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  • Qui a le droit de porter un foulard ? L’histoire compliquée derrière la dernière controverse sur le hijab en France

    Le chef du parti politique du président français Emmanuel Macron a retiré son soutien à la fin de la semaine dernière à l’une des candidates du parti, Sarah Zemmahi, après que celle-ci ait porté un foulard sur une affiche de campagne.

    Stanislas Guerini, l’un des cofondateurs du parti centriste de Macron, La République en marche (LREM), a critiqué sur Twitter Sarah Zemmahi, une ingénieure qui se présente à son conseil municipal, pour avoir porté son hijab, un couvre-chef religieux porté par certaines femmes musulmanes, sur une image promotionnelle.

    « Porter des symboles religieux ostentatoires sur un document de campagne n’est pas compatible avec les valeurs de LREM », a écrit Guerini, après qu’un éminent politicien d’extrême droite a partagé la photo. « Soit ces candidats changent leur photo, soit LREM retire son soutien ».

    Plus tard, Guerini a doublé sa désapprobation, déclarant à la radio RTL : « Cette femme ne sera pas une candidate d’En Marche ».

    Bien que M. Zemmahi n’ait pas encore répondu aux déclarations de M. Guerini, d’autres membres du parti l’ont repoussé. La députée LREM Naima Moutchou a défendu Zemmahi sur Twitter, qualifiant les critiques de Guerini de « discrimination », tandis que sa collègue LREM Caroline Janvier a critiqué la réponse de Guerini dans un tweet cinglant.

    « Indigne. Courir après les votes (d’extrême droite) ne fera que permettre à leurs idées de prévaloir. Trop, c’est trop », a-t-elle écrit.

    Le conflit autour du choix d’une femme de se couvrir la tête fait suite à la controverse entourant un amendement adopté par le Sénat français le mois dernier, qui interdirait aux filles de moins de 18 ans de porter le hijab en public. Cet amendement, qui fait partie d’un projet de loi « anti-séparatisme », a été présenté en même temps que d’autres amendements visant à empêcher les mères de porter le hijab lors des sorties scolaires de leurs enfants et à interdire le « burkini », un maillot de bain intégral.

    Alors que certains politiciens français ont défendu l’amendement comme un renforcement de l’adhésion du pays à la laïcité, d’autres l’ont dénoncé comme un autre exemple d’une partie d’une vilaine souche d’islamophobie dans la nation, qui abrite la plus grande population musulmane d’Europe occidentale – une population qui a connu une discrimination accrue ces dernières années, dans le sillage des attaques terroristes d’extrémistes islamiques de ces dernières années et de la montée de la politique d’extrême droite. Un rapport de 2019 a révélé que 44,6 % des habitants du pays considéraient les musulmans comme une menace pour l’identité nationale française, tandis qu’une enquête gouvernementale de la même année indiquait que 42 % des musulmans (d’autres études avancent le chiffre de 58 %) déclaraient avoir été victimes de discrimination en raison de leur religion, un chiffre qui passait à 60 % pour les femmes portant un foulard.

    Mais pour comprendre pourquoi le hijab fait l’objet d’une telle controverse en France, il faut aussi comprendre l’histoire profonde qui sous-tend le débat.

    Bien que la proposition de loi doive encore être approuvée par la chambre basse du Parlement français avant de devenir une loi, elle a déjà suscité une vive réaction de la part de nombreuses femmes musulmanes du monde entier, qui considèrent la loi non seulement comme xénophobe et discriminatoire, mais aussi comme une attaque contre leur autorité – un sentiment qui s’est développé au fil des ans, les politiciens français ayant fait valoir que les lois restreignant le symbolisme religieux étaient au service de l’autonomisation des femmes et de la sécurité publique. Sur les médias sociaux, le hashtag #HandsOffMyHijab est devenu un cri de ralliement pour protester contre l’amendement, lancé par le mannequin somalien et norvégien Rawdah Mohamed, qui a utilisé cette phrase dans un post Instagram devenu viral pour dénoncer l’interdiction potentielle. Elle a depuis recueilli le soutien de personnalités comme Ilhan Omar, membre du Congrès américain, et Ibtihaj Muhammad, escrimeur olympique.

    « Comment pouvez-vous avoir une discussion sur mon identité, et ne pas m’inclure ? ». a déclaré Mohamed au TIME. « Je ne pense pas que les politiciens soient ceux qui sont censés définir ce que cela signifie d’être une femme musulmane ».

    L’histoire de la France avec le foulard
    Les universitaires retracent l’intérêt de la France pour les couvre-chefs musulmans et les femmes qui les portent jusqu’au passé impérial du pays en Afrique du Nord et au Moyen-Orient – en particulier en Algérie.

    « L’interdiction du hijab est liée au colonialisme », explique à TIME Alia Al-Saji, professeur associé de philosophie à l’Université McGill. « La colonisation française des pays musulmans avait souvent pour but de contrôler et de gérer des populations qui étaient de religions diverses… Le hijab est un moyen de montrer clairement que vous êtes musulman, ce qui est construit colonialement comme étant opposé au colonialisme. Mais c’est aussi un site de résistance potentielle. »

    La colonisation française en Algérie a commencé par une invasion en 1830 et a été caractérisée par un génocide violent, un colonialisme de peuplement et une série de lois changeantes appelées « indigénat », qui, entre autres choses, déterminaient qui pouvait être citoyen français. Al-Saji note que ces lois ont eu une influence sur l’accentuation de la différence pour la majorité musulmane en Algérie ; par exemple, alors que les indigènes algériens juifs ont été reconnus comme citoyens français en 1870 avec le décret Crémieux, les indigènes algériens musulmans n’étaient pas éligibles à la citoyenneté française à moins de renoncer à leur religion et à leur culture et d’adopter une identité française.

    L’attitude coloniale repose sur la conviction que sa « civilisation » – sa langue, ses valeurs et ses pratiques – améliore la vie des colonisés. Cette croyance s’est manifestée de manière radicale dans l’attitude à l’égard des femmes algériennes musulmanes, qui étaient considérées à la fois comme opprimées et exotiques. Dans cet état d’esprit, leur « libération » pouvait devenir la justification morale des pertes violentes de l’impérialisme.

    Cette dynamique est peut-être mieux illustrée pendant la guerre d’indépendance algérienne, lorsqu’une série de cérémonies publiques d’inauguration a été organisée en 1958. Au cours de ces cérémonies, dont beaucoup étaient organisées par l’armée française, les Algériennes retiraient leurs haïks (enveloppe traditionnelle portée par les femmes nord-africaines) ou les faisaient retirer par des Européennes, avant de les jeter au sol ou de les brûler. Souvent, des discours étaient ensuite prononcés en faveur des Français et de l’émancipation des femmes musulmanes.

    Si ces cérémonies très médiatisées étaient présentées comme des espaces d’émancipation pour les femmes musulmanes, d’autres récits de cette histoire racontent une histoire différente. Dans son livre Burning the Veil : The Algerian War and the « Emancipation » of Muslim Women, 1954-1962, Neil MacMaster note que certaines des femmes qui ont pris part à ces cérémonies étaient très pauvres, recrutées dans des écoles secondaires ou, dans certains cas, contraintes de participer en menaçant leur sécurité et celle de leur famille. Dans un cas déchirant, lorsque l’armée n’a pas pu trouver de femme musulmane pour diriger la cérémonie, elle a demandé à Monique Améziane, une jeune femme issue d’une famille aisée et pro-française qui n’avait jamais porté de voile ou de heik auparavant, de prendre la parole – en échange de la vie sauve de son frère, qu’elle avait déjà arrêté et torturé.

    Le pouvoir symbolique du voile à cette époque n’est cependant pas seulement reconnu par les Français, mais aussi par ceux qui luttent pour la libération de l’Algérie. Dans son essai L’Algérie dévoilée, Frantz Fanon fait valoir que le voile peut être un outil de résistance anticoloniale et un moyen de limiter l’accès aux oppresseurs, allant jusqu’à le qualifier de « pomme de discorde dans une bataille grandiose ».

    Pendant la guerre, le voile est également devenu un outil littéral de résistance. Certaines combattantes du Front de libération nationale utilisaient le haïk pour dissimuler des armes et des informations confidentielles ; après la découverte de cette tactique, elles ont utilisé le dévoilement à leur avantage, adoptant des tenues européennes pour passer sous le radar des Français.

    Comment le voile a été récupéré – et transformé en armement
    En France, à l’intersection des identités sexuelles, ethniques et religieuses, le voile ou le couvre-chef musulman a pris une nouvelle importance au XXe siècle. En raison de la popularité de l’art orientaliste à cette époque, le voile avait déjà des stéréotypes d’étranger et d’interdit. Mais le voile n’était plus seulement un marqueur physique de la différence religieuse ou culturelle – il était également considéré comme un affront à l’assimilation, un symbole visible de la résistance à la colonisation.

    Cette signification était renforcée par l’engagement de l’État en faveur d’une identité culturelle et sociale française unifiée, en opposition au multiculturalisme. Cette croyance remonte à la Révolution française, qui a également été créditée d’avoir semé les graines de la laïcité, le principe de laïcité français. Bien que la laïcité trouve son origine dans une loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, elle a été utilisée ces dernières années comme moteur des politiques anti-hijab.

    En 2004, le foulard musulman faisait partie des symboles religieux dont le port était interdit dans les écoles publiques françaises. Et en 2010, le pays a interdit le port du voile intégral, comme le niqab, dans les espaces publics tels que les rues, les parcs et les transports publics, devenant ainsi le premier pays européen à appliquer une interdiction à l’échelle nationale et lançant même une campagne gouvernementale qui affirmait fièrement que « la République se vit à visage découvert ».

    Ce sentiment a pris une nouvelle ironie au début de la pandémie de coronavirus en 2020, lorsque la France a rendu obligatoire le port de masques dans les espaces publics, tout en continuant à interdire les couvre-visages musulmans.

    « Les femmes musulmanes qui portent le hijab ont toujours été en butte à l’islamophobie pour leur identité visible », a déclaré à TIME Nazma Khan, fondatrice de la Journée mondiale du hijab. « En termes simples, l’interdiction du hijab proposée est une diffamation et une discrimination systématiques à l’encontre des femmes musulmanes portant le hijab. »

    Le Collectif contre l’islamophobie en France, un organisme à but non lucratif qui a été forcé par le gouvernement français à se dissoudre en 2020 dans un geste que Human Rights Watch a qualifié de « menace pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales », a signalé en 2019 que 70 % des discours et des actes de haine islamophobes en France étaient dirigés contre les femmes.

    Pour les défenseurs de la cause, la focalisation intense sur un marqueur physique d’altérité, ainsi que la rhétorique vantant l’autonomisation des femmes, peuvent détourner l’attention de ce qui est réellement en jeu : ce qu’ils considèrent comme une tentative de la France de contrôler les citoyens, comme les résidents territoriaux étaient contrôlés dans le passé.

    « S’il s’agissait de donner plus d’autonomie aux femmes musulmanes, alors dans ce cas, on pourrait les laisser, ou laisser toutes les femmes, porter ce qu’elles veulent », dit Al-Saji. « Mais il s’agit en fait de contrôler ce que les femmes portent et comment elles apparaissent et ce qui est vu et que leur corps est vu, ce genre de désir masculin colonial, qui construit les femmes musulmanes comme piégées et pions de leur culture et devant être dévoilées. »

    Time, 19 mai 2021

    Etiquettes : France, Islam, Hijab, controverse, polémique, islamophobie, xénophobie,

  • De Montpellier à Jérusalem, les musulmans sont toujours coupables sur LCI

    Samuel Gontier
    Publié le 12/05/21

    Sur France 2, Anne-Sophie Lapix adopte la rhétorique des syndicats policiers d’extrême droite. Sur BFMTV, Jean-Baptiste Boursier et Olivier Truchot mettent en valeur les militaires putschistes et les éditorialistes de “Valeurs actuelles”. Sur LCI, Caroline Fourest et Abnousse Shalmani fustigent une candidate voilée et des Palestiniens énervés.

    « Voici les titres de ce mardi 11 mai, annonce Anne-Sophie Lapix sur France 2. La nation a honoré la mémoire du brigadier Éric Masson, tué lors d’un contrôle antidrogue à Avignon. Le tueur présumé nie toujours les faits. » Il a beau nier, pour la présentatrice, il n’est pas présumé innocent mais « présumé tueur » donc coupable. Après les titres, Anne-Sophie Lapix revient sur « ce policier tué lors d’un simple contrôle de stupéfiants ». Un contrôle de stupéfiants ? La police voulaient vérifier si la drogue était en règle. Dans le sujet qui suit, il est encore question de « l’avocat du tueur présumé » donc coupable.

    « Pour répondre à l’émotion des policiers, relaie une journaliste, Matignon met des annonces sur la table. […] Annonces encourageantes mais insuffisantes pour la plupart des syndicats de police qui réclament des peines incompressibles. » La parole est au représentant d’Alliance. « Ça va rien changer dans le quotidien des policiers. L’individu va encourir une peine plus importante mais si elle est encore à l’appréciation du magistrat, rien ne dit que la peine prononcée sera tout aussi importante. » Il faudrait supprimer les magistrats et laisser les policiers juger eux-mêmes. « Certains magistrats voient surtout un effet d’annonce », précise la journaliste. « Ce sont des mesurettes qui pour la plupart existent déjà, persifle une représentante du Syndicat de la magistrature. On a besoin d’enquêteurs, de magistrats, de greffiers. » Mais le gouvernenemt a jugé plus rentable de commander des dizaines de milliers de munitions de LBD.

    « Bonsoir Monsieur le Premier ministre. » En plateau, Anne-Sophie Lapix accueille Jean Castex. « Le tueur présumé a 19 ans. » Elle y tient, à son présumé coupable. « Il était connu des services de police, il avait été jugé pour des faits de violence, de trafic de stupéfiants. » C’est bien la preuve de sa culpabilité. « Comment on aurait pu l’arrêter ? » L’arrêter préventivement ? Le droit ne le permet pas, c’est embêtant. « Les syndicats policiers ne vous demandaient pas plus de moyens, attaque la présentatrice. Ils veulent une peine minimale, incompressible, que l’agresseur sache qu’il va être condamné. Et c’est pas le cas aujourd’hui. » Ah bon ? Les agresseurs de policiers ne sont pas condamnés ? Je dois être victime d’une hallucination, confondre Anne-Sophie Lapix sur France 2 avec Laurence Ferrari sur CNews.

    Mieux vaut BFMTV. « La première tribune signée par des généraux a fait beaucoup de bruit, rappelle Jean-Baptiste Boursier samedi soir. Et une nouvelle tribune est à paraître cette semaine, toujours dans le magazine Valeurs actuelles. » BFMTV est à la pointe de l’information, elle parle déjà d’une tribune qui n’existe pas. « Son directeur de la rédaction est en direct avec nous, bonsoir Geoffroy Lejeune. » Chouette, je vais vivre de l’intérieur l’élaboration de la tribune. « Pourquoi y aura-t-il une nouvelle tribune ? » Pour apaiser les esprits, je suppose. « On a été sollicité pour publier cette tribune, explique Geoffroy Lejeune. Et, en règle générale, on est d’accord pour que tout le monde s’exprime. » Par exemple, on publie régulièrement des tribunes de travailleurs sans-papiers ou de victimes de violences policières.

    Pendant les douze minutes de l’entretien, Jean-Baptiste Boursier répète une seule question, cherchant obstinément à savoir si la tribune est authentique. « On fait notre travail de vérification, de journalistes, certifie Geoffroy Lejeune. Il faut qu’on s’assure que ça n’a pas été signé par des gens qui n’existent pas ou qui ne sont pas militaires. On est en train de tout vérifier. » Je suis impressionné par le zèle déontologique des journalistes de Valeurs actuelles… Les mêmes qui ont publié le récit totalement bidonné d’un prof soi-disant victime d’islamistes. Sur le fond, Geoffroy Lejeune précise : « C’est une tribune qui donne un cadre de réflexion. » Christophe Barbier va être ravi, il adore le cadre de réflexion des appels au putsch. « La première tribune des militaires, c’était un diagnostic, un pronostic et un appel, explique-t-il. Le diagnostic, tout le monde est d’accord : une société déchirée, une montée de la violence… » Des hordes de barbares dans nos banlieues, des musulmans grands remplaçants… Tout le monde (d’extrême droite) est d’accord.

    À propos de musulmans, on a quoi cette semaine pour leur taper dessus ? « Je voudrais vous raconter l’histoire d’une candidate voilée sur une affiche électorale, propose Olivier Truchot mardi soir. Cette candidate voilée, c’est une candidate de LREM aux départementales de Montpellier. La polémique est venue d’un tweet de Jordan Bardella, Stanislas Guerini a réagi. » En cédant à l’injonction du RN, sans doute pour consolider le fameux « front républicain » (contre la gauche). « Qu’en pense la sénatrice Valérie Boyer ? » Du mal, bien sûr. Olivier Truchot lui demande fort à propos : « On vous a reproché un temps de porter une croix assez visible lorsque vous étiez sur les plateaux télé. Quelle est la différence ? — Le voile, c’est un interdit de fraternité, un interdit de liberté et un interdit d’égalité. » Alors que la croix, pas du tout. « Merci d’avoir été avec nous », salue le présentateur sans la relancer.

    Au bout de presque dix minutes, Olivier Truchot précise : « Rappelons que Sarah Zemmahi, elle a un nom, cette candidate qui apparaît voilée… » Révélation, une femme voilée a donc un nom. Comme si son voile ne suffisait pas à la définir. Pour en parler, BFMTV a convié Tugdual Denis, de Valeurs actuelles. Olivier Truchot relève : « C’est un débat qui transcende les partis. À LREM, ils ne sont pas d’accord entre eux. À gauche, ils ne sont pas d’accord entre eux. Et à droite, on peut trouver des partisans de la laïcité… » Laquelle n’interdit pourtant pas de porter un signe religieux dans l’espace public. « … Et puis d’autres qui, au contraire, veulent afficher leurs convictions religieuses. » Mais seulement si ce sont les convictions de Valérie Boyer.

    Alain Marschall apparaît pour annoncer le sommaire de la tranche suivante. « Invité à 19h30, Jordan Bardella, du RN, à propos de la polémique sur la candidate voilée présente sur une liste de LREM. » À l’écran s’affiche un titre interrogatif, « Voile : En marche se déchire, le RN en profite ? » Sur BFMTV, c’est certain.

    Sur LCI aussi. « Une candidate aux élections départementales peut-elle porter le voile ?, demande David Pujadas. — C’est parfaitement légal », répond une journaliste. Il n’empêche que, selon Hala Oukili, éditorialiste à Causeur, « nous sommes pris en otages par ces polémiques qui reviennent incessamment ». C’est malheureux, l’extrême droite est prise en otage par les polémiques qu’elle suscite. « Chaque élection a aujourd’hui sa voilée. » Pas besoin de la nommer, « la voilée » suffit à la désigner. « C’est un sujet qui gangrène la société depuis quarante ans. » Comme l’extrême droite, mais c’est une coïncidence. « Le cadre juridique est clair, rappelle David Pujadas, elle a le droit de porter un voile. — On ne peut pas utiliser le droit pour parler de ce genre de sujet. » Il ne manquerait plus qu’on respecte le droit. « Il [le voile] fait référence à quelque chose d’exogène dans notre culture. » Tout ce qui est exogène doit être rejeté. « Est-ce qu’on s’est limité au droit pour légiférer sur la polygamie, sur l’excision ? » Parce qu’en plus « la voilée » est aussi polygame et pratique l’excision ? Elle mérite la déchéance de nationalité – ça l’empêcherait de se présenter à des élections.

    « D’accord, convient David Pujadas, le débat est politique mais… — Il est plus que politique, le coupe Hala Oukili, il est civilisationnel. » C’est une guerre de civilisation, le grand remplacement est en marche. « On affaiblit la laïcité en la ramenant sur le tapis quand on veut parler du hijab parce que le hijab est naturellement prosélyte. » Tout le monde a constaté les conversions massives instantanément provoquées par l’apparition d’un hijab. « Ça instaure une inégalité entre l’homme et la femme, sur ce point on est tous d’accord, approuve Emmanuelle Ducros, agrochimiste à L’Opinion. C’est la République qui dit que l’homme et la femme n’ont pas à être discriminés ou traités différemment. » Mais que seule la femme doit être jugée sur sa manière de s’habiller.

    « Je suis effaré par les raccourcis sur cette affaire, proteste Zyad Limam, d’Afrique Magazine. C’est une belle manip du RN, un membre du RN fait un tweet… — Ça, le coupe David Pujadas, c’est le doigt qui montre la lune. » Zyad Limam est vraiment idiot, il regarde le tweet au lieu de regarder le voile. « Ce qui m’inquiète, persiste l’islamo-gauchiste, c’est que l’agenda est dicté par l’extrême droite : les généraux, le voile… — L’agenda peut être dicté par l’extrême droite, revendique David Pujadas. Y a un fait, le RN le montre mais on l’aurait vu sans le RN. » Le RN nous a simplement mâché le travail. « La droite fondamentaliste catholique fait de la politique et c’est toujours les musulmans qui posent problème, déplore Zyad Limam. Je suis consterné que le débat soit dicté totalement à l’extrême droite en ce moment… — C’est pas l’extrême droite qui fait l’agenda des sujets », le coupe à nouveau David Pujadas. C’est l’agenda qui fait les sujets d’extrême droite.

    « C’est pas un vêtement, clame le LR Philippe Juvin, c’est un acte politique. — Vous êtes d’accord que c’est un signe de séparatisme ?, se rengorge David Pujadas. — C’est une volonté très claire de nourrir un séparatisme. » Se présenter aux élections départementales sur une liste de la majorité présidentielle, voilà bien le comble du séparatisme. « La laïcité a un sens juridique mais elle a aussi un sens comportemental. » Et vestimentaire. « C’est un pacte de discrétion. » Sauf pour les cathos qui s’affichent à la messe et arborent des crucifix.

    David Pujadas se pourlèche : « Quelques éléments de biographie parce que c’est sorti immédiatement, évidemment. » La fachosphère a bien travaillé. « Oui, j’ai publié un article dans Causeur avant de venir, pavoise Hala Oukili. La candidate est une étudiante brillante diplômée en ingénierie de la santé sauf qu’on remarque qu’en 2015 elle a créé une association pour apporter de l’aide scolaire, valoriser des parcours d’excellence. Comme par hasard, c’est une association qui ne fait que du prosélytisme et la promotion du niqab. » Et qui promeut la lapidation des femmes adultères, sans aucun doute.

    Pour mettre tout le monde d’accord, David Pujadas reçoit comme chaque mardi son invitée d’honneur dans la rubrique intitulée « Fourest en liberté ». Surprise : « Dans l’actualité, vous avez voulu revenir sur cette affaire de candidate voilée. » Caroline Fourest dénonce « l’instrumentalisation de cette candidate ». Tellement idiote qu’elle se laisse manipuler par LREM à des fins électoralistes. « J’entendais des députés LREM dire : “C’est formidable, elle fait du soutien scolaire.” Oui, tous les militants des Frères musulmans font du soutien scolaire, c’est la base quand vous voulez noyauter la vie associative et politique. C’est pas le cas de toutes les femmes voilées mais c’est le cas de celle-là. » Pas de doute, la moindre femme qui porte un voile et se préoccupe de scolarité appartient à la cinquième colonne.

    David Pujadas accueille à présent ses éditorialistes. « Votre parti pris à l’international, Abnousse Shalmani. On a envie de comprendre ce qui se passe à Jérusalem. » Bof, ça doit être accessoire : aucun débat des chaînes info n’y est consacré. « Et vous nous dites : “La rue prend la main.” » Le gouvernement israélien n’y est pour rien. « Oui, dès le début, la rue a pris la main, assure l’experte. Il faut remettre dans le contexte ce qui est en train de se passer. D’une part, on est à un moment post-confinement, tous les conflits ont été gelés et donc quand ça dégèle, ça tape plus fort, c’est inévitable. » Les morts et les blessés à Jérusalem, à Gaza, c’est la faute au Covid. « Et ça s’inscrit dans le mois du ramadan qui, depuis quelques années, sous pression des islamistes, est un mois de djihad, de révolte, d’attaques. » C’est aussi la faute des musulmans.

    « Tout a commencé le 15 avril, c’est venu de la rue, une scène dans le tramway à Jérusalem, vous voyez deux juifs religieux assis et une bande de jeunes Palestiniens les giflent. » L’image est formelle : c’est un Palestinien qui a commencé. Si des suprémacistes juifs avaient manifesté à Jérusalem pendant des semaines en hurlant « mort aux Arabes ! », la « spécialiste à l’international » de LCI en aurait entendu parler. « C’est le début du moment où la rue s’est enflammée et s’est concentrée (sic) à Jérusalem-Est. Jérusalem-Est est au cœur d’un conflit bien entendu, puisque après 1948 elle a été sous contrôle jordanien et, en 1967, après la guerre des Six-Jours, a été récupérée par Israël. » Au mépris du droit international, ce qui lui a valu des condamnations de l’ONU, mais on ne va pas vous embêter avec des considérations juridiques.

    « D’ailleurs, lundi, poursuit l’éditorialiste, c’était la fameuse “journée de Jérusalem” que l’État israélien a justement annulée pour éviter d’en rajouter… » Le gouvernement israélien est vraiment très prévenant avec les Palestiniens. Ce qui n’a pas empêché une manifestation statique au cours de laquelle les extrémistes scandaient à nouveau « mort aux Arabes ! ». « … Comme il a annulé la décision de justice sur la grande affaire du quartier de Cheikh Jarrah, qui est le quartier arabe de Jérusalem-Est, mais les juifs d’avant 1948 réclament leur droit du retour et on parle de colonisation, etc. » On en parle, etc., et elle a lieu, la colonisation : quatorze mille habitants palestiniens ont déjà perdu leur résidence.

    L’éditorialiste approfondit l’analyse. « Ce qui se passe aujourd’hui est vraiment la résultante de l’abandon du peuple palestinien par deux forces. D’un, par les États arabes avec les accords d’Abraham, où pas une ligne n’était dévolue aux Palestiniens, on les a mis sous le tapis. C’est l’aveu que les Palestiniens étaient bien utiles pour cacher les échecs des États arabes, dès qu’ils perdaient la main, ils organisaient une manifestation pro-palestinienne. » Les morts et les blessés à Jérusalem et à Gaza, Israël n’y est pour rien, c’est la faute des pays arabes. Et des responsables palestiniens : « C’est aussi l’abandon des autorités palestiniennes, du Fatah de Mahmoud Abbas et du Hamas. » Les nombreux politiques israéliens qui se déplacent pour manifester et harceler les Palestiniens aux côtés d’extrémistes religieux bénéficiant d’une incroyable impunité n’ont rien à voir avec la dégradation de la situation.

    Abnousse Shalmani détaille : « Le Fatah a annulé des élections, ça a mis le feu aux poudres. » Alors que la politique d’apartheid menée par Israël était plébiscitée par les Palestiniens. « Et le Hamas, il est rentré dans le jeu en envoyant cent cinquante roquettes. Ils attendent qu’une chose, au Hamas, c’est que tous les mois des valises de 30 millions de dollars arrivent des Émirats arabes unis jusque dans la bande de Gaza, et ils essaient de tout mettre dans leurs poches qui débordent déjà de leur corruption endémique. » La corruption, ça n’arriverait pas en Israël, où Benyamin Netanyahou tente de préserver son immunité en s’accrochant à son poste de Premier ministre. Pour y parvenir, faire monter les tensions avec les Palestiniens est une recette éprouvée. « Et voilà où on se retrouve. » À cause des Arabes, des Arabes et des Arabes mais aussi des Arabes. « Le summum : il y a quand même un parti arabe israélien qui pendant la campagne électorale n’a pas eu un mot pour les Palestiniens. » En résumé, si les Palestiniens se font tuer, c’est la faute aux Palestiniens.

    Telerama, 12 mai 2021

    Etiquetes : France, islamophobie, xénophobie, extrême droite, généraux, voile,

  • France: 4 policiers sur 10 voteraient pour Marine Le Pen

    Réaction de la syndicaliste policière d’origine algérienne Linda Kebbab

    La syndicaliste policière d’origine algérienne Linda Kebbab a expliqué la motivation des 44% des policiers de l’Hexagone qui se disent prêts a voter pour Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2022.

    44% des policiers et militaires envisagent d’accorder leur voix a Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, a révélé mardi un sondage Ipsos pour le Cevipof, dévoilé par L’Opinion. Dans l’hypothèse d’un second tour face a Emmanuel Macron, la présidente du Rassemblement national (RN) pourrait engranger jusqu’a 60%des intentions de vote des policiers et des militaires contre seulement 20% pour le président sortant, révèle également cette enquête.

    Une tendance qui, “non”, ne surprend pas la policière née de parents algériens, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO.

    “Par dépit et par désespoir”
    “De plus en plus de policiers mais aussi de Français votent aussi par dépit et par désespoir, l’inquiétude n’est pas de savoir que ces gens votent extrême droite, mais pourquoi ils le font”, a soutenu la syndicaliste ce mercredi matin sur BFMTV-RMC.

    «Vous avez un panel de partis politiques qui s’offrent a vous et qui font des propositions. Vous en avez un qui vous traite de barbare. Vous en avez un qui vote contre la loi Sécurité globale et particulièrement sur l’article qui interdirait la diffusion des visages des policiers, l’intention de nuire. Vous avez une majorité qui, aujourd’hui ne convainc pas les policiers. Vous avez une droite qui a beaucoup de mal aujourd’hui a s’exprimer. Vous avez une extrême droite qui aujourd’hui parvient, par ses discours et en matière de communication, a attirer beaucoup de Français, pas de policiers, beaucoup de Français», a énuméré la policière.

    “Que les politiques s’interrogent”
    «Quand des policiers me disent “je suis gosse de communiste, je suis gosse d’ouvrier, j’arrive du Nord de la France, j’arrive de l’Est de la France, j’ai baigné dans un esprit de gauche, dans lequel je ne me retrouve pas en tant que policier, dans ces cas-la je vais aller voter pour le seul ou la seule qui a un discours qui n’est pas vindicatif a mon égard”, et ils font abstraction du programme, comme beaucoup de Français», croit savoir Linda Kebbab.

    «J’ai beaucoup de collègues qui me disent: “je suis pas facho, je suis pas raciste, je suis pas extrémiste, sauf que entre celui qui me crache a la figure a longueur de temps, entre celui qui n’est pas un républicain et celle qui, peut-être avec beaucoup d’intelligence, dit qu’elle nous soutiendra, j’y vais”», a poursuivi la fonctionnaire.

    Pour la policière, il faut «que les politiques s’interrogent sur la manière dont ils ont perdu la confiance des policiers, en matière de politique a leur égard et en matière de délitement de la société», a-t-elle conclu sur ce point.

    «Nous policiers, nous ne sommes a l’abri nulle part», a estimé ce mercredi Linda Kebbab.

    Une tribune de militaire suscite une vive polémique
    Rappelons qu’une tribune signée par une vingtaine de généraux en France a suscité de vives réactions et un tollé. Furieuse, la ministre française des Armées a demandé des sanctions contre les signataires.

    «Pour les militaires qui ont enfreint le devoir de réserve, des sanctions sont prévues et s’il y a des militaires actifs parmi les signataires, j’ai demandé au chef d’état-major des armées d’appliquer les règles qui sont prévues dans le statut des militaires, c’est-a-dire des sanctions », a déclaré Florence Parly, lundi 26 avril, sur Franceinfo.

    Aussitôt, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, candidate a la présidentielle de 2022, les a invités a « se joindre » a elle.

    Echourouk online, 12 mai 2021

    Etiquettes : France, police, extrême droite, Marine Le Pen, Rassemblement Nationale, xénophobie,

  • Si l’extrême droite arrivait au pouvoir en France

    Par Mohamed Habili

    Il était question hier de la crise dans laquelle plongerait sûrement la France si au lieu du président sortant, c’est la candidate d’extrême droite qui était élue à la présidentielle de l’année prochaine. Le cas échéant, ce ne serait pas non plus sans danger sur nous. C’est d’ailleurs là la raison principale de l’intérêt particulier que nous portons à cette élection. L’extrême droite française est en effet un regroupement de nostalgiques inconsolables de l’Algérie française. Si elle arrivait au pouvoir et qu’une opportunité s’offrait à elle, nul doute qu’elle ne manquerait pas de nous nuire. Déjà que le gouvernement actuel travaillait jusqu’à récemment à nous déstabiliser sans trop s’embarrasser de scrupules, si bien que les autorités algériennes ont menacé d’expulsion son représentant à Alger, lequel semble s’être calmé depuis.

    La prochaine élection présidentielle en France est autant dire une question de vie ou de mort pour ce pays. Pendant la campagne électorale, qui du reste a déjà commencé, il sera à peine question de l’Algérie, mais soyons certains qu’elle sera à tout moment dans les esprits. Elle y sera parce que l’extrême droite y pense sans arrêt pour sa part. C’est même cette hantise du paradis perdu qu’elle représente pour elle qui en fait un cas à part dans la fachosphère européenne.

    Il ne faut jamais perdre de vue ce qui s’est déjà produit, car autrement il se répétera, et sous une forme malgré tout reconnaissable. Toute l’idéologie de l’extrême droite est dans la désignation d’un bouc émissaire comme la cause de tous les maux du présent. C’était le Juif dans les années 1940. C’est l’immigré maghrébin et africain aujourd’hui. L’extrême droite revenue au pouvoir fera ce qu’a fait le régime de Vichy, dont elle procède, à peine celui-ci installé.

    Sa première cible sera ce qu’elle appelle les Français de papiers, qu’elle voudra dépouiller de leur nationalité française pour mieux les expulser ensuite. C’est ce qu’a fait le régime de Vichy avec les Juifs d’Algérie naturalisés dès 1870 de par le décret Crémieux. Non seulement il leur a enlevé la nationalité française, mais il a incité les non-Juifs à s’emparer de leurs biens. Pas un Algérien n’a pris un bien à un Juif. Les Oulémas ont pris les devants d’ailleurs en émettant une fatwa interdisant ce crime.

    Les fascistes d’aujourd’hui arrivant au pouvoir en France s’en prendraient aux Arabes, comme à ceux qui pour eux leur sont assimilables. Un fasciste n’est pas un fasciste s’il n’est pas raciste et brutal. S’il n’est pas ennemi du genre humain. La haine du plus faible parce qu’il est le plus faible, tel est son ADN, sa nature profonde, son identité politique. Dans la première tribune des généraux, puisqu’une deuxième serait en préparation, il a été question de “hordes de banlieue” à mater, à réduire. Tout est là : le bouc émissaire et le sort affreux à lui réserver.

    L’extrême droite commettra par les temps qui courent des crimes non moins horribles que ceux du passé si l’occasion s’en présente, dans quelque pays que ce soit, en France ou ailleurs. Il se trouve qu’en France, il y a un précédent. Elle ne sera pas prise au dépourvu, elle en particulier. Nous autres Algériens, Maghrébins et Africains, aurons de bonnes raisons de nous estimer directement menacés par l’extrême droite au pouvoir en France. Il nous sera impossible de garder les mêmes relations avec elle.

    Le Jour d’Algérie, 09 mai 2021

    Etiquettes: France, Algérie, extrême droite, fascisme, racisme, xénophobie, régime de Vichy, haine, arabes, musulmans, noirs,

  • Rumeurs infondées : « les musulmans du Maroc vivent à 80 % de l’aide sociale »

    Non, il n’y a aucune preuve que « les musulmans du Maroc vivent à 80 % de l’aide sociale ». C’est une figure inventée

    Il s’agit d’un audio où une voix masculine assure qu’ »en Catalogne, les musulmans du Maroc vivent avec 80% des prestations sociales et sept mille d’entre eux ne résident même pas en Espagne ». Ce contenu nous est également parvenu par le biais des sites web d’Alerta Digital (2017) et de La Gaceta (2017).

    Une figure inventée : nous avons retracé l’origine de cette affirmation et il n’existe aucune donnée, document ou étude pour la soutenir.

    Il n’y a pas d’aide par religion ou par nationalité. Il n’y a aucune preuve de ce chiffre car il n’existe aucune trace d’aide basée sur la religion. Cela nous a été confirmé par le département du travail, des affaires sociales et de la famille de la Generalitat de Catalunya, qui est chargé de la gestion des prestations sociales.

    Les prestations sont accordées à toutes les personnes « qui remplissent une série de conditions, elles bénéficient de l’aide comme les autres personnes, d’une autre religion ou sans religion », nous dit le ministère du travail.

    Ni l’Institut national de la statistique (INE) ni la Direction générale des affaires religieuses du département de la justice de la Generalitat de Catalunya ne disposent de données démographiques sur le nombre de musulmans en Espagne et, par conséquent, il n’est pas possible de savoir si 7 000 personnes vivent ou non en dehors du pays.

    Pour recevoir la Renta Garantizada de Ciudadanía en Catalogne (équivalent de la Renta Mínima de Inserción), vous devez être inscrit en Catalogne et suivre les cours de formation qu’ils proposent, car cette aide est liée à une demande d’emploi.

    Si vous quittez l’Espagne, pouvez-vous continuer à recevoir l’aide ? Non, elle est liée à une formation et vous devez assister [physiquement] à cette formation, l’idée étant de trouver un emploi », nous assure-t-on au ministère du travail.

    Maldita.es, 27 avr 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, migration, rumeurs, xénophobie, aide sociale,

  • France : Les atteintes à caractère raciste, xénophobe ou religieux se multiplient

    Par Ali Oussi –

    La France reste l’un des pays les plus racistes de l’Europe. L’attestent les 11.000 atteintes à caractère raciste, xénophobe ou religieux recensées dans le pays en 2020, selon des chiffres publiés ce jeudi, par le ministère français de l’Intérieur.

    «Ces infractions se répartissent à parts égales entre crimes et délits (5.500) et contraventions (5.800) commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion («à caractère raciste»), sur l’ensemble du territoire français», détaille le ministère dans un communiqué, qui souligne que près de 65 % des crimes ou délits «à caractère raciste» sont des «injures, provocations ou diffamations publiques», explique-t-on de même source.

    Ainsi, en 2020, près de 2.000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité pour crime ou délit «à caractère raciste».

    Selon la même enquête, 1,2 million de personnes âgées de 14 ans ou plus vivant en France métropolitaine (1personne sur 45) déclarent avoir été victimes d’au moins une atteinte – injures, menaces, violences ou discriminations – à caractère raciste, antisémite ou xénophobe en 2018.

    La Patrie News, 18 mars 2021

    Tags : France, xénophobie, racisme, discrimination, religion, islamophobie,