Étiquette : Turquie

  • Joe Biden reconnaît le génocide arménien, la Turquie convoque l’ambassadeur américain

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en dénonçant « la politisation par des tiers » de ce débat, dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul.
    Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915, suscitant la colère de la Turquie.

    Son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a immédiatement réagi en dénonçant « la politisation par des tiers » de ce débat, dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul.

    Le ministre turc des Affaires étrangères a convoqué samedi l’ambassadeur américain pour protester, a rapporté l’agence de presse d’État Anadolu.

    La Turquie n’a « de leçons à recevoir de personne sur son histoire », avait-il auparavant déclaré.

    L’Arménie salue « une mesure très forte »

    Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a de son côté salué une « mesure très forte envers la justice et la vérité historique » dans un message sur Facebook.

    Le génocide arménien est reconnu par plus de vingt pays et par de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie.

    « Les Américains honorent tous les Arméniens ayant péri dans le génocide qui a commencé il y a 106 ans aujourd’hui », a écrit Joe Biden dans un communiqué. « Nous affirmons l’histoire. Nous ne faisons pas cela pour accabler quiconque mais pour nous assurer que ce qui s’est passé ne se répètera jamais », a-t-il ajouté.
    Le président démocrate, qui avait promis pendant sa campagne électorale de prendre l’initiative sur ce dossier, a informé vendredi de sa décision son homologue turc dans une conversation téléphonique.

    Les deux dirigeants sont convenus de se rencontrer en juin en marge du sommet de l’Otan à Bruxelles.

    Au téléphone avec le chef de l’État turc, le locataire de la Maison Blanche a exprimé sa volonté de bâtir une « relation bilatérale constructive », selon le bref compte-rendu américain qui évoque la nécessité d’une « gestion efficace des désaccords ».

    « Honorer les victimes »

    Il s’agit d’ »honorer les victimes, pas d’accabler qui que ce soit », a insisté une responsable américaine, sous couvert de l’anonymat. « Nous continuons de considérer la Turquie comme un allié crucial au sein de l’Otan », a-t-elle ajouté.

    Sans citer explicitement les États-Unis, le président turc avait dès jeudi adressé une mise en garde à peine voilée à Washington.

    Au cours d’une réunion avec des conseillers, il a prévenu qu’il continuerait à « défendre la vérité contre ceux qui soutiennent le mensonge du soi-disant ‘génocide arménien’ (…) à des fins politiques ».

    Malgré des années de pressions de la communauté arménienne aux États-Unis, aucun président américain ne s’était jusqu’ici risqué à fâcher Ankara.

    Le Congrès américain a reconnu le génocide arménien en décembre 2019 à l’occasion d’un vote symbolique, mais Donald Trump, qui entretenait d’assez bonnes relations avec Recep Tayyip Erdogan, avait refusé d’utiliser ce mot, parlant seulement d’ »une des pires atrocités de masse du XXe siècle ».

    Commémoration du génocide chaque 24 avril

    Les Arméniens estiment qu’un million et demi des leurs ont été tués de manière systématique pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie. Ils commémorent ce génocide chaque année le 24 avril.

    La Turquie, issue du démantèlement de l’empire en 1920, reconnaît des massacres mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie, doublée d’une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.

    C.M. avec AFP

    BFMTV, 25 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Arménie, Joe Biden Etats-Unis, génocide, Première Guerre Mondiale, Tayyip Erdogan, OTAN, NATO,

  • Génocide arménien : après la reconnaissance de Biden, la Turquie soudée dans le déni

    Admettre l’existence des massacres perpétrés en 1915 en Anatolie équivaudrait pour Ankara à nier le récit national sur lequel la République s’est établie.

    La Turquie « rejette entièrement » la reconnaissance du génocide arménien par les Etats-Unis, a déclaré Mevlüt Çavusoglu, le ministre turc des affaires étrangères, quelques minutes après la déclaration du président Joe Biden, samedi 24 avril. « Les mots ne peuvent changer ou réécrire l’histoire. Nous n’avons de leçons à recevoir de personne sur notre histoire », a-t-il tweeté en réaction à la décision venue de Washington. Il a convoqué, dans la soirée, l’ambassadeur américain pour protester, a rapporté l’agence de presse d’Etat, Anadolu.

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, prévenu dès vendredi par son homologue américain, Joe Biden, n’a pas réagi. Avant l’annonce officielle, il a adressé ses condoléances à Sahak Masalyan, le patriarche de la communauté arménienne de Turquie, pour les « conditions difficiles » qu’elle a endurées pendant la première guerre mondiale. Il a déploré l’instrumentalisation de l’histoire « par des tiers », une expression qui avait été utilisée précédemment par le patriarche arménien, apparemment aussi contrarié que M. Erdogan par la reconnaissance du génocide. « Recep Tayyip Erdogan » a été « le seul haut fonctionnaire d’Etat de l’histoire de la République turque » à partager « notre douleur et un certain respect pour les enfants de notre nation qui ont perdu la vie en exil », a souligné le chef religieux.

    « Le chien aboie, la caravane passe »

    Les responsables turcs estiment que la décision de Washington est contre-productive, « sans fondement juridique », a expliqué le président du Parlement, Mustafa Sentop. Elle risque de nuire à la relation turco-américaine, dégradée par de multiples contentieux, dont l’achat par Ankara de missiles russes S-400.

    Les médias pro-gouvernementaux ont crié à « la déclaration scandaleuse de Biden ». « Macron non plus n’est pas resté calme », a constaté le quotidien Yeni Safak, une allusion à la visite du président français au mémorial du génocide arménien à Paris. Lapidaire, le quotidien islamiste Yeni Akit titrait : « Le chien aboie, la caravane passe ».

    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Joe Biden reconnaît le génocide arménien, une première pour un président américain
    Reconnu par une trentaine de pays et par la communauté des historiens, le génocide des Arméniens de l’empire Ottoman est nié par la Turquie depuis la naissance de la République en 1923. Les historiens estiment qu’en 1915 environ 1,5 million d’Arméniens et plusieurs centaines de milliers de Chrétiens d’Orient ont été tués, ou sont morts suite aux marches forcées et aux déportations systématiques.

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    Etiquettes : Turquie, Etats-Unis, Arménie, Tayyip Erdogan, Joe Biden,

  • Erdogan dénonce « la politisation par des tiers » du débat autour du génocide arménien

    La Turquie a rapidement réagi à la reconnaissance du génocide arménien par Joe Biden.

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé samedi des « tiers » de s’ingérer dans les affaires de la Turquie, alors que le président américain Joe Biden a reconnu le génocide arménien.

    « Personne ne profite du fait que les débats — qui devraient être tenus par des historiens — soient politisés par des tiers et deviennent un instrument d’ingérence dans notre pays », a déclaré Recep Tayyip Erdogan dans un message adressé au patriarche arménien à Istanbul.

    Son ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a quant à lui déclaré que la Turquie n’avait « de leçons à recevoir de personne sur son histoire ».

    « Les mots ne peuvent pas changer ou réécrire l’histoire », a tweeté M. Cavusoglu, peu après l’annonce du président américain.

    « Nous n’accepterons de leçons de personne sur notre histoire », a-t-il ajouté.

    Joe Biden a reconnu samedi le génocide arménien, devenant le premier président des Etats-Unis à qualifier ainsi la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915.

    Le génocide arménien est reconnu par plus d’une vingtaine de pays et de nombreux historiens mais il est vigoureusement contesté par la Turquie.

    Lalibre.be, 24 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Tayyip Erdogan, Etats-Unis, Arménie, génocide,

  • Ghislaine Maxwell plaide non coupable à un nouvel acte d’accusation fédéral.

    Le nouvel acte d’accusation ajoute une quatrième victime mineure présumée aux charges existantes.

    L’associée de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, a plaidé non coupable vendredi à l’égard d’un nouvel acte d’accusation comportant huit chefs d’accusation, selon lequel elle aurait aidé et conspiré avec Epstein dans l’abus sexuel de mineurs.

    Le nouvel acte d’accusation ajoute une quatrième victime féminine présumée aux charges existantes et élargit considérablement la période pendant laquelle elle aurait facilité les abus d’Epstein, qui comprend maintenant quatre victimes de 1994 à 2004. Epstein faisait face à des accusations de trafic sexuel lorsqu’il est mort par suicide en prison en 2019.

    L’acte d’accusation allègue également que Maxwell a commis un parjure lors de deux dépositions civiles en 2016.

    Il s’agissait de la première comparution en personne de Maxwell devant le tribunal. Dans une salle d’audience fédérale de Manhattan, les yeux de la femme de 59 ans semblaient enfoncés, ses bras frêles et ses cheveux — autrefois foncés et coupés court — semblaient tomber sous ses épaules et grisonner à la racine.

    Elle a affirmé avoir compris l’acte d’accusation complémentaire et a renoncé à sa lecture publique.

    Deux U.S. Marshals étaient assis derrière elle, se levant de leurs sièges lorsqu’elle s’est levée pour partir. Maxwell s’est arrêtée, a retiré son masque, a bu une bouteille d’eau et a été reconduite en prison.

    La juge Alison Nathan ne s’est pas prononcée vendredi sur la question de savoir si le procès aura lieu comme prévu le 12 juillet.

    Les avocats de Maxwell demandent une prolongation du procès jusqu’à l’automne ou l’hiver pour leur permettre d’enquêter et de se préparer aux nouvelles allégations. Le gouvernement s’oppose à ce report, invoquant, entre autres, le stress subi par les victimes présumées avant le procès.

    Mme Nathan a déclaré qu’elle donnerait bientôt une réponse sur la date du procès, mais elle a conseillé aux deux parties de continuer à se préparer pour la date prévue du procès.

    Les avocats de la défense ont également affirmé que Maxwell a été maltraité pendant son incarcération. Dans un document déposé en février, Maxwell a déclaré qu’elle « dépérissait » en raison de conditions qu’elle a décrites comme inutilement dures et que, dans un cas, elle avait été « maltraitée physiquement » lors d’une fouille par palpation par des gardiens. Ses demandes de libération sous caution ont été rejetées à plusieurs reprises.

    « Elle a hâte de se battre », a déclaré David Markus, l’avocat de la famille de Maxwell, à l’extérieur du tribunal vendredi. « Elle a été traitée de façon horrible ».

  • Turquie-USA : Biden a dit à Erdogan qu’il envisageait de qualifier les massacres d’Arméniens de 1915 de génocide

    Le président américain Joe Biden a déclaré vendredi au président turc Tayyip Erdogan qu’il avait l’intention de reconnaître les massacres d’Arméniens de 1915 dans l’Empire ottoman comme un génocide, ont déclaré à Reuters des sources au fait de la conversation, ce qui pourrait porter un nouveau coup aux liens déjà distendus entre les deux alliés de l’OTAN.

    Le premier appel téléphonique très attendu entre les deux dirigeants a eu lieu plus de trois mois après l’investiture de Biden le 20 janvier, un délai qui est largement considéré comme une épaule froide pour Erdogan, qui avait entretenu des liens étroits avec l’ancien président Donald Trump.

    L’appel a également eu lieu un jour avant la Journée du souvenir arménien, au cours de laquelle on s’attend à ce que M. Biden rompe avec des décennies de déclarations soigneusement calibrées de la Maison Blanche qui avaient précédemment décrit les événements de la Première Guerre mondiale comme « Metz Yeghern » (grand mal).

    Ni la déclaration de la Maison Blanche sur l’appel téléphonique ni le compte rendu fourni par la présidence turque n’ont fait mention de cette question.

    « Le président Biden s’est entretenu aujourd’hui avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, lui faisant part de son intérêt pour une relation bilatérale constructive, avec des domaines de coopération élargis et une gestion efficace des désaccords », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.

    Elle a ajouté que les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer en marge du sommet de l’OTAN en juin afin d’avoir une conversation plus large sur les relations entre leurs deux pays.

    La Turquie reconnaît que de nombreux Arméniens vivant dans l’Empire ottoman ont été tués lors d’affrontements avec les forces ottomanes pendant la première guerre mondiale, mais conteste les chiffres et nie que les meurtres aient été systématiquement orchestrés et constituent un génocide.

    Selon un communiqué de la présidence turque, M. Biden et M. Erdogan ont convenu du « caractère stratégique de la relation bilatérale et de l’importance de travailler ensemble pour renforcer la coopération sur des questions d’intérêt commun. »

    Les liens entre Ankara et Washington ont été tendus sur une multitude de questions, de l’achat par la Turquie de systèmes de défense russes S-400 – pour lesquels elle a été la cible de sanctions américaines – aux différences de politique en Syrie, en passant par les droits de l’homme et les questions juridiques.

    Erdogan avait établi un lien étroit avec Trump, mais depuis que Biden a pris le relais, Washington s’est montré plus virulent à l’égard du bilan de la Turquie en matière de droits de l’homme. Il est également resté ferme sur sa demande qu’Ankara se débarrasse des systèmes de défense russes.

    Agences

    Etiquettes : Turquie, Etats-Unis, Joe Biden, Tayyip Erdogan, Arménie, génocide,

  • La Turquie dit qu’elle s’oppose toujours à ce que l’Égypte qualifie de «  terroristes  » les Frères musulmans

    ANKARA (Reuters) – La Turquie reste opposée à ce que les Frères musulmans soient déclarés « terroristes » par l’Egypte malgré une récente tentative de réparer les liens tendus entre les deux pays, a déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

    Il a déclaré que la Turquie considérait les Frères musulmans comme un mouvement politique.

    Le mois dernier, la Turquie a déclaré qu’elle avait repris ses contacts diplomatiques avec l’Égypte, huit ans après que les liens se sont effondrés après le renversement par l’armée égyptienne d’un président des Frères musulmans près d’Ankara en 2013.

    Interrogé sur les liens de la Turquie avec les Frères musulmans dans une interview avec le radiodiffuseur Haberturk, Cavusoglu a déclaré que les relations internationales de la Turquie n’étaient pas fondées sur des partis ou des individus, et que le problème d’Ankara avec le Caire découlait de ce qu’il considère comme un « coup d’État ».

    «Nous étions contre le coup d’État en Égypte, pas parce que c’était les Frères musulmans. Si (le président égyptien Abdel Fattah al) Sissi était en fonction ce jour-là et que quelqu’un d’autre avait effectué un coup d’État, nous aurions montré la même position de principe», a déclaré Cavusoglu mentionné.

    « Nos liens ne sont pas liés à une personne ou à un parti. Mais, nous nous opposons à ce que les Frères musulmans soient déclarés organisation terroriste. C’est un mouvement politique qui tente d’accéder au pouvoir par des élections », a-t-il déclaré.

    Un dégel des liens entre les puissances régionales pourrait avoir des répercussions sur le pourtour méditerranéen. Ils ont soutenu des camps rivaux dans la guerre en Libye et ont scellé des accords maritimes conflictuels avec d’autres États côtiers. Mais la Turquie a déclaré qu’une nouvelle période dans les relations Turquie-Egypte avait commencé et Cavusoglu a déclaré jeudi qu’Ankara ne voyait pas « la Libye comme une zone de compétition » avec l’Egypte.

    Dans le premier signe concret d’un dégel, Ankara a demandé le mois dernier aux chaînes de télévision d’opposition égyptiennes opérant en Turquie de modérer leurs critiques à l’égard de l’Égypte. Cavusoglu a déclaré jeudi que la Turquie avait également fait une demande similaire à d’autres chaînes étrangères de ce type, et qu’elle n’était pas spécifique à l’Égypte.

    La semaine dernière, Cavusoglu a déclaré que la Turquie enverrait une délégation en Égypte début mai à l’invitation du Caire, et qu’il rencontrerait son homologue égyptien Sameh Shoukry plus tard.

    Swissinfo, 20 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Egypte, Frères Musulmans, terrorisme,

  • La Grèce dit que résoudre les différends avec la Turquie peut être difficile, mais pas impossible

    La Grèce ne peut ignorer ses divergences avec la Turquie sur les différends territoriaux en Méditerranée et d’autres questions, mais si une solution est difficile, ce n’est pas impossible, a déclaré dimanche son ministre des Affaires étrangères à un journal.

    Les deux pays sont des alliés de l’OTAN mais en désaccord sur de nombreuses questions, y compris des revendications concurrentes sur l’étendue de leurs plateaux continentaux en Méditerranée, l’espace aérien, les ressources énergétiques et la division ethnique de Chypre.

    « Il n’est pas possible de se cacher sous les problèmes de tapis où nous avons des points de vue et des approches différents », a déclaré Nikos Dendias au journal Kathimerini dans une interview.

    Jeudi, Dendias et son homologue turc Mevlut Cavusoglu se sont affrontés ouvertement lors d’une conférence de presse conjointe à Ankara qui a commencé avec l’espoir d’une amélioration des relations, mais a rapidement sombré dans des accusations acrimonieuses des deux côtés.

    Il s’agissait de la première visite d’un ministre grec des Affaires étrangères en Turquie depuis 2015 dans le but de trouver un terrain d’entente pour un programme de discussions positif avec Ankara.

    Dendias a déclaré au journal que si le climat pendant les négociations était bon, il n’y avait pas de convergence sur de nombreuses questions.

    « Le problème auquel nous sommes confrontés avec la Turquie est qu’il n’y a pas de dénominateur commun concernant le cadre de résolution de nos différends », a déclaré Dendias au journal.

    Il a déclaré que le point de vue de la Grèce est que la délimitation de sa zone économique exclusive et de son plateau continental avec la Turquie dans la mer Égée et la Méditerranée orientale doit être fondée sur le droit international.

    « Je ne vois pas un durcissement de la position de la Turquie sur les questions concernant la mer Égée et la Méditerranée orientale. Mais je vois des positions fixes qui vont au-delà du droit international, ce qui rend les perspectives de résolution difficiles mais pas impossibles », a-t-il déclaré.

    Dendias a déclaré qu’il avait invité Cavusoglou à Athènes pour poursuivre les pourparlers, ce qui pourrait aider à préparer le terrain pour une réunion du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis avec le président turc Tayyip Erdogan.

    Reuters, 18 avr 2021

    Etiquettes : Grèce, Turquie, Méditerranée,

  • Turquie : Erdogan aux prises avec la quadrature du cercle

    Mohamed Habili

    Dans le monde d’aujourd’hui, un pays isolé est un pays bientôt attaqué. Le meilleur exemple reste la Libye de Kadhafi, qui n’a trouvé personne en 2011 pour prendre place à ses côtés lorsque l’agression franco-britannique allait s’abattre sur elle. Son isolement au plan international l’avait condamnée. Même les pays les plus puissants militairement et économiquement, de ce fait capables de se défendre, n’ont quand même rien à gagner, rien que des coups, à se trouver isolés, c’est-à-dire sans alliés.

    Un pays, quel qu’il soit, a un besoin vital d’alliés sûrs, en premier lieu dans son environnement immédiat, dont ses agresseurs potentiels sauraient par avance qu’ils s’interposeraient. C’est parce que la Turquie sous Erdogan a réussi à n’avoir que des ennemis à l’est de la Méditerranée qu’elle s’est résolue finalement à se tourner vers l’Egypte, le pays avec lequel elle s’entend le moins dans la région, mais duquel elle se sent suffisamment proche à bien des égards pour faire taire ses préventions à son endroit. Pour le président turc, et sans doute aussi pour une bonne partie de l’opinion turque, il vaut toujours mieux se réconcilier avec un pays musulman, de surcroit un temps sujet de l’empire ottoman, que se retrouver entourés d’Etats qui ne pensent qu’à leur nuire.

    Ce dont la Turquie se sent aujourd’hui menacée, certes ce n’est pas d’une agression militaire comme ce fut le cas il y a maintenant une décennie pour la Libye, mais d’un partage des ressources énergétiques en mer qui se ferait à ses dépens. Cette menace est d’autant plus réelle qu’elle s’est déjà aliénée les Européens, et en premier lieu la France, avec laquelle les relations ne sont pas loin de se rompre. Entre elles deux, on peut dire que c’est déjà l’animosité déclarée. Il suffirait de pas grand-chose pour que leurs rapports s’aigrissent tout à fait, ce qui du reste avait failli se produire en Méditerranée entre deux de leurs navires de guerre, il y a de cela quelques mois.

    La France n’est pas à l’est de la Méditerranée, mais elle y compte des amis, comme il se doit hostiles à la Turquie. De là le désir de la Turquie de réconciliation avec l’Egypte, d’autant plus grand qu’elle ne voit chez cette dernière aucune envie de la déposséder de ce qui lui revient de droit en Méditerranée. Donald Trump a dit de Recep Tayyip Erdogan qu’il était un joueur d’échec de niveau mondial. Si le compliment est mérité ou objectif, c’est le moment pour Erdogan d’avancer ses pièces de façon à consolider ses positions sur tous les points de tension en Méditerranée. Il lui faut tout à la fois renouer avec l’Egypte, conserver son influence en Libye, et maintenir son leadership sur l’ensemble des courants islamistes dans le monde arabe et musulman, le tout bien sûr sans devoir rien perdre de sa part d’hydrocarbures en Méditerranée.

    Cela semble la quadrature du cercle. Mais un manœuvrier de niveau mondial comme lui devrait pouvoir tirer son épingle dans chacune de ces directions. Sur invitation de l’Egypte à ce qu’il semble, une délégation turque se rendra au Caire au début du mois prochain pour faire avancer le dossier de la normalisation. Cette délégation ne sera pas conduite par le ministre turc des Affaires étrangères. Le rapprochement n’en est pas encore à ce point en effet. N’empêche, les Turcs ont annoncé la nouvelle comme si c’était lui en personne qui avait été mandé par le Caire. D’ailleurs, c’est lui qui le premier en a parlé.

    Le Jour d’Algérie, 16 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Tayyip Erdogan, OTAN, France, Méditerranée,

  • Le ministre turc des Affaires étrangères déclare qu’une nouvelle période commence dans les relations avec l’Egypte : NTV

    Le ministre turc des Affaires étrangères déclare qu’une nouvelle période commence dans les relations avec l’Egypte : NTV

    ISTANBUL (Reuters) – Le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré qu’une nouvelle période s’ouvrait dans les relations entre Ankara et l’Egypte et que de hauts responsables des deux pays devaient s’entretenir, a déclaré mercredi la chaîne de télévision NTV.

    Le mois dernier, la Turquie a déclaré qu’elle avait repris ses contacts diplomatiques avec l’Egypte et qu’elle souhaitait une coopération accrue après des années de tension depuis que l’armée égyptienne a renversé le président des Frères musulmans, proche d’Ankara.

    Un dégel des liens entre les puissances régionales pourrait avoir des répercussions autour de la Méditerranée. Elles ont soutenu des camps rivaux dans la guerre en Libye et conclu des accords maritimes conflictuels avec d’autres États côtiers.

    « Une nouvelle période commence », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, sur les relations avec l’Égypte, selon NTV.

    Interrogé sur d’éventuelles nominations d’ambassadeurs, Cavusoglu a répondu : « Nous n’avons pas encore discuté (de cela). Il y aura une réunion au niveau des vice-ministres et des diplomates. La question sera inscrite à l’ordre du jour. Une date n’est pas encore claire ».

    « Après cela, nous nous rencontrerons. Les détails en seront discutés là-bas », a-t-il ajouté, évoquant la perspective de visites mutuelles.

    Cavusoglu et son homologue égyptien se sont entretenus par téléphone samedi et ont échangé des vœux pour le mois sacré islamique du Ramadan, leur premier contact direct depuis le début de la poussée diplomatique.

    Le Caire a déclaré que les actions de la Turquie « doivent s’aligner sur les principes égyptiens » pour normaliser les relations. Le mois dernier, Ankara a demandé aux chaînes de télévision de l’opposition égyptienne opérant en Turquie de modérer leurs critiques à l’égard du Caire, première mesure concrète visant à apaiser les tensions.

    Reuters, 14 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Egypte, relationa bilatérales,

  • Le Canada annule les permis d’exportation pour la technologie des drones en Turquie, dénonce Ankara

    OTTAWA (Reuters) – Le Canada a annulé lundi les permis d’exportation pour la technologie des drones vers la Turquie après avoir conclu que l’équipement avait été utilisé par les forces azéries combattant l’Arménie dans l’enclave du Haut-Karabakh, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Marc Garneau.

    La Turquie, qui comme le Canada est membre de l’OTAN, est un allié clé de l’Azerbaïdjan, dont les forces ont gagné du territoire dans l’enclave après six semaines de combats.

    «Cette utilisation n’était pas conforme à la politique étrangère canadienne, ni aux assurances d’utilisation finale données par la Turquie», a déclaré Garneau dans un communiqué, ajoutant qu’il avait fait part de ses préoccupations au ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu plus tôt dans la journée.

    Ottawa a suspendu les permis en octobre dernier afin de pouvoir examiner les allégations selon lesquelles les drones azéris utilisés dans le conflit avaient été équipés de systèmes d’imagerie et de ciblage fabriqués par L3Harris Wescam, l’unité canadienne de L3Harris Technologies Inc.

    Dans un communiqué, l’ambassade de Turquie à Ottawa a déclaré: «Nous nous attendons à ce que nos alliés de l’OTAN évitent des mesures non constructives qui nuiront à nos relations bilatérales et saperont la solidarité de l’alliance.

    Plus tôt lundi, la Turquie a déclaré que Cavusoglu avait exhorté le Canada à revoir les restrictions de l’industrie de la défense.

    Les pièces sous embargo comprennent des systèmes de caméras pour les drones armés Baykar. Les licences d’exportation ont été suspendues en 2019 lors des activités militaires turques en Syrie. Les restrictions ont ensuite été assouplies, mais réimposées pendant le conflit du Haut-Karabakh.

    Les exportations militaires de la Turquie vers l’Azerbaïdjan ont été multipliées par six l’année dernière. Les ventes de drones et d’autres équipements militaires ont atteint 77 millions de dollars rien qu’en septembre avant que les combats n’éclatent dans la région du Haut-Karabakh, selon les données.

    Reuters, 13 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, Canada, drones, armes, armement, Arménie, Haut-Karabakh, OTAN, Azerbaïdjan, L3Harris Wescam, L3Harris Technologies Inc,