de lutte antiterroriste. A ce propos, il a rappelé que « l’Algérie a donné l’exemple dans ce sens ».

    L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA s’est félicité, par ailleurs, de la réitération, par les autorités maliennes en place, de la priorité à l’application de l’Accord de Paix issu du processus d’Alger et du maintien du dialogue serein et constructif avec toutes les parties prenantes », citant comme indicateur de confiance mutuelle, le redéploiement des éléments de l’armée dans la ville de Kidal. Actuellement, a-t-il poursuivi, « les regards restent braqués sur la conférence du dialogue national prévue en novembre prochain pour arrêter les prochaines phases de la transition, qui verra un report du rendez-vous électoral, d’après les déclarations du Premier ministre à New York ».

    Evoquant en outre « la décision du remplacement des forces françaises Barkhane par une force européenne », M. Chergui a indiqué que « les alternatives qui s’offrent au Mali auront la part du lion dans les discussions et les consultations les semaines à venir ». Sur le même registre, M. Chergui a estimé que « la récente visite du chef du Commandement Africom en Algérie, de retour de Bamako, est une reconnaissance et une confirmation du rôle pivot de l’Algérie au Mali et au Sahel ».

    S’agissant du dossier libyen, l’ancien Commissaire à la paix de l’UA a relevé que « l’Algérie, qui aurait pu depuis la décision du CPS au niveau des ministres des Affaires étrangères à New York en septembre 2018, conduire les efforts internationaux en Libye comme elle l’a fait au Mali, a préféré être sous l’égide des Nations unies avec les conclusions qui en découlent ». Il a salué, dans ce sens, « la disposition et la mobilisation de l’Algérie, réaffirmées par le président de la République, pour apporter toute l’aide au service de la stabilité et du retour de la quiétude en Libye, ainsi que son rôle dans la région ».

    Outre le soutien à la réunification des rangs et la coopération sécuritaire, « l’Algérie peut contribuer à la reconstruction des institutions et au lancement de partenariats dans les domaines stratégique et économique mais aussi l’échange pour faciliter le pansement des blessures et un nouveau départ des frères Libyens ».

    Concernant les moyens de faire face à l’intrusion israélienne dans le continent africain, M. Chergui a préconisé « le rétablissement des fondements de la solidarité arabo-africaine ». « Le fait qu’Israël bénéficie de la qualité d’observateur au sein de l’UA alors que le peuple palestinien sans défense subit les violences les plus atroces (…) requiert un +redressement+ de la part du conseil ministériel le mois prochain », a ajouté M. Chergui.

    APS

  • Le Maroc ne se mêlera pas des affaires intérieures du Mali

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    Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a réitéré la position claire du Royaume face à la situation au Mali, précisant que le Maroc n’a pas l’intention de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays, qu’il fait confiance au génie des peuples et qu’il porte un regard lucide sur les évolutions et les développements.
    Lors d’une conférence de presse lundi à Rabat, en marge de son entretien avec le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop, le ministre marocain a souligné que le Royaume préfère dialoguer avec les autorités maliennes, les écouter et articuler son action en accompagnement, soulignant que la stabilité du Mali demeure un “élément clé” pour la stabilité de la région.

    Le Maroc fait confiance aux autorités maliennes et aux forces vives du Mali pour trouver “les meilleures solutions adaptées” au contexte du pays, a-t-il affirmé.

    “Le Maroc estime que le rôle de la communauté internationale, des partenaires et des amis du Mali est d’accompagner les priorités définies par les autorités maliennes et de ne pas s’y substituer, ni de développer des recettes et des visions dont le Mali est l’objet et non l’acteur”, a-t-il ajouté.

    M. Bourita a, par ailleurs, indiqué que la visite de M. Diop a été l’occasion de passer en revue la coopération bilatérales. Les deux parties ont convenu de réactiver tous les mécanismes de coopération entre les deux pays.

    De son côté, M. Diop a indiqué que son pays est prêt au raffermissement des liens de coopération dynamique et multiforme avec le Maroc. Il s’est dit satisfait de la convergence des vues entre les deux pays sur les questions abordées avec son homologue et rassuré de la vision et de la perspective marocaines sur la situation au Mali.

    Il a également tenu à “remercier le Royaume du Maroc pour son appui au Mali, un appui multiple sur les plans politique, de la coopération et du développement économique”, notant que “le Maroc est l’un des pays qui ont l’une des meilleures lectures de la situation au Mali”.

    S’agissant du processus de transition au Mali, M. Diop a relevé que les autorités de son pays espèrent “pouvoir mettre en place des institutions élues à travers des élections transparentes et crédibles”, notant toutefois l’existence de difficultés et de défis énormes qui exigent que “chacun fasse des efforts pour comprendre la situation”.

    Le responsable malien a mis l’accent sur deux “problèmes majeurs”, à savoir la sécurité et la sécurisation du pays ainsi que la tenue des élections prévues en février prochain mais qui se heurte à des “difficultés liées au choix des réformes”. Fin

    Source : Xinhua, 11/10/2021