Il a été enterré aujourd’hui, les funérailles étant une affaire de famille privée comme il le souhaitait (même si cela se serait passé de cette façon dans tous les cas compte tenu des règles de confinement et de pandémie). Sa mort tard mercredi soir a naturellement été l’histoire n ° 1 ici ces deux derniers jours, avec les rétrospectives habituelles à la télévision et les dossiers dans la presse. Il a été un président conséquent de la république – comme l’ont été tous les présidents français de la Ve République (avec certains peut – être un peu moins ) – arrivé au pouvoir à la fin précise des trente glorieuses – les «trente glorieuses» (en fait plus comme vingt-cinq) d’expansion économique d’après-guerre – et le début de l’ère apparemment sans fin de croissance économique lente et de chômage élevé, bien que cela ne soit pas évident lorsqu’il a été élu en mai 1974 , à 48 ans, à la suite de la courte campagne. après la mort de Georges Pompidou – battant de justesse François Mitterrand, sans doute grâce à son zinger dans le tout premier débat présidentiel français (voilà le tout ici).
L’un des leitmotivs des experts et de la presse pour la présidence de Giscard est «moderne»: il était un président moderne , ou du moins se présentait comme tel. Et il a effectivement entrepris de moderniser la France – frapper le sol en cours d’exécution – dans les premières années de son septennat , instituant des réformes économiques (lire: néolibérales), auxquelles la gauche (alors forte) s’est naturellement opposée, et des réformes sociétales, que la gauche seul support. Ces derniers sont connus et énumérés comme une liste de blanchisserie: abaissement de l’âge de vote à 18 ans, légalisation de l’avortement (face à l’hostilité d’une grande partie de son camp politique), divorce sans faute, remboursement intégral de la contraception orale par la Sécu – bien qu’une réforme inspirée par Giscard ait été négligée dans les rétrospectives: mettre fin à la censure desfilms X ; donc quand je suis arrivé à Paris en 1975, « Gorge profonde , d’acquérir une formidable base de pouvoir), proposant également une élection directe au suffrage universel au Parlement européen de Strasbourg (réalisée en 1979), relâchant (mais sans mettre fin) le contrôle de l’État sur les médias audiovisuels . À ceux-ci s’ajoute la création du’jouait au théâtre autrement grand public (Gaumont Alésia) dans mon quartier . Et puis il y a eu des réformes politiques importantes (auxquelles, encore une fois, la gauche pouvait difficilement s’opposer): habiliter un quorum de députés ou de sénateurs parlementaires à renvoyer des affaires au Conseil constitutionnel, proposant l’élection directe du maire de Paris (pour la première fois depuis 1793; permettant à Giscard alors ennemi, le Jacques Chiraccollège unique (un collège unique pour tous les élèves de la 6e à la 9e), ce qui a considérablement démocratisé l’accès aux lycées menant à l’enseignement supérieur
Dans le domaine culturel, Giscard a sauvé la gare d’Orsay du rasage, souhaitant qu’elle soit transformée en musée. Pour cela, il est actuellement supposé que le musée d’Orsay pourrait être rebaptisé après lui.
L’image «moderne» de Giscard n’a pas duré, avec son arrogance, sa hauteur et ses pulsions royalistes ayant eu raison de ses tentatives de se connecter avec des gens ordinaires (sur ce point, il ne pouvait pas rivaliser avec Chirac), ce qui, avec l’austérité économique (« Rigueur » on l’appelait) à une époque de stagflation, le rendit impopulaire dans les dernières années du septennat . Il était toujours sûr qu’il battrait à nouveau François Mitterrand lors de leur revanche de 1981, cependant, et avec l’opinion de l’élite qui pense de même. Par exemple, la chroniqueuse des affaires étrangères du NYT, Flora Lewis, a prédit une victoire de Giscard avant le 2e tour, car, comme tout le monde le savait, «le cœur du Français est à gauche mais son portefeuille est à droite, et lors du vote. stand, il vote son portefeuille »(le résultat des élections a heureusement enterré ce cliché à jamais). Mais si Giscard «gagnait» le débat de 1974 avec Mitterrand, ce dernier a clairement fait celui de 1981, et entrer dans son propre zinger pendant qu’il y était, mais aurait probablement gagné de toute façon , car le score n’était pas proche. Le discours d’adieu de huit minutes de Giscard au peuple français – fait alors qu’il était encore en état de choc – est probablement son plus célèbre (allez iciet, si vous êtes impatient, passez à 7h30; J’avais l’habitude de rejouer la fin devant mes étudiants américains, ce qui était amusant).
Mes propres observations sur Giscard remontent principalement aux années qui ont suivi sa présidence – lorsque j’ai commencé à vivre ici de façon permanente – alors qu’il est resté une personnalité politique de haut niveau jusque dans les années 2000. Je ne l’aimais généralement pas, pour certains de ses postes (dont plus ci-dessous) et sa personnalité, bien que reconnaissant volontiers son éclat. Lorsqu’il a publié une tribune en première page dans Le Monde, je l’ai lu sans faute. Son style et la manière méthodique avec laquelle il a construit ses arguments étaient tout simplement très impressionnants – même si l’on ne s’attendrait pas à moins d’un diplômé en tête de sa promotion à l’École polytechnique et à l’ENA. Je l’ai vu parler deux fois, la première fois en avril 2005 devant un amphithéâtre bondé de l’École militaire (qui peut accueillir environ 600 places), six semaines avant le référendum sur le traité constitutionnel européen, qui a fait l’objet de son intervention. Il était tout simplement excellent, rien à dire. Et comme il était Valéry Giscard d’Estaing, il a conclu par une citation de Benjamin Franklin, la précédant en disant au public que, comme ils étaient tous de parfaits anglophones, il allait donner la citation en anglais, sans traduction. Ce n’est qu’en France qu’un politicien pouvait s’en tirer avec quelque chose comme ça. Imaginez la réaction sur Fox News et al si Barack Obama, même absent du bureau, devait conclure un discours avec une citation de Montesquieu ou Rousseau et dans le français original (non qu’il parle le français ou toute autre langue étrangère). Ce n’est qu’en France qu’un politicien pouvait s’en tirer avec quelque chose comme ça. Imaginez la réaction sur Fox News et al si Barack Obama, même absent du bureau, devait conclure un discours avec une citation de Montesquieu ou Rousseau et dans le français original (non qu’il parle le français ou toute autre langue étrangère). Ce n’est qu’en France qu’un politicien pouvait s’en tirer avec quelque chose comme ça. Imaginez la réaction sur Fox News et al si Barack Obama, même absent du bureau, devait conclure un discours avec une citation de Montesquieu ou Rousseau et dans le français original (non qu’il parle le français ou toute autre langue étrangère).
Il y a une dizaine d’années, il y a eu un reportage sur le journal télévisé de Giscard en Chine avec une délégation quelconque, le montrant faire un discours dans ce qui semblait être un chinois courant. Maintenant que était impressionnant.
La deuxième fois que je l’ai vu s’exprimer, c’était fin 2011 à l’ Institut Catholique de Paris , l’un des établissements d’enseignement supérieur où j’enseigne, où il a donné une conférence sur la crise en Europe. Un auditorium plus petit et pas de citations en langues étrangères. J’ai regretté qu’il n’ait pas parlé plus longtemps.
Dans mon livre, Giscard, dans ses années post-présidentielles, a eu une grosse grève contre lui et une grosse pour. La grève contre était son discours sur l’immigration, cristallisé dans sa tribune de septembre 1991 du Figaro-Magazine , dans laquelle il qualifiait l’immigration (lire: du continent africain) d ‘«invasion» et appelait à la fin du jus soli dans la nationalité française loi. Le discours de Giscard a choqué beaucoup de gens, y compris dans sa propre famille politique en Europe, car il était normalement associé à l’extrême droite (en France du moins). Giscard était un conservateur modéré – un «orléaniste» dans la typologie de René Remond de la droite française; aux États-Unis, il aurait été un républicain Eisenhower-Nixon – mais sa rhétorique a souligné un côté plus conservateur. À cet égard, on peut noter que si les jeunes giscardiens des années 1970 ont fini par être modérément conservateurs (Jean-Pierre Raffarin, Dominique Bussereau) ou centriste (Marielle de Sarnez), les plus anciens du cercle politique de VGE étaient bien à droite, par exemple Michel Poniatowski, qui est apparu publiquement avec le paria radioactif Jean-Marie Le Pen dans les années 1990. Et à propos, VGE entretient lui-même des relations cordiales avec Le Pen, les deux hommes étant élus à l’Assemblée nationale en 1958 avec le très conservateurCNIP , dans le groupe parlementaire duquel ils ont siégé pendant quatre ans. Et tandis que Giscard soutenait De Gaulle sur l’indépendance de l’Algérie, son entourage était rempli de nostalgiques de l’ Algérie française . Quant au parti qu’il a formé en 1962, les Républicains Indépendants , lui et ses successeurs couvraient le spectre du modéré au très conservateur. Pas ma tasse de thé.
La grève en faveur de Giscard a été le rôle central qu’il a joué dans la construction européenne, depuis sa présidence de la République française – au cours de laquelle il a noué des relations étroites avec le chancelier ouest-allemand Helmut Schmidt (sur lequel j’ai un poste au RIP) – à sa présidence de la Convention sur l’avenir de l’Union européenne, qui s’est réunie à Bruxelles de février 2002 à juillet 2003 et a produit le traité constitutionnel européen susmentionné. La nomination de Giscard à la présidence de la Convention européenne – essentiellement imposée par le président Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin, qui, pour leurs propres raisons, voulaient faire sortir VGE de Paris – a été ridiculisée par d’autres Européens (en particulier les Britanniques), qui ont vu l’ex français -président en tant que dinosaure has-been over-the-hill d’une autre époque, mais il s’est avéré être la bonne personne pour le travail. La Convention européenne était un modèle de démocratie et de transparence, le leadership de VGE était dynamique et le traité était bon, et c’était une sacrément honte qu’elle ait été rejetée par l’électorat français lors du référendum que Chirac a bêtement organisé (car il n’avait aucune obligation de le faire). J’ai déjà écrit sur l’ECT et le référendum de mai 2005ici donc je ne reviendrai pas, sauf pour affirmer que le coupable infâme de la disparition malheureuse de l’ECT était le radical français et l’extrême gauche (envers qui j’ai développé une haine particulière au cours de cet épisode). La disparition de l’ECT a également confirmé que les référendums sont presque toujours une mauvaise idée (je vais accorder à la Suisse une exception), car la plupart des gens n’ont aucune idée sur quoi ils votent (là, je l’ai dit!). Si des référendums doivent avoir lieu, ils ne doivent jamais offrir aux électeurs un simple choix binaire d’un mot (oui / non, rester / partir). Rendez la question complexe.
John Lichfield a un bon article dans Politico.eu comparant Emmanuel Macron à VGE et sur ce que le premier peut apprendre de l’expérience du second. Les deux hommes ont beaucoup en commun, comme plus d’un l’a constaté: issus de familles aisées (dans le cas de VGE, très aisées), brillants parcours scolaire , grandes écoles (ENA, bien sûr) et diplômés en la botte , brillante début de carrière dans les grands corps de l’État , intellectuellement brillante et empreinte de haute culture, fervents partisans de l’Europe, élue très jeune à l’Élysée et avec un schtick modernisateur qui a fini par ne pas bien porter, incroyablement arrogant et plein d’eux-mêmes …
Il y a naturellement quelques différences: VGE était un homme politique de premier plan et avec un long bilan (en tant que ministre des Finances) lorsqu’il a accédé à la présidence, alors que Macron était inconnu du public trois ans avant son élection et ne s’était jamais présenté au public. Bureau. VGE avait un parti politique en 1974 et a parrainé la création d’une structure plus grande alors qu’il était président – l’ UDF: une confédération de cinq formations centristes et conservatrices distinctes – pour servir de base de pouvoir et de contrepoids à droite aux néo-gaullistes de Chirac, et qui a survécu à sa défaite de 1981, alors que République en marche de Macron est une coquille vide qui va très certainement disparaître si Macron est battu en 2022. Comme VGE, Macron attend / espère un match revanche avec son adversaire de 2e tour lors de l’élection précédente, mais avec un résultat différent. S’il en est ainsi – ce qui sera vraiment terrible pour la santé politique de la France – on ne peut qu’espérer que Macron – peu importe ce que l’on pense de lui – ne subira pas le sort de VGE en 1981. Sinon, le déluge.
Art Goldhammer a publié un souvenir à chaud de VGE à Tocqueville 21 et Jim Hoagland, qui était basé à Paris pendant la présidence de VGE (et l’a interviewé plus d’une fois), a une nécrologie dans le Washington Post .
Arun with a view, 5 déc 2020 (traduction non officielle)
Mois : décembre 2020
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Valéry Giscard d’Estaing, RIP
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Dominique Strauss-Kahn raconte sa vision des choses
Ce n’était qu’une question de temps avant que cette histoire ne devienne un film. La chute profonde de l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn fait l’objet d’un documentaire. Cependant, les fabricants de Netfilx étaient plus rapides. Le 6 décembre, une petite série sur le même incident intitulée « Room 2806 » sera lancée sur le portail de streaming. Particulièrement intéressant: Nafissatou Diallo, la bonne de l’époque, qui aurait violé Strauss-Kahn, y vient également.
« Le temps est venu! »La frustration de Dominique Strauss-Kahn semble encore assez profonde. Pour cette raison, il veut maintenant raconter «sa version» des incidents de 2011. « Le moment est venu de m’exprimer », « DSK », comme on l’appelle dans son pays d’origine, la France, est cité dans plusieurs réseaux en ligne. Cependant, il s’agit d’un point de vue plutôt unilatéral, car il a protesté à plusieurs reprises de son innocence et soupçonné un complot.
Probablement à cause de la prochaine série Netflix, le banquier autrefois puissant a pris la parole à ce moment-là. Parce que le documentaire sur lui est « actuellement en production » et devrait sortir à l’automne prochain, écrit Strauss-Kahn. Le joueur de 71 ans veut « poursuivre les événements » qui ont brutalement mis fin à sa carrière politique en France. « Je n’ai jamais dit ma version des faits qui ont conduit à mon retrait de la vie politique. »
La chute profonde du DSKL’ancien ministre des Finances français Strauss-Kahn a dû démissionner de la tête du Fonds monétaire international (FMI) en 2011 après des allégations de viol par un employé d’un hôtel à New York. Auparavant, des photos avaient fait le tour du monde alors qu’il était emmené menotté par des policiers américains. Une accusation a été abandonnée en août 2011 en raison de doutes sur la crédibilité de la femme de chambre – et parce que Strauss-Kahn a payé beaucoup d’argent à la femme.
Dans une interview en septembre 2011, il a déclaré dans une interview avec le diffuseur TF1 qu’il avait commis une «erreur morale» et conclu une relation «irrégulière» – mais a nié avoir jamais utilisé la violence ou forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit.
Pas de chute dans l’abîmeCependant, le banquier influent n’est pas tombé dans le gouffre – mais doit se contenter d’emplois moins glamour. Par exemple, il est membre du comité stratégique de la toute nouvelle Banque nationale de crédit (NCB) au Soudan du Sud depuis mai 2013 . En juillet 2013, il a été annoncé qu’il occupait un siège au conseil d’administration de la Banque de développement régional de Russie , une filiale de la compagnie pétrolière publique Rosneft . Et la même année, il a été nommé conseiller économique du gouvernement serbe sous Aleksandar Vučić .
Après les allégations à New York, cependant, il a également eu beaucoup de problèmes en France. Là, il a été accusé d’avoir organisé des soirées sexuelles avec des prostituées – il a été acquitté de cette accusation de proxénétisme. Toutes les affaires et toutes les allégations qui ont été révélées au cours de ces mois ont cependant anéanti ses espoirs de se présenter aux socialistes français en tant que candidat à la présidentielle en 2012. Pour le puissant Dominique Strauss-Kahn, le pâle François Hollande était enfin là – et est devenu président.Source : Blog de Knut Krohn
Tags : #DSK #DominiqueStrausKahn #NafissatoDiallo
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France : Pas de trêve pour Macron
Les Français recourent à nouveau à des mobilisations massives pour tenter d’arrêter les hausses d’impôts ou rejeter les réformes législatives.
Des protestations des « gilets jaunes »’ aux récentes manifestations contre la loi globale sur la sécurité, en passant par les grèves des transports et les mobilisations contre la réforme des retraites, la rue n’a pas donné de répit au président français, Emmanuel Macron, dans les trois ans et sept mois qu’il a passés à l’Elysée.
À l’automne 2018 et une bonne partie de 2019, le mouvement des « gilets jaunes »’ a mis le gouvernement en échec avec ses manifestations, pour la plupart très violentes. Ce mouvement social sans structure, sans idéologie claire et sans dirigeants, organisé à travers les réseaux sociaux, est né dans les ronds-points de la France rurale, s’est répandu dans tout le pays et a mis le feu aux Champs-Elysées à Paris avec ses concentrations.
Les « gilets jaunes » – baptisés ainsi parce que les manifestants protestaient avec ces vêtements fluorescents qu’il est obligatoire de porter à l’intérieur de la voiture et à porter en cas d’accident de la circulation – incarnaient l’épuisement des classes moyennes appauvries face aux mesures imposées par les élites de Paris. Ils ont rassemblé 287000 personnes dans toute la France le 17 novembre 2018, date de la première grande manifestation contre la hausse des prix des carburants.
Macron, soumis semaine après semaine à la pression de la rue, a fini par céder aux «gilets jaunes» et suspendu la hausse de la taxe sur le carburant. Cependant, le mouvement a continué, avec plus ou moins d’intensité, avec ses protestations jusqu’à ce qu’il s’essouffle.
Un an après cette révolte, les rues ont de nouveau défié Macron avec des grèves dans les transports publics et des manifestations contre la réforme des retraites à travers le pays. Les syndicats se sont mobilisés. Plus de 800000 personnes ont réclamé le 5 décembre 2019 le retrait de la modification controversée des conditions de retraite.
Lors de cette mobilisation, la France a battu son record avec 51 jours consécutifs de grève dans les transports publics, la plus longue grève depuis mai 68.
Macron a été contraint par la crise sanitaire du Covid-19 de reporter sine die la réforme des retraites, approuvée en mars en première lecture par l’Assemblée nationale treize jours avant le premier verrouillage du coronavirus, mais le projet n’est pas enterré .
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré il y a quelques jours que c’était « une priorité absolue ». Mais Macron ne le remettra pas sur la table tant que la crise sanitaire ne sera pas terminée, selon la chaîne de télévision BFMTV. Reste à savoir s’il pourra le passer avant les élections présidentielles de 2022 ou s’il sortira à nouveau dans la rue et sera contraint de le retirer.
Réforme des retraitesLe gouvernement veut mettre fin au système de retraite complexe en France, en fusionnant les 42 régimes actuels en un seul. Il vise à établir un système universel dans lequel, pour chaque euro coté, vous avez droit à la même pension.
Macron cherche ainsi à mettre fin aux régimes particuliers qui permettent, par exemple, aux travailleurs de la compagnie ferroviaire SNCF et du métro parisien, de prendre leur retraite plus tôt ou dans de meilleures conditions que les autres travailleurs français. Pour cette raison, ces salariés sont ceux qui se sont le plus mobilisés l’an dernier contre la réforme.
Les citoyens sont retournés dans la rue cet automne pour protester cette fois contre le projet de loi sur la sécurité mondiale. La «marche des libertés» a mobilisé le 28 novembre dans toute la France 500 000 personnes, selon les organisateurs, soit 133 000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur. Il y a eu de violents affrontements entre la police et les manifestants.
Ses organisateurs demandent le retrait du projet de loi, notamment l’article 24, qui prévoit de limiter la diffusion d’images de policiers et de gendarmes dans l’exercice de leurs fonctions. Ses détracteurs estiment qu’il favorisera l’impunité et limitera la liberté de la presse.
Le texte sera examiné en janvier par le Sénat. Les partis qui composent la majorité parlementaire à l’Assemblée nationale ont proposé de réécrire l’article 24 à son retour à la chambre basse, compte tenu du rejet qu’il a suscité dans une grande partie de la société française.
La violence obscurcit la manifestation contre la loi sur la sécurité mondiale
Les Français sont revenus dans la rue hier pour protester dans 90 villes contre le projet de loi sur la sécurité mondiale, une norme qui, selon eux, favorisera l’impunité de la police et limitera la liberté de la presse.
A Paris, la violence a assombri la manifestation, avec des affrontements entre la police et les manifestants les plus radicaux. Selon la chaîne de télévision BFMTV, entre 400 et 500 personnes violentes se sont infiltrées dans la manifestation parisienne pour la faire exploser. Les «black blocs» ont tiré des projectiles sur les agents de sécurité, dressé des barricades et provoqué des destructions le long de l’avenue Gambetta: incendies de voitures et de motos, brisant du mobilier urbain et brisant des vitrines. Ils ont également organisé des altercations sur la Plaza de la República. Les forces de l’ordre ont répondu par des accusations de police et ont tiré des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les manifestants les plus violents. Enfin, une trentaine de personnes ont été arrêtées dans la capitale.
«Stop à la loi sur la sécurité mondiale», «Sécurité mondiale = insécurité totale», «Impunité policière» et «Macron laisse la reconnaissance faciale aux Chinois», lisent certaines des banderoles portées par les manifestants à Paris. La marche exigeait la démission du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et du préfet de la police parisienne, Didier Lallement, en plus du retrait total du projet de loi, et pas seulement de l’article 24 controversé.
«C’est une loi qui restreint vraiment nos libertés. Nous n’allons pas pouvoir enregistrer les forces de l’ordre ou diffuser les images », a expliqué Tiphaine, qui portait une banderole qui disait« Impunité, fraternité, état policier ». Cette jeune femme considère qu’il est important que les journalistes et les citoyens puissent enregistrer les policiers afin de documenter les violences policières.El Norte de Castilla, 5 déc 2020
Tags : France, gilets jaunes, sécurité globale, impôts, Macron,
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Responsable maroco-belge de la stratégie vaccinale aux États-Unis : « La Belgique fait toujours face à une pandémie »
Malgré toutes les critiques, notre pays « fait beaucoup » en ce qui concerne l’approche à l’égard de la pandémie du coronavirus. C’est ce qu’a déclarét Moncef Saloui (61 ans) dans le septième jour. Le Belge d’origine marocaine est à la tête de l’opération Warp Speed, qui est chargée de guider l’ensemble de la stratégie vaccinale aux États-Unis.
YURI VLEMINGS
Moncef Saloui est appelé le « pape du vaccin » des États-Unis. Le président Donald Trump l’a nommé à la tête de l’opération Warp Speed le 15 mai de cette année – selon l’équipe de vaccination de Trump – et a salué les qualités de Saloui en tant qu’expert dans le domaine. « J’ai tout appris sur les vaccins en Belgique, chez GlaxoSmithKline », a déclaré M. Saloui, qui est parti du Maroc vers la Belgique le jour de son 17e anniversaire et a donné un coup de pied à la tête des vaccinations chez GSK. Son fils vit toujours à Bruxelles aujourd’hui. Des États-Unis, il reste en contact avec ce qui se passe chez nous.
« À mon avis, la Belgique fait beaucoup, vue de l’extérieur », a déclaré Moncef Saloui au sujet de l’approche hautement critiquée de la pandémie dans notre pays. Selon l’expert en vaccins, nous pouvons également être fiers que trois des vaccins contre le coronavirus en préparation soient ancrés en Belgique : Pfizer à Puurs, GlaxoSmithKline à Wavre et Janssen Pharmaceutica à Beerse.
« La Belgique a effectivement un impact incroyable sur cette pandémie », a-t-il déclaré au cours de la septième journée. « mais les investissements et le développement accéléré de ces trois vaccins viennent des États-Unis. C’est pourquoi je pense qu’il est juste de leur accorder également la priorité », a-t-il évoqué les doses produites dans notre pays mais qui sont déjà en route vers les États-Unis. Slaoui a demandé que tous les vaccins soient mis à la disposition du monde, en tout cas pour les 8 milliards de personnes qui devraient être vaccinées.
Il s’agit simplement de savoir si, par exemple, dans notre pays, mais aussi aux États-Unis, nous aurons suffisamment de personnes vaccinées. Slaoui voulait rassurer les sceptiques. Le terme « vitesse de distorsion » vient de Star Trek et fait référence à la « vitesse imprudente ». Cependant, selon Slaoui, toute la procédure de vaccination n’est pas du tout imprudente. « C’est très rapide, mais c’est aussi réfléchi et sûr », a-t-il dit. « Très cher aussi, mais cela l’a rendu si rapide. Je le compare à la Formule 1 : Vous voulez aller le plus vite possible, mais aussi le plus sûr possible. »
Slaoui a également demandé aux sceptiques d’examiner les données, qui seront accessibles à tous, ou d’écouter les experts en qui ils ont confiance et qui connaissent bien les données. « Fondez donc votre opinion là-dessus », a dit M. Slaoui. « Personnellement, je connais très bien les dates et je vais me faire vacciner, mes enfants, mes parents et tous ceux que j’aime. » Il a ajouté que les vaccins déjà mis au point « ont un taux d’efficacité exceptionnel de 95 % et, dans certains cas, de 100 % » et qu’ils sont tous « très sûrs ». D’autre part, Saloui comprend les préoccupations de sécurité à long terme, « parce que nous ne savons rien à leur sujet par définition encore. »
Saloui a regretté que la pandémie aux États-Unis soit devenue si politisée. « Des dizaines de milliers de personnes meurent parce qu’elles refusent de porter un masque, de se laver les mains ou de garder les mains écartées. C’est vraiment dommage. » Saloui s’est dit convaincu que « sera la seule solution efficace pour être un vaccin sûr et efficace ».
« Heureusement, ce virus est en fait un peu faible », a-t-il dit. « Une personne sur 1 000 meurt, une sur 100 ou peut-être 50 présente des symptômes. Nous avons la chance que ce virus ne soit pas plus mortel, car il perturberait complètement notre économie et notre vie sociale. »
De Morgen, 6 décembre 2020, 15 h 42Tags : #Belgique #Vaccination #Vaccin #coronavirus #Covid19
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L’ONU fait la promotion du cannabis !
par Abdelkrim Zerzouri
La Commission des stupéfiants des Nations unies (CND), organe chargé de la classification des substances considérées comme des drogues au vu du droit international, a-t-elle ouvert la voie à une dépénalisation mondiale du cannabis et ses dérivés en le reclassant hors de la catégorie des drogues les plus dangereuses ?Depuis quelques années, plusieurs pays ont dépénalisé ou ont permis la consommation du cannabis dans un cadre récréatif, mais cette substance et sa résine étaient toujours classées parmi la catégorie la plus prohibitive dans l’annexe IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, où sont groupées les plus dangereuses qui favorisent fortement l’abus et dont l’intérêt médical est considéré comme très faible. Mais avec le vote du 2 décembre dernier, lors de la tenue de la 63e session de la CND, la situation bascule du tout au tout. Et, c’est sur recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que les 53 Etats membres de la CND ont voté en faveur du retrait du cannabis du tableau IV de la Convention unique de 1961 et reconnaître de fait son utilité médicinale et thérapeutique.
Ainsi, à l’égal de l’opium ou la morphine, l’utilisation du cannabis dans la fabrication de médicaments est autorisée par l’OMS et l’ONU. Cette décision a bénéficié de 27 voix favorables, 25 voix contre et une abstention, l’Ukraine. L’Algérie fait partie des pays qui ont voté contre, mais la balance a légèrement penché du côté des pays qui ont voté pour le retrait du cannabis et ses dérivés du tableau IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961.
Comment se fait-il qu’on soit arrivé à bousculer un vieux dogme qui soutient que le cannabis n’a aucun intérêt thérapeutique ? Il y a les scientifiques, bien sûr, qui aspirent à une reclassification du cannabis et ses dérivés, pour son utilité médicinale, mais il y a également d’autres pays qui n’y ont vu que le profit commercial pour soutenir cette décision. A l’enseigne du Maroc, qui a des champs immenses de cannabis à faire fructifier, et qui a voté pour son reclassement hors de la catégorie des drogues dangereuses et prohibées (le Maroc et l’Afrique du Sud sont les deux seuls pays à avoir voté pour).
D’ailleurs, sitôt l’interdiction de l’ONU levée, le débat a été ouvert au sein de la classe politique marocaine pour replacer ce vote par un « oui » à l’ONU dans un contexte national et passer à l’utilisation industrielle du cannabis, prévoyant l’arrivée d’investisseurs étrangers qui n’attendaient pas moins que ce quitus onusien pour conclure des affaires dans ce créneau juteux de la culture du kif au Maroc.
Il faut noter qu’à l’issue de ce vote, le cannabis et ses dérivés restent quand même considérés comme des stupéfiants, car ils passent de la classification dans l’annexe IV à l’annexe I de la convention de 1961, où se trouvent regroupés les substances autorisées pour une utilisation thérapeutique. Mais, en reconnaissant ses bienfaits thérapeutiques au cannabis, comment pourrait-on interdire sa consommation par petits joints, dans un cadre récréatif ? Une législation plus tolérante devrait logiquement suivre sur ce plan.
Le Quotidien d’Oran, 6 déc 2020
Tags : Maroc, cannabis, ONU, stupéfiants, drogues, haschich, kif,
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Le droit à la vie
Les pseudos réprimandes mal placées du Parlement européen à l’endroit de l’Algérie cachent très mal les véritables intentions de l’Occident. Qu’on retienne donc qu’en plus de l’Algérie, la Chine, la Russie et d’autres pays «triés sur le volet» sont régulièrement l’objet de résolutions pondues par des instances à l’image du PE, sur un soit disant manquement aux droits humains. Les parlementaires européens et les lobbies qui les actionnent font mine d’oublier que le droit à la vie est, de loin, le premier droit humain. Or, si l’on établit un bilan de la défense de ce droit entre l’occident, la Chine, la Russie et l’Algérie, il ressort que le même occident a foulé du pied le droit à la vie de ses propres citoyens.
Et pour cause, plus de 50 % des décès provoqués par le Covid-19 l’on été chez eux, en Amérique et en Europe. Les pays victimes de l’acharnement droit-de-l’hommiste ont très largement défendu le droit à la vie de la population. Il est clair que si les chiffres étaient inversés, le Parlement européen et autres instances occidentales auraient brandi le droit à la vie et pondu une série de résolutions accusant la Chine, la Russie et l’Algérie de décimer leur peuples respectifs.
Mais la réalité quotidienne démontre que les dizaines de milliers de morts au quotidien sont comptabilisés chez-eux. On pourrait se satisfaire de l’actualité sanitaire pour démasquer les viles intentions des occidentaux. Mais leur responsabilité dans la transgression du droit à la vie sont bien plus ancienne que l’épisode de la Covid-19.
En effet, en analysant tous les massacres d’hommes, de femmes et d’enfants perpétrés depuis la fin de la guerre froide et même avant, on est amené à dire que le doute n’est plus permis sur les intentions des occidentaux quant à la guerre qu’ils disent mener contre le terrorisme international. Principaux bénéficiaires du marché mondial de l’armement, ce sont eux qui arment les belligérants.
L’Irangate illustre parfaitement cet état de fait. Mais l’interventionnisme de l’Europe et des USA ne s’arrête pas à la fourniture des armes. Ils imposent des embargos qui affament et tuent des milliers d’enfants innocents. Ils se sont amusés à créer El Qaïda, puis Daesh, pour détruire des pays entiers au Moyen Orient.
Sachant cela, il est illogique de croire à la thèse d’un Occident épris de paix et de droits de l’homme. Il est clair que dans la stratégie des puissances occidentales, tous les artifices qu’inventent leurs parlements ne sont que des outils qui leur serviront à créer un monde à leur image. On en a une petite idée : exit le droit à la vie.
Par Nabil G.Ouest Tribune, 6 déc 2020
Tags : Parlement Européen, Algérie, PE, UE, droits de l’homme, Russie, Chine, Etats-Unis, France,
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La France en perte de vitesse au Sahel
Par Mahmoud Benmostefa
Sommes-nous à la veille d’un changement de paradigme dans la région du Sahel ? L’impasse croissante de la stratégie française en particulier, et atlantiste en général, dans la gestion des risques terroristes pousse les Etats de la région à chercher une alternative crédible, durable et acceptable à la traditionnelle mainmise française.Cette dernière a su, à travers les péripéties et les aléas du moment, muter de la Françafrique, chère à Jacques Foccart, à la coopération dans le cadre de la zone du Franc CFA et de la francophonie, avant de finir dans le cadre de l’opération Barkhane, réminiscence de l’impérialisme colonial.
En cette fin 2020, les pays du Sahel confirment davantage leur volonté de changement de partenaire. En effet, il y a un besoin pressant de Russie et de Chine qui se fait ressentir. Ces deux puissances, ne représentent pas dans la mémoire collective des Africains, des pays prédateurs, impérialistes et encore moins colonialistes. Contrairement aux puissances traditionnelles européennes (France et Grande-Bretagne) et dans une moindre mesure, les Etats-Unis durant la Guerre froide.
Les médias mainstream français omettent de relayer les informations qui desservent la cause de leur pays dans la Région ! C’est ainsi que l’information de l’attaque en l’espace de quelques heures, le 30 novembre dernier, de trois bases françaises dans le Nord et l’Est du Mali est passé inaperçu. Les camps, situés à Kidal, Ménaka et Gao ont été touchés par des «tirs indirects», a déclaré Thomas Romiguier, le porte-parole de l’opération Barkhane. Seule la base de Kidal a subi des dommages, a-t-il ajouté. La base de Kidal abrite également des contingents de la Minusma, la mission des Nations unies au Mali.
Et pourtant, ils sont quelques 5.100 soldats français qui sont déployés dans toute la région dans le cadre de l’opération Barkhane. Ces attaques à répétition contre les forces françaises dénotent de l’impasse sécuritaire dans laquelle se trouvent ces forces et les limites objectives de la stratégie de Paris dans le Sahel. D’ailleurs, la mise en place d’une force « locale», le G5 Sahel, qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina Faso, n’a eu qu’un impact limité sur la dynamique de la stabilisation de la région.
La dérobade de BarkhaneC’est pourquoi le chef de la force conjointe du G5 Sahel, le général nigérien Oumarou Namata Gazama, a jugé risquée une réduction de la force Barkhane envisagée par la France. Barkhane semble se dérober de ses responsabilités aux yeux du militaire du Niger où la France compte quatre bases militaires contre cinq américaines.
Dans un entretien diffusé jeudi par Radio France Internationale, le général dit que la montée en régime de Takuba, groupement de forces spéciales européennes mis en avant par la France pour évoquer la nécessité d’un plus grand partage des tâches, ne suffit pas pour l’instant à envisager une diminution de Barkhane.
«Pour l’heure, l’apport de Takuba est certainement très bénéfique mais Barkhane est un partenaire privilégié pour la force conjointe, Barkhane permet de compenser les déficits de nos forces armées nationales», dit le général Oumarou Namata Gazama, qui a précisé que «pour nous en tant que force conjointe, ce serait prématuré d’envisager une réduction de Barkhane et hasardeux pour le G5 Sahel». Autrement dit, une partie de l’élite politico-militaire des pays du Sahel continue de considérer la France comme le «Grand Frère» protecteur, même si le président français Emmanuel Macron a déclaré fin novembre qu’il aurait, «dans les prochains mois, des décisions à prendre pour faire évoluer Barkhane».
Et il semble que le président Macron ai fait acte d’un désintérêt africain croissant quant à la présence française en Afrique. Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le chef de l’Etat français a déclaré : «Il y a une stratégie à l’œuvre, menée parfois par des dirigeants africains, mais surtout par des puissances étrangères, comme la Russie ou la Turquie, qui jouent sur le ressentiment post-colonial». Ainsi, l’argument des néo-colonialistes est la dénonciation d’un «ressentiment post-colonial» ! La France coloniale se permet de fustiger une volonté africaine de diversification des partenariats, au nom du passé commun «colonial».
Grands concurrents de Paris dans la région, la Chine et surtout la Russie ambitionnent d’assoir une présence stratégique multiforme : militaire, économique et culturelle. Pékin, à travers sa stratégie de la Ceinture et la Route (la nouvelle Route de la Soie), Moscou, par le biais d’un activisme diplomatique sans cesse croissant.
Pour satisfaire ses objectifs géoéconomiques et politiques en Afrique subsaharienne, la Russie va réinvestir le continent de multiples manières, en affirmant dans son discours son adhésion aux principes de justice, de droit international, de respect des droits de l’homme et de la souveraineté des nations africaines par opposition, dit-elle, à l’Occident qui ne chercherait qu’à s’approprier les ressources de l’Afrique et à y renforcer sa sphère d’influence. Un retour qui veut s’inscrire dans la durée et dont le point d’orgue sera, en octobre 2019, le premier sommet de Sotchi où Vladimir Poutine rassemblera autour de lui une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement africains.
Reste que les fantasmes néocoloniaux, développés par les tenants de l’ordre ancien, ont la peau dure. Le dernier coup d’Etat au Mali qui a déposé l’ancien président Ibrahim Boubakar Keita (IBK) aurait été l’œuvre de militaires à la solde de Moscou. La preuve ? Ces soldats auraient été formés dans les académies militaires russes. Preuve très mince d’autant que les propagateurs de ces fantasmes font mine d’oublier les facteurs internes liés au ras-le-bol du peuple malien quant à ses conditions de vie socio-économique quotidienne et à l’impasse politique dans laquelle se trouvait le Mali du fait des interférences françaises à répétition et les atermoiements de Paris à propos de l’application de l’accord de paix d’Alger.
C’est cette impasse française qui explique les décisions prises par l’Elysée, et la dernière en date, la négociation pour la libération des otages français au Mali moyennant la libération de prisonniers terroristes, via le paiement d’une rançon. Une stratégie contre-productive non seulement pour le Mali, mais surtout pour la France qui perd ainsi toute crédibilité dans la région. C’est le message qu’avait lancé Alger à Paris.Le Jeune indépendant, 5 déc 2020
Tags : #France #Sahel #Mali
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Sahara Occidental : «Nous devons admettre que nous avons laissé tomber le peuple sahraoui» (ambassadeur Matjila)
«Nous devons admettre que nous avons laissé tomber le peuple sahraoui»L’ambassadeur d’Afrique du Sud aux Nations-Unies, qui a assuré la présidence du Conseil de sécurité durant le mois de novembre, a estimé que la communauté internationale a trahi les aspirations du peuple sahraoui en se montrant incapable d’organiser un référendum d’autodétermination.Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – C’est un constat tragique, mais réel, qu’a dressé Jerry Matjila, l’ambassadeur d’Afrique du Sud représentant permanent à l’ONU lors d’une conférence de presse animée le 1er décembre à New York.Le diplomate, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, a appelé la communauté internationale à reconnaître son échec au Sahara Occidental. Pour lui, le non-respect des promesses au peuple sahraoui de parvenir à un accord définitif par la tenue d’un référendum sur l’autodétermination est une forme de trahison. «Je pense que nous devons admettre que nous avons tous laissé tomber le peuple du Sahara Occidental et que nous avons repoussé de plus en plus l’autodétermination», a dit Jerry Matjila. L’ambassadeur sud-africain a rappelé à la presse que la communauté internationale «a été témoin au cours des trois dernières semaines d’une situation très difficile autour de la région de Guerguerat». «Nous avons vu des tensions monter entre le Front Polisario et le Maroc autour du passage dans cette zone », rappelant qu’à la suite de cette nouvelle violation marocaine du cessez-le-feu, «le Front Polisario a déclaré la fin du cessez-le-feu et la reprise de la lutte armée de libération». L’incapacité, depuis une année, de parvenir à la nomination d’un nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental est un des facteurs qui a gelé l’avancée dans la gestion de ce dossier. Pour l’heure, António Guterres n’a toujours pas réussi à trouver la personne qu’il faut pour assurer cette mission.Opportunité«Devrions-nous examiner un autre mécanisme alternatif ? Nous ne le savons pas. Mais le secrétaire général continuera ses efforts pour tenter de nommer un envoyé et j’espère que les parties cesseront les combats et que l’ONU tiendra alors sa promesse non tenue aux Sahraouis pour la tenue d’un référendum», a ajouté le diplomate sud-africain, dont le pays reconnaît officiellement la République arabe sahraouie démocratique. Pour l’ambassadeur Jerry Matjila, la crise actuelle pourrait être une «opportunité» pour aller vers une solution définitive au dossier sahraoui. «L’Afrique du Sud espère que les parties saisiront cette opportunité pour aller vers une désescalade et retourner à un cessez-le-feu. Le Conseil de sécurité de l’ONU peut saisir l’occasion et avancer vers le référendum sur le Sahara Occidental», a-t-il insisté.Sur le terrain militaire, l’armée sahraouie poursuit ses opérations contre les positions marocaines. Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministère sahraoui de la Défense nationale a indiqué que les pilonnages ont ciblé les secteurs de Baghari, El Farsia, Aousserd et El Mahbes.T. H.. -
Répression marocaine au Sahara Occidental : Des députés britanniques appellent leur gouvernement à briser le silence
Le Sous-secrétaire d’état parlementaire aux Arts, à l’Héritage et au Tourisme du cabinet britannique, Alex Sobel a interpellé le gouvernement britannique sur la situation des détenus politiques sahraouis dans les geôles marocaines, particulièrement celle du détenu politique, Yahia Mohamed El Hafedh Iza, incarcéré à la prison de Bouizakarne au sud du Maroc, et dont la famille ignore le sort depuis le 9 octobre dernier. De son côté le député Maurice Karham du Parti des travaillistes de l’arrondissement d’Islington a demandé au ministère britannique des Affaires étrangères de protester auprès de l’ambassade du Maroc concernant la répression des civils dans les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine, et l’interdiction de voyage et de déplacement pour les militants des droits de l’Homme, suite à la dernière escalade entre le Front Polisario et le Maroc. Pour sa part , le député de Stockport, Navendu Mishra, représentant du même parti a demandé au ministre d’État chargé de la région MENA de soulever, avec le Maroc, les questions et les rapports relatifs à la détention arbitraire et les harcèlements plus fréquents des forces marocaines contre les sahraouis dans la ville de El Ayoun, occupée. Le député Kim Johnson du Parti travailliste pour le district de Liverpool, a quant à lui appelé le gouvernement britannique à interpeller le Maroc sur les rapports relatifs aux actes d’harcèlement dont sont victimes les prisonniers civils sahraouis dans la prison de Kenitra.
Pour le député Alan Brown, ex-président du Groupe parlementaire de solidarité avec le peuple sahraoui et porte-parole du SNP (Parti national écossais), le ministère britannique des Affaires étrangères (Foreign Office) doit interpeller le gouvernement marocain sur l’assignation à résidence de défenseurs sahraouis des droits de l’Homme. Répondant aux questions soulevées par les députés, le ministre d’État pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, James Cleverly, a réaffirmé que son gouvernement « suit de près la situation au Sahara occidental », et continue de prôner la désescalade et la reprise du processus politique sous l’égide de l’ONU.L’Union de la jeunesse népalaise interpelle l’ONUPar ailleurs l’Union nationale de la jeunesse népalaise a demandé à l’ONU à faire pression sur le Maroc pour l’amener à se « retirer immédiatement du Sahara occidental et respecter le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et l’indépendance. » L’organisation népalaise a fait part, de son inquiétude quant à la violation de l’accord de cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre dernier en prenant pour cible un groupe de civils sahraouis qui manifestaient devant la brèche illégale d’El-Guerguerat. L’organisation a réitéré « son soutien constant au combat du peuple sahraoui visant à imposer le respect du droit des sahraouis à la liberté d’expression ainsi que leur combat pour recouvrer leur souveraineté en tant que nation indépendante ».L’Union de la jeunesse népalaise, a souligné que « la situation au Sahara occidental requiert la solidarité et l’attention de la communauté internationale et de toutes les forces progressistes du monde afin de soutenir le peuple sahraoui dans son combat légitime contre l’occupation marocaine ». De même qu’elle s’est indignée de l’inertie de l’ONU et de toutes les instances régionales devant les agissements de l’occupant marocain, avant de condamner le silence de la communauté internationale et sa complicité avec le Maroc qui a violé le droit du peuple sahraoui à la liberté et l’indépendance ». L’Union de jeunesse a appelé le Conseil de sécurité « à adopter une position claire qui devra aboutir à la décolonisation au Sahara occidental, conformément à la décision 1514 et aux autres décisions onusiennes y afférentes ».Dans ce contexte, l’Union de jeunesse népalaise a rappelé aux Nations unies et à toutes les organisations internationales et régionales, « un ensemble de vérités qui semblent être ignorées et enterrées par le fait accompli ». Parmi ces vérités, souligne l’Union, le fait que « le Royaume marocain est une force d’occupation militaire et illégale du Sahara occidental et n’a aucune souveraineté, d’autant que le Sahara occidental est un territoire non-autonome selon l’ONU ». Le NYFN estime que l’indulgence de la Communauté internationale à l’égard du Maroc est synonyme d’un soutien « évident et flagrant à la Loi de la jungle dans les relations internationales. »M. B.Le Courrier d’Algérie, 6 déc 2020 -
«Le peuple a fait échouer les calculs misant sur la chute de l’Algérie» (Belhimer)
AMMAR BELHIMER, MINISTRE DE LA COMMUNICATION «Le peuple a fait échouer les calculs misant sur la chute de l’Algérie»
LE MINISTRE DE LA COMMUNICATION, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT, AMMAR BELHIMER, A AFFIRMÉ, HIER, que le peuple algérien «a fait échouer tous les calculs misant sur la chute de l’Algérie», et ce, «en allant de l’avant dans la concrétisation de la politique d’édification de l’Algérie nouvelle, qui n’obéit à aucun diktat ou chantage».D ans un entretien avec le site Dzertic24, Belhimer a indiqué que «le peuple algérien a fait échouer tous les calculs misant sur la chute de l’Algérie en élisant, d’abord, le président Abdelmadjid Tebboune et en allant de l’avant, ensuite, dans la concrétisation de la politique d’édification de l’Algérie nouvelle, qui n’obéit à aucun diktat ou chantage, qu’elles qu’en soient l’origine ou la nature». Il a estimé, dans ce sens, que le plébiscite populaire de l’amendement constitutionnel et la fidélité de l’Algérie à ses principes de soutien aux causes de libération et d’autodétermination à travers le monde «s’inscrivent en droite ligne dans cette voie».«L’Algérie se trouve, aujourd’hui, à la croisée de deux courants : celui des nostalgiques de la sinistre ère coloniale, qui se cachent derrière des prétentions de démocratie avec ses phases constitutives et transitoires, et celui des tenants d’un changement radical par la voie pacifique et institutionnelle», a indiqué Belhimer.Soulignant, à ce propos, que «le référendum de novembre a plébiscité le deuxième choix», il a soutenu que ce dernier «est bâti sur des bases solides» et qu’il «finira par permettre d’éradiquer les résidus et symboles de l’ancien régime, dont la majorité se trouvent en fuite à l’étranger ou en prison». Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a fait état de la révision prochaine des lois organiques relatives aux élections, aux partis politiques, aux associations et aux médias, «en concrétisation du nouveau mode de gouvernance» dans le pays.Pour Belhimer, «il était prévisible, face à cette dynamique, que la campagne d’aboiements et d’acharnement soit à la mesure de la douleur infligée aux ennemis et à leurs valets par la politique de l’Algérie souveraine et clairvoyante sous la direction du président Tebboune». «La campagne frénétique engagée par des cercles et des milieux hostiles à l’Algérie à travers des fake news sur la santé du Président confirme leur faillite à manipuler l’opinion publique nationale», a-t-il encore relevé, mettant en avant la compassion témoignée par le peuple à son Président dans sa maladie et la relation de confiance qu’il a réussi à établir avec les citoyens en peu de temps.Le ministre a tenu à préciser, à ce propos, que la maladie du Président n’avait jamais été cachée et qu’il l’avait lui même annoncée, assurant qu’il était «en cours de rétablissement et de guérison et rentrera bientôt au pays pour poursuivre l’édification de l’Algérie, qui dérange les ennemis et les haineux». Il a rappelé, dans ce sens, que les services de la Présidence de la République ont tenu «régulièrement» informée l’opinion publique sur l’état de santé du Président.L’ARMÉE NATIONALE POPULAIRE, UN REMPARTEn réponse à une question sur la campagne menée par des médias occidentaux contre l’Algérie et son institution militaire, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a expliqué que «l’institution militaire algérienne est l’éternel complexe du Makhzen» pour plusieurs raisons, mettant en avant, particulièrement, «la cohésion innée et indestructible entre le peuple et son armée et la mise en échec par notre vaillante armée de toutes les manœuvres et plans visant la souveraineté et l’unité de l’Algérie, Etat et peuple». «L’Armée nationale populaire a toujours été le rempart au pied duquel s’échouent tous les complots et machinations individuels ou collectifs», a-t-il affirmé, ajoutant que «grâce aux sacrifices et au professionnalisme de son armée, elle a réussi à sécuriser ses vastes frontières et à raffermir ce lien naturel avec le peuple en dépit de l’acharnement du Makhzen et de ses lobbies à gages et de ses connivences, bien connues, avec certains pays».Il a fait observer, dans ce sens, que «l’Algérie se trouve, en raison de ses positions de principe justes, la cible d’une tentative de représailles orchestrée par plusieurs parties selon des agendas bien précis, notamment à travers la planification de divisions internes et la perturbation de ses efforts, pacifiques et consensuels, notamment dans des pays voisins comme le Mali et la Libye». Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement a soutenu, dans ce contexte, que l’Algérie «demeurera fidèle à ses principes et valeurs et ne versera jamais dans le marchandage des droits et des causes justes, dont celle du Sahara occidental, en application des résolutions de l’ONU et de l’UA, affirmant qu’elle relève de la décolonisation et de l’autodétermination».Belhimer a appelé, ainsi, la communauté internationale, et à sa tête le Conseil de sécurité, à «assumer son entière responsabilité dans le respect du cessez-le-feu, violé par le Maroc, et dans la résolution de la question sahraouie à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination, conformément à la légalité internationale et aux résolutions onusiennes», déplorant «le piétinement des us et coutumes internationales par des groupes d’intérêt». Dans un autre registre, le ministre a fait savoir au sujet des incendies enregistrés dernièrement que les enquêtes sécuritaires avaient révélé «l’implication de suspects et la justice tranchera en appliquant les sanctions prévues dans le Code pénal». Il a salué, à ce propos, l’élan national des Algériens, à titre individuel et au sein des institutions, entreprises et organisations, à travers la participation à une vaste campagne de reboisement.«L’ÉRADICATION DE LA CORRUPTION NÉCESSITERA UN CERTAIN TEMPS»Par ailleurs, et à une question sur les efforts de la justice pour éradiquer la bureaucratie, le ministre de la Communication a estimé que «l’éradication de la corruption, enracinée tout au long des vingt dernières années dans l’administration, les institutions de l’Etat et dans la société, quand bien même possible, nécessitera un certain temps», soulignant des «progrès positifs» en matière d’éradication de ce fléau. Quant à une éventuelle fermeture des écoles du fait de la propagation du coronavirus, le porte-parole du gouvernement a rappelé la déclaration du Premier ministre à Tipasa, que si des cas positifs étaient constatés dans des écoles, ils seront traités individuellement, mais que la décision de fermer les écoles n’était pas à l’ordre du jour. Abordant la reprise par Air Algérie, à compter d’aujourd’hui, des liaisons intérieures et le rapatriement des ressortissants algériens encore bloqués à l’étranger, le ministre a tenu à rappeler «le rapatriement de plus de 30.380 citoyens, entre mars et août derniers».Le ministre de la Communication a évoqué, par ailleurs, les axes majeurs de l’assainissement du secteur annonçant la mise en application, «dès janvier prochain», des 15 normes régissant la distribution de la publicité publique, en attendant la promulgation de la loi relative à la publicité, qui se trouve, a-t-il assuré, «en stade très avancée». Il a fait savoir, en outre, que le décret exécutif relatif aux modalités d’exercice de la presse électronique, «sera bientôt publié au Journal officiel», invitant tous les sites électroniques à «se conformer aux dispositions du décret qui exige le dépôt d’une déclaration par le directeur responsable de l’information accompagnée d’un dossier auprès de l’Autorité compétente et la domiciliation du domaine (.dz)».Source : Horizons, 6 déc 2020#SaharaOccidental #Maroc #Polisario #WesternSahara #Algérie