Mois : décembre 2020

  • Sahara Occidental : De nouvelles attaques sahraouies contre des bases marocaines

    Les positions des forces d’occupation marocaines sont toujours ciblées par des unités de l’armée sahraouie. Les attaques ont touché des cantonnements tout au long du mur des sables, dit le mur de la honte. Selon le ministère de la défense sahraouie, ces attaques étaient intenses.

    La Défense sahraouie a souligné, dans son communiqué n21 que “les unités avancées de l’Armée de libération ont bombardé jeudi la zone de Kalb Ennos dans le secteur de Awsard, la zone d’Oum Odken dans le secteur d’Albkari et également la zone de Tnuched dans le secteur de Mehbes”.
    Des bombardements ont ciblé la zone d’Oum Odken dans le secteur d’Albkari, la zone Alfiyine et Leksibiyine dans le secteur Forsiyah.
    Les combattants de l’Armée sahraouie poursuivent ainsi leurs attaques intenses contre des positions et des tranchées de l’armée d’occupation après que ces dernières ont violé l’accord de cessez-le-feu en attaquant des civils sahraouis non armés qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d’El-Guergerat.
    Les attaques ont engendré des dégâts “considérables” matériels et humains dans les rangs des forces d’occupation marocaines, a conclu le communiqué.
    Sur le plan politique, le ministre des affaires étrangères de Russie, Sergueï Lavrov a appelé les parties au conflit à faire preuve de retenue et à reprendre le processus onusien.
    Dans un entretien téléphonique avec son homologue marocain, M. Lavrov a discuté des développements de la situation au Sahara Occidental, face aux affrontements militaires incessants dans la région d’El Guerguerat, dans le sud du Sahara Occidental, suite à la violation par le Maroc de l’Accord de cessez-le-feu le 13 novembre dernier, appelant à la retenue, au respect du cessez-le-feu et à la reprise des négociations sous l’égide de l’ONU, a indiqué un communiqué du MAE russe rapporté par l’agence Sputnik.
    Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait appelé ce mercredi l’Union africaine (UA) à assumer sa responsabilité face aux graves développements de la situation au Sahara occidental et aux tentatives d’imposer la politique du fait accompli dans les territoires d’un membre fondateur de l’UA. 
    Dans son intervention par visioconférence, lors dune session du conseil exécutif de l’Union africaine, , le chef de la diplomatie algérienne a souligné que ” notre organisation ne peut rester en marge”, estimant que le conseil africain doit assumer la responsabilité qui lui incombe, conformément au texte de son protocole d’institution.
    Après avoir affirmé que la situation actuelle au Sahara occidental “constitue une source de grande inquiétude pour l’Algérie”, M. Boukadoum a prévenu qu’”outre les tentatives d’imposer la politique du fait accompli dans les territoires d’un membre fondateur de notre organisation, les violations enregistrées contre des civils dans la région d’El-Guerguerat ont posé de sérieux défis susceptibles de mettre en péril la paix et la sécurité dans toute la région”.
    Ces développements, a ajouté le ministre des Affaires étrangères, “interviennent au moment où le processus politique de l’ONU pour le règlement de la question sahraouie se trouve dans une impasse sans précédent qui a exacerbé les souffrances du peuple sahraoui en l’absence de perspectives de négociations politiques sérieuses permettant l’autodétermination du peuple sahraoui.

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Morocco

  • Sahara Occidental : Malgré la guerre, les exportations de farine et huile de poissons continuent

    Alors que la guerre d’indépendance a repris le 13 novembre au Sahara Occidental entre le Maroc et l’Armée de libération sahraouie, deux navires quittaient le port de El Aaiun après avoir chargé des produits transformés de poissons pêchés dans les eaux sahraouies sans le consentement du peuple sahraoui.

    Le bateau Oramalia, (IMO 9392640, pavillon Gibraltar) qui peut transporter 6 863 tonnes de marchandises, a chargé 3.000 tonnes d’huile de poisson. Il est parti ce 1er décembre pour Tan-Tan au Maroc où il va charger aussi.

    Ces huiles sont probablement à destination de la Hollande ou d’un autre port d’Europe.

    Le bateau Ekmen Trans (IMO 9204348, pavillon Panama), qui peut transporter 6 687 tonnes de marchandises, a chargé de la farine de poissons.

    La cargaison est probablement à destination de Gulluk en Turquie, comme celle de près de 5.500 tonnes, chargée à bord du bateau Tango Sol (IMO 915901, pavillon Iles Cook), qui est parti de El Aaiun le 26 novembre pour la même destination.

    Les cargaisons sont chargées depuis des camions arrivant au moins depuis les usines de transformation de El Marsa, zone industrielle située juste à côté du port de El Aaiun.

    Équipe Média a fait une évaluation prudente de la valeur des marchandises potentiellement chargées, sur la base des prix mondiaux.

    La valeur de la farine de poisson des deux navires impliqués dans le pillage depuis la reprise de la guerre, Ekmen Trans et Tango Sol, est d’environ 12 millions d’euros.

    Le prix de la tonne est actuellement estimé à 1 200 euros, selon Indexmundi.

    Le précédent navire parti avec une cargaison illégale de farine de poisson, le Princess Nabiha  (IMO 9144457, pavillon Panama) avait quitté le port d’El Aaiun 3 jours avant la reprise de la guerre, le 10 novembre, avec environ 5.000 tonnes de farine de poisson, également en destination de la Turquie.

    La valeur de la cargaison d’huile de poisson partie à bord de l’Oramalia est de 3,6 millions d’euros (3.600.000), si la quantité chargée est de 3 000 tonnes, et le prix de la tonne à 1 200 euros (données Statista 2019).

    Une grande quantité de poissons est nécessaire à la transformation en farines et huiles, qui sont toutes exportées du Sahara Occidental vers l’Europe ou la Turquie. Les prises sont sans commune mesure avec les besoins de la population vivant sur le territoire occupé, les Sahraouis, les colons marocains et les immigrants africains.

    La pêche industrielle et intensive pratiquée abusivement par le Maroc et ses partenaires dans les eaux sahraouies ne respecte absolument pas le cycle vital des poissons, ni l’écosystème marin.

    Cette pêche est d’autre part totalement illégale, de même que la vente des produits transformés, puisqu’il est interdit d’acheter les produits sahraouis obtenus sans le consentement du Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara Occidental.

    Équipe Média, El Aaiun, le 2 décembre 2020

    Sahara Occidental occupé

    #Maroc #SaharaOccidental #Polisario

  • Maroc : Protectorat et indépendance

    Le royaume du Maroc est encore sous protectorat de la France. Sa dépendance s’est même étendue depuis quelques décennies à l’aide israélienne, notamment militaire et à l’aide des pays du golfe, notamment financière. Trahison puis allégeance n’étant pas incompatibles aux demandeurs d’une protection !* 

    Les anciennes colonies françaises ont combattu pour acquérir leur indépendance dans des guerres meurtrières. Les anciens protectorats n’ont pas été aussi loin dans leur lutte et sont restés plus ou moins attaché à leurs « protecteurs ». Ce protectorat de fait, mais jamais nommément cité, permet à la France de poursuivre sa politique « France-Afrique ». 
    Le pouvoir marocain se satisfait de cet état au point de proposer depuis des années aux « territoires du Sud » un plan d’autonomie sous autorité chérifienne, là encore une forme de protectorat, déclinaison du principe des poupées russes, qui a bien sûr l’aval de la France. Demeurer protecteur d’un protecteur permet de garder dans l’ombre une main paternaliste et dirigeante sur la situation. 
    C’est pourquoi les Sahraouis souhaitent un référendum d’autodétermination dont le résultat permettrait une réelle indépendance. Une indépendance proposée par l’ONU dans le cadre de la décolonisation. Il ne faut donc pas confondre plan d’autonomie marocain et référendum d’autodétermination proposé par l’ONU. En tant que membre permanent du conseil de sécurité la France devrait logiquement soutenir cette option onusienne. Elle tient en fait un double discours de confusion : Celui de soutenir le plan d’autonomie marocain et d’autre part de s’en remettre aux décisions de l’ONU, décisions qu’elle sape à la fois par un lobbying diplomatique et en s’opposant par veto ou abstention aux décisions du conseil de sécurité qui ne peuvent s’appliquer qu’à la majorité absolue. 
    L’interdépendance de tous les pays est aujourd’hui plus que jamais une réalité, la mondialisation l’atteste. L’absence de ressources ou le sacrifice de certaines d’entre elles dans le deal des accords internationaux met en place une dépendance économique dont les crises environnementales et sanitaires montrent les limites. Et la frontière reste ténue entre dépendance économique et dépendance géostratégique, voire politique. 
    Le royaume du Maroc est encore sous protectorat de la France. Sa dépendance s’est même étendue depuis quelques décennies à l’aide israélienne, notamment militaire et à l’aide des pays du golfe, notamment financière. Trahison puis allégeance n’étant pas incompatibles aux demandeurs d’une protection !* 
    Les anciennes colonies françaises ont combattu pour acquérir leur indépendance dans des guerres meurtrières. Les anciens protectorats n’ont pas été aussi loin dans leur lutte et sont restés plus ou moins attaché à leurs « protecteurs ». Ce protectorat de fait, mais jamais nommément cité, permet à la France de poursuivre sa politique « France-Afrique ». 
    Le pouvoir marocain se satisfait de cet état au point de proposer depuis des années aux « territoires du Sud » un plan d’autonomie sous autorité chérifienne, là encore une forme de protectorat, déclinaison du principe des poupées russes, qui a bien sûr l’aval de la France. Demeurer protecteur d’un protecteur permet de garder dans l’ombre une main paternaliste et dirigeante sur la situation. 
    C’est pourquoi les Sahraouis souhaitent un référendum d’autodétermination dont le résultat permettrait une réelle indépendance. Une indépendance proposée par l’ONU dans le cadre de la décolonisation. Il ne faut donc pas confondre plan d’autonomie marocain et référendum d’autodétermination proposé par l’ONU. En tant que membre permanent du conseil de sécurité la France devrait logiquement soutenir cette option onusienne. Elle tient en fait un double discours de confusion : Celui de soutenir le plan d’autonomie marocain et d’autre part de s’en remettre aux décisions de l’ONU, décisions qu’elle sape à la fois par un lobbying diplomatique et en s’opposant par veto ou abstention aux décisions du conseil de sécurité qui ne peuvent s’appliquer qu’à la majorité absolue. 
    L’interdépendance de tous les pays est aujourd’hui plus que jamais une réalité, la mondialisation l’atteste. L’absence de ressources ou le sacrifice de certaines d’entre elles dans le deal des accords internationaux met en place une dépendance économique dont les crises environnementales et sanitaires montrent les limites. Et la frontière reste ténue entre dépendance économique et dépendance géostratégique, voire politique. 
    Les ressources en matières premières du Sahara Occidental (Phosphate et pétrole off-shore), ses ressources halieutiques et agricoles, – dont le pillage condamné par la justice internationale continue malgré tout -, limite la dépendance marocaine en cas de plan d’autonomisation, pas en cas de référendum d’autodétermination favorable au peuple sahraoui. Le makhzen est tiraillé entre deux contradictions qui lui permettraient de demeurer une puissance, son expansionnisme délirant (l’ayant conduit à revendiquer la Mauritanie, une partie du Sénégal et de l’Algérie, le Sahara Occidental) et sa dépendance d’ancien protectorat. 
    L’objectif du pouvoir marocain était de passer d’un état de colonialisme occupant le territoire du Sahara Occidental condamné mais hypocritement admis par les instances internationales à un état de protectorat lui garantissant « le timbre et le drapeau » (dixit Hassan II), c’est-à-dire excluant toute réelle autonomie interne. 
    L’époque où le Maroc, comme le disait Hassan II, était dans une position confortable et n’était pas pressé : « Le Maroc n’est pas assis sur une baïonnette mais sur un rocking chair » (Hassan II) semble révolue. 
    Depuis des années le Maroc, soutenu par la France, fait obstruction au calendrier international du processus de décolonisation et « grignote » jusqu’aux accords qu’il a signés. La brèche de Guerguerat aura été, dix années après Gdeim Izik, l’ultime provocation d’une politique coloniale actuelle ou d’un protectorat souhaité de la part du Maroc.
    La France ne retrouvera pas sa dignité, depuis longtemps perdue avec son image effacée de nation défendant les Droits Humains. On peut juste espérer qu’elle puisse enfin respecter le Droit. 
    En reprenant les armes, le peuple sahraoui continue d’affirmer son désir d’indépendance, sachant pour l’avoir déjà vécu dans sa chair à quels sacrifices il lui faudra consentir. 
    Jean-François Debargue
    Le 18 novembre 2020
    * Trahison d’Hassan II envers la ligue arabe permettant à Israël d’être prévenu de la guerre des 6 jours. 
    Source : Entre les lignes entre les mots, 2 déc 2020
    #Maroc #France #Protectorat
  • Sahara Occidental : Donner vie aux textes juridiques et condamner le crime de colonisation par peuplement

    « La multitude des droits reconnus aux Sahrahouis contraste cependant avec la rareté de leur mise en application dans les prétoires de par le monde. A tel point que l’on en vient à se demander si ce ne sont pas les systèmes judiciaires nationaux et internationaux eux-mêmes qui en seraient la cause, en ce qu’ils ne fourniraient pas de cénacle approprié à la mise en œuvre des droits que leurs systèmes juridiques prétendent protéger »
    Antoine Quéré interroge en regard du droit (français, européen, international) les qualifications possibles des pratiques des sociétés françaises au Sahara occidental, inscrit en 1963 sur la liste des « territoires non-autonomes » de l’ONU, territoire occupé par l’Etat marocain, territoire revendiqué par le Front Polisario et la République Arabe Sahraouie Démocratique.
    L’auteur revient sur l’histoire de ces territoires en particulier après la colonisation par le Roi d’Espagne à la fin du XIXème siècle.
    Il me semble important de souligner la Mission des Nation Unies pour un Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) et que « Ce référendum n’a jamais été mis en œuvre en raison de désaccords des parties sur la constitution des listes électorales ». Les colonisateurs ne reconnaissent jamais la légitimité des seules populations colonisées pour leur autodétermination.
    Antoine Quéré parle aussi du rapport de la diplomatie française avec cette question, dont la non-reconnaissance de l’existence de l’Etat sahraoui et des conséquences possibles en termes de « qualification de l’infraction de participation au transfert de population en territoire occupé ». A noter que ce « crime de transfert de population occupé » a été reconnu dans d’autres situations d’occupation dont celle des colonies israéliennes…
    « Notre étude se focalisera sur les entreprises françaises personnes morales ayant des activités économiques au Sahara Occidental et donc sur les organes et représentants qui peuvent être des personnes physiques ». Antoine Quéré aborde les activités économiques, les ressources en phosphates, les ressources halieutiques, l’utilisation du sable et du sel, l’eau des nappes phréatiques, la prospection de pétrole, la question des ventes d’armes…
    Il discute très en détail du domaine juridique, de « crime de transfert de population en territoire occupé », de « crime de colonisation de peuplement », de « territoire occupé », de « conflit armé international », de Conventions internationales, de la Déclaration du Caire des droits de l’homme en islam (5 août 1990) signée par le Maroc qui énonce entre autres : « La colonisation, sous toutes ses formes, est strictement prohibée en tant qu’une des pires formes d’asservissement. Les peuples qui en sont victimes ont le droit absolu de s’en affranchir et de rétablir leur autodétermination. Tous les Etats et peuples ont le devoir de les soutenir dans leur lutte pour l’élimination de toutes les formes de colonisations et d’occupation. Tous les peuples ont le droit de conserver leur identité propre et de disposer de leurs richesses et de leurs ressources naturelles ».
    L’auteur traite de multiples questions liées aux précédentes, de la conjugaison de « la liberté de commerce » avec le respect du droit à l’autodétermination des peuples et à leur souveraineté territoriale, de la « qualification de la situation géopolitique au Sahara Occidental », de la responsabilité pénale des entreprises françaises pour leurs activités en lien avec le Sahara Occidental…
    Il aborde, entre autres, l’imbroglio lexical et le contournement d’un terme tabou « occupation », des décisions internationales équivoques, des décisions administratives « en soutien de la diplomatie française », le constat « d’une occupation notoire issue d’un conflit armé international », l’élément moral du « crime constitué par la publicité de l’occupation »…
    « Notre deuxième partie vise donc à démontrer que d’une part des entreprises françaises participeraient au transfert de Marocains au Sahara Occidental et que d’autre part, le crime de colonisation pourrait leur être imputé. Démontrer l’imputation, c’est à dire le rattachement entre l’acte interdit (le transfert qu’il s’agira de prouver) et l’auteur (les entreprises transnationales françaises), est un défi juridique ».
    Je ne vais pas aborder les différentes questions et les réponses possibles proposées par l’auteur dans cette seconde partie. Je me contente de souligner un problème plus général, la construction institutionnelle et juridique de l’irresponsabilité des personnes morales, des conseils d’administration et des grands actionnaires des firmes transnationales (cela est aussi vrai pour toutes les formes de sociétés commerciales dites à responsabilités limitées des actionnaires SARL, SAS, SA). Ce sujet bien évidement dépasse le cadre du Sahara Occidental. Je l’ai récemment évoqué à propos des agissements de Total en Ouganda et en Tanzanie (https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/11/19/le-petrole-contre-les-droits-humains/).
    « L’occupation du Sahara Occidental par le Maroc est légitimée grâce aux investissements étrangers qui développent ainsi ses prétendues « provinces du Sud ». Parmi ces investissements et activités économiques figurent ceux des entreprises transnationales française, présentes au Sahara Occidental. Certaines de leurs activités semblent s’apparenter à une participation au transfert, direct ou indirect et par une puissance occupante, d’une partie de sa population civile dans le territoire qu’elle occupe. C’est un crime de guerre selon l’article 421-26 du Code pénal et la responsabilité pénale des entreprises française pourrait vraisemblablement être engagée ».
    Antoine Quéré : Crime de colonisation par peuplement
    Etude de cas sur les activités économiques de sentreprises françaises au Sahara Occidental
    Apso Editions, Aubagne 2020, 96 pages, 8 euros
    Didier Epsztajn
    Source : Entre les lignes entre les mots, 2 déc 2020

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc

  • Point de presse quotidien du Bureau du porte-parole du Secrétaire général

    Ce qui suit est une transcription quasi-verbatim de l’exposé d’aujourd’hui de midi par Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général.

    ** Secrétaire général – COVID-19

    Bon jeudi à vous tous. Comme vous l’avez vu ce matin, le Secrétaire général s’est adressé à la Session extraordinaire de l’Assemblée générale en réponse à la pandémie du COVID-19. Il a déclaré que, pour la première fois depuis 1945, le monde entier est confronté à une menace commune, indépendamment de sa nationalité, de son appartenance ethnique ou de sa religion. M. [António] Guterres a noté que, bien que le COVID-19 ne fasse pas de discrimination, nos efforts pour le prévenir et le contenir le font, ajoutant qu’il a frappé durement les plus pauvres et les plus vulnérables.

    Bien qu’un vaccin soit bientôt disponible, le Secrétaire général a souligné que nous ne devons pas nous leurrer – un vaccin ne peut pas réparer les dommages qui s’étaleront sur des années, voire des décennies, à venir. Alors que cette année difficile tire à sa fin, il a déclaré que nous devons nous résoudre à prendre des décisions et des actions difficiles et ambitieuses qui mèneront à de meilleurs jours à venir. Le Secrétaire général a ajouté que, dans une crise mondiale, nous devons répondre aux attentes de ceux que nous servons avec unité, solidarité et action mondiale multilatérale coordonnée.

    **Conseil de sécurité

    Juste une mise à jour sur le Conseil de sécurité, qui a tenu ce matin une réunion sur la réforme du secteur de la sécurité. Lors d’un exposé au nom du Secrétariat de l’ONU, le Sous-Secrétaire général, Bintou Keita, a déclaré que pour les sociétés qui se remettent d’un conflit et de l’instabilité, la réforme du secteur de la sécurité est très prometteuse. Ajoutant qu’il est largement reconnu qu’il s’agit d’un élément clé du soutien de l’ONU aux efforts nationaux visant à maintenir la paix et à prévenir «l’éclatement, l’escalade, la continuation et la récurrence du conflit» dans tout le continuum de la paix.

    Mais elle a rappelé aux membres du Conseil que les attentes doivent être réalistes. La gouvernance et la réforme du secteur de la sécurité est une entreprise complexe et à long terme, qui s’étend parfois sur une génération. Par conséquent, a-t-elle conclu, il est important que le soutien de l’ONU dans ce domaine reste fermement ancré et informé par les besoins de sécurité de la population, en tenant compte de chaque contexte unique et de chaque expérience historique.

    **Ethiopie

    Une note de l’Éthiopie et de la région. Nos collègues humanitaires nous disent qu’une mission est sur le terrain à Afar depuis hier pour évaluer les besoins les plus immédiats des personnes déplacées par le conflit au Tigray et guider notre réponse. Cela fait suite à l’accord dont nous vous avons parlé hier entre l’ONU en Éthiopie et le gouvernement fédéral pour faciliter l’accès des organisations humanitaires aux zones sous le contrôle du gouvernement.

    Le conflit au Tigray continue de pousser les gens au Soudan en quête de sécurité. Plus de 46 400 personnes – dont près de la moitié sont des enfants – sont maintenant arrivées au Soudan depuis le début du mois de novembre. Le HCR (Agence des Nations Unies pour les réfugiés) et ses partenaires augmentent la capacité du camp d’Um Rakuba, qui accueille déjà plus de 10 000 réfugiés éthiopiens.

    **Yémen

    En ce qui concerne le Yémen, la fenêtre pour prévenir la famine au Yémen se rétrécit alors que de nouveaux chiffres révèlent des niveaux records d’insécurité alimentaire aiguë dans le pays. C’est selon les nouvelles informations fournies aujourd’hui par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance). L’analyse de la nouvelle classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) des agences pour le Yémen indique que des poches de conditions de famine – ou d’insécurité alimentaire de phase 5 – sont déjà revenues pour la première fois en deux ans. Ils préviennent que le nombre de personnes confrontées à ce degré d’insécurité alimentaire catastrophique pourrait presque tripler, passant de 16 500 actuellement à 47 000 personnes entre janvier et juin 2021. Dans le même temps, l’analyse d’aujourd’hui prévient que le nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire de phase 4 – c’est la phase d’urgence – devrait passer de 3,6 millions à 5 millions de personnes.

    ** Fonds des Nations Unies pour l’enfance – Appel de fonds d’urgence

    Nos amis d’en face de l’UNICEF ont lancé aujourd’hui le plus grand appel de fonds d’urgence jamais lancé. Ils recherchent 6,4 milliards de dollars pour atteindre 300 millions de personnes, dont plus de 190 millions d’enfants, avec un soutien et des services essentiels jusqu’à la fin de 2021. L’appel est une augmentation de 35% par rapport aux fonds demandés pour [cette] année. L’UNICEF affirme que cela reflète les besoins humanitaires croissants à l’échelle mondiale au milieu des crises prolongées dues à la pandémie.

    L’UNICEF note également que le nombre de catastrophes liées au climat a triplé au cours des 30 dernières années – menaçant la sécurité alimentaire, augmentant la pénurie d’eau, forçant les gens à quitter leur domicile et augmentant le risque de conflits et d’urgences de santé publique. On estime que 36 millions d’enfants, plus que jamais, sont déplacés en raison des conflits, de la violence et des catastrophes. La malnutrition chez les enfants est en augmentation dans les pays du monde entier. Et quelques mises à jour sur le maintien de la paix.

    **République centrafricaine

    Nous avons une mise à jour sur les prochaines élections en République centrafricaine. La Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSCA) est au courant de la décision rendue plus tôt dans la journée par la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine concernant les candidatures à l’élection présidentielle prévue, comme vous le savez, pour la fin de cette année. La Mission des Nations Unies appelle toutes les parties prenantes à respecter la décision de la Cour et à travailler ensemble pour faire avancer le processus électoral. L’ONU continue d’apporter un appui multiforme à ce processus.

    **République Démocratique du Congo

    La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) rapporte que le Représentant spécial adjoint pour les opérations et la protection, David Gressly, s’est rendu dans les villes de Fataki et Bayoo – ou plutôt dans deux villages du territoire de Djugu en Ituri – dans le cadre de le soutien de la Mission aux communautés et autorités locales. Là, il a rencontré des femmes locales pour discuter de l’impact du conflit en cours dans la région et des moyens de rétablir la paix dans cette partie de l’Ituri.

    La Mission des Nations Unies continue de travailler en étroite collaboration avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Djugu, notamment en matière de reconnaissance aérienne, de patrouilles motorisées et à pied de jour et de nuit, l’évacuation des soldats blessés lors des combats et des opérations militaires spéciales. . La Mission des Nations Unies a également déployé des bases militaires à Fataki et Bayoo pour empêcher les activités armées et protéger la population civile.

    **France

    Et on m’a demandé une réaction au décès de l’ancien Président de la France, et je peux vous dire que le Secrétaire général est attristé par le décès du Président Valéry Giscard d’Estaing. Il exprime ses sincères condoléances et sa profonde sympathie à la famille de M. Giscard d’Estaing et au peuple français. Dans le cadre de son héritage, M. Giscard d’Estaing restera dans les mémoires pour son engagement et sa contribution à l’intégration européenne, ainsi qu’à la coopération entre les principaux pays industrialisés.

    ** Journée internationale des personnes handicapées

    Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des personnes handicapées. Dans son message pour la journée, le Secrétaire général a noté que lorsque des crises telles que le COVID-19 frappent les communautés, les personnes handicapées sont parmi les plus touchées. Il a déclaré que même dans des circonstances normales, le milliard de personnes handicapées dans le monde sont moins susceptibles d’avoir accès à l’éducation, aux soins de santé et aux moyens de subsistance ou de participer et d’être incluses dans la communauté. Il a souligné qu’à mesure que le monde se remet de la pandémie, nous devons nous assurer que les aspirations et les droits des personnes handicapées sont inclus et pris en compte dans un monde post-COVID inclusif, accessible et durable.

    ** Malawi – Handicap

    À ce propos, je tenais à signaler que notre équipe sur le terrain au Malawi, dirigée par la coordonnatrice résidente Maria Jose Torres, a appelé tout le monde – y compris le gouvernement, la société civile et le secteur privé – à faire plus pour garantir l’égalité participation des personnes handicapées et pour atteindre les ODD (Objectifs de développement durable). Mme Torres dit que plus de 10% des Malawites qui vivent avec au moins un type de handicap continuent de souffrir de difficultés disproportionnées pour accéder à l’éducation, aux services de santé et à des sources de revenus dignes.

    L’équipe de l’ONU a également fermement condamné les cas récents de meurtres et d’exhumations de restes de personnes atteintes d’albinisme. Il a appelé à mettre fin à ces attaques et à la profanation des tombes, ainsi qu’à la persistance de croyances néfastes qui engendrent la discrimination, l’exclusion et la violence contre les personnes atteintes d’albinisme. L’équipe a également noté les multiples défis auxquels sont confrontées les femmes et les filles handicapées, en particulier la menace de violence sexuelle, qui s’est également aggravée pendant la pandémie.

    ** Indice des prix des aliments

    Et voici notre mise à jour mensuelle sur l’indice des prix des denrées alimentaires de la FAO, qui indique que les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement augmenté en novembre pour atteindre leur plus haut niveau en près de six ans. L’indice FAO des prix des denrées alimentaires s’est établi en moyenne à 105,0 points au cours du mois, en hausse de 3,9% par rapport à octobre et de 6,5% de plus que sa valeur un an plus tôt.

    La FAO a également noté que l’impact de la pandémie du COVID-19, en particulier en termes de pertes de revenus, est un facteur important des niveaux d’insécurité alimentaire mondiale. La pandémie intensifie des conditions déjà fragiles causées par les conflits, les ravageurs et les chocs météorologiques, y compris les récents ouragans en Amérique centrale et les inondations en Afrique. Selon le rapport trimestriel sur les perspectives de récolte et la situation alimentaire, également publié aujourd’hui par la FAO, 45 pays continuent à avoir besoin d’une aide extérieure pour l’alimentation. Parmi ces pays, 34 se trouvent en Afrique.

    **Océans

    Je tenais à signaler qu’aujourd’hui était également le lancement du rapport du Groupe de haut niveau pour une économie océanique durable. Dans un message vidéo, le Secrétaire général a déclaré que les conclusions du rapport, qui sont le fruit de deux années de recherche d’experts, devaient être mises en œuvre. Il dit qu’avec de meilleures politiques et technologies, nous pouvons produire jusqu’à six fois plus de nourriture à partir de l’océan, générer 40 fois plus d’énergie renouvelable, sortir des millions de personnes de la pauvreté et contribuer à un cinquième des réductions de gaz à effet de serre.

    Le Secrétaire général a également félicité les 14 chefs d’État du Panel océanique qui ont convenu que, d’ici 2025, leurs pays géreront de manière durable toutes les zones océaniques sous leur juridiction nationale. Il a également salué le leadership des pays qui ont adhéré à la Global Ocean Alliance. Khalas. Betul, puis James.

    Source : United Nations, 3 déc 2020 (traduction non officielle)

    Tags : COVID-19, Conseil de sécurité, Ethiopie , Yémen, Fonds des Nations Unies pour l’enfance, République centrafricaine, République Démocratique du Congo, France, Journée internationale des personnes handicapées, Malawi, Handicap, Indice des prix des aliments, Océans,

  • Immigration : l’Union européenne ménage le Maroc

    Analyse 

    Rabat est central dans la politique européenne visant à contenir les migrants illégaux. Depuis 2018, 343 millions d’euros d’aides ont été versés par l’Union européenne au royaume chérifien, notamment pour la formation de sa police.
    Les arrivées illégales aux Canaries font l’objet d’une intense activité diplomatique. Cette année, 18 000 migrants ont atteint l’archipel espagnol, situé au large des côtes marocaines, contre un peu moins de 3 000 l’an dernier. Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, était en visite au Maroc mardi 1er décembre.
    « Il semble que plus de la moitié des migrants soient marocains, et il est important de savoir comment faire en sorte qu’ils rentrent », a-t-elle affirmé. Mais elle promet aussi de faciliter les visas pour les Marocains : « Pour moi, avoir moins d’arrivées irrégulières et renvoyer ceux qui ne sont pas autorisés à rester est étroitement lié à la facilitation des visas et à la migration légale. »
    Une aide financière pour Rabat
    La commissaire européenne sait qu’elle a besoin du Maroc pour contenir l’arrivée de migrants sur les côtes espagnoles. L’Union européenne pourrait ainsi augmenter son aide financière à Rabat pour la sécurisation de ses frontières. Depuis 2018, le royaume chérifien a reçu 343 millions d’euros d’aides européennes, notamment pour la formation de sa police. La Commissaire européenne est disposée à étudier un mécanisme de compensation financière afin de soutenir le gouvernement à supporter les coûts de cette nouvelle crise migratoire.
    Ce point sera à l’ordre du jour du sommet européen des 10 et 11 décembre. L’Italie, l’Espagne, la Grèce et Malte ont uni leurs voix dans une lettre adressée mercredi 25 novembre aux dirigeants de l’Union afin d’exposer leurs inquiétudes concernant la pression migratoire sur leurs côtes.
    Il y a une semaine, le ministre espagnol de l’intérieur Fernando Grande-Marlaska s’était rendu à Rabat pour expliquer que la politique de Madrid consiste à « renvoyer » les migrants « qui sont irréguliers et qui ne sont pas éligibles à la protection internationale ». Mais il avait pris soin de ménager son partenaire, soulignant la « coordination extraordinaire » de son pays avec le Maroc.
  • Affaire Belliraj: décision de renvoi pour assises le 24 décembre


    Le 24 décembre, la chambre d’accusation bruxelloise se prononcera sur l’affaire d’Abdelkader Belliraj, le Belge d’origine marocaine soupçonné de six meurtres politiques dans les années 1980. Le procureur fédéral demande que l’homme soit acquité.

    Il y a cinq ans, Belliraj était déjà acquité par la salle d’audience. Il était soupçonné de faire partie d’une organisation terroriste dans les années 1980. Belliraj aurait été impliqué dans six meurtres dans les années 1980, dont celui du Dr Joseph Wybran, alors président du Comité de coordination des organisations juives en Belgique (CCOJB). Son implication présumée dans ces faits a été révélée lorsque Belliraj a été arrêté au Maroc il y a plusieurs années, soupçonné de terrorisme. Belliraj a avoué les meurtres aux enquêteurs marocains, mais ses avocats disent que ces aveux sont « inadmissibles » parce que Belliraj les aurait faits sous la torture. Il a été condamné au Maroc et purge actuellement une peine à perpétuité.

    Sécurité de l’Etat

    Selon la chambre du conseil, il ne pouvait pas être suffisamment inculpé pour le renvoyer devant la cour d’assises. Un appel a été interjeté, ce qui signifie que la chambre d’accusation doit maintenant décider si Belliraj et six autres suspects en Belgique doivent être jugés devant la cour d’assises pour ces faits. Le parquet fédéral demande le non-lieu. Selon La Dernière Heure, le parquet soutient que les faits sont prescrits et qu’il n’y a pas suffisamment d’indices de culpabilité. En revanche, les parties civiles, dont la veuve du Dr Wybran, insistent sur un procès d’assises. Le dossier traîne depuis plusieurs années. Par exemple, en 2016, l’IA a décidé d’autoriser des enquêtes supplémentaires, afin de pouvoir vérifier si Belliraj avait effectivement travaillé comme informateur à la Sûreté de l’État. Selon La Dernière Heure, la Sûreté de l’Etat aurait admis que c’était le cas, mais n’aurait soumis qu’un dossier incomplet. Le Ki. statuera sur l’affaire le 24 décembre.

    Source : hln.be, 4 déc 2020 (traduction non officielle)

    Tags : Maroc, Belgiaue, Belliraj, Dr Wybran, terrorisme,

  • Sahara occidental : une parlementaire européenne n'exclut pas "une guerre sanglante" face à la passivité de l'UE

    STOKHOLM – Le membre du Parlement européenne (PE), du parti social démocrate suédois, Mme. Jytte Guteland a affirmé que « l’inertie et la passivité de l’Union européenne (UE) devant la décolonisation du Sahara occidental ouvrirait le champ à une autre guerre sanglante ».

    « Au lieu de s’employer au soutien des efforts visant la décolonisation pacifique tant attendue de la dernière colonie en Afrique, l’UE a tenu à conclure un accord commercial au-dessus de la tête des Sahraouis et contre leur volonté, afin de continuer à exploiter les ressources sahraouies et préserver les intérêts économiques du Maroc dans les territoires occupés », a écrit Mme. Guteland dans une analyse rapportée par l’Agence SPS.
    Pour la député européenne, il est impératif pour l’UE de se prononcer et de défendre le Sahara occidental où le Maroc occupe illégalement de grands territoires depuis 1975, sous les yeux de la Minurso créée en 1991 et qui a échoué durant 29 ans dans sa principale mission, à savoir l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination au profit du peuple sahraoui.
    Exaspéré contre la violation par le Maroc du cessez-le-feu à El-Guerguerat, Mme. Guteland a avoué avoir transmis, conjointement avec des députés membres du Groupe des amis du Sahara occidental, une correspondance au haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, dans laquelle le groupe a invité l’UE à condamner l’attitude du Maroc et à parvenir à une solution pacifique au conflit, en faisant respecter le droit international et le droit des Sahraouis à l’autodétermination.
    Le statu quo au Sahara occidental, précise l’article de la députée socio-démocrate, a nourri davantage la désespérance chez les réfugiés sahraouis qui assistent, depuis 45 ans de conflit, à l’échec du processus politique onusien, 29 ans après son lancement, censé garantir au peuple sahraoui son droit à l’indépendance.
    « L’occupation marocaine du Sahara occidental est inadmissible, de même que la blackout sur la violation flagrante du droit international est intolérable, c’est pourquoi, la Commission européenne est appelée à faire respecter les chartes internationales et les droits de l’Homme même avec les pays étroitement liés au plan économique », a-t-elle écrit.
    Et d’appeler la Commission à « mettre un terme à la passivité afin d’éviter le danger d’une autre guerre de sang aux abords de l’UE ».
    APS

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc

  • Le Polisario maintient la pression sur les forces marocaines (géopolitologue)

    Le géopolitologue Raouf Farrah : le Polisario maintient la pression sur les forces marocaines

    Le géopolitologue Raouf Farrah a affirmé, jeudi, le maintien du Front Polisario de ses positions stratégiques sur le terrain, après que l’armée sahraouie a infligé de lourdes pertes humaines et matérielles aux forces d’occupation marocaines, en riposte à l’agression militaire contre les civils sahraouis dans la brèche illégale d’El-Guerguerat.
    Lors de son intervention sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, Farrah a critiqué le silence des Nations Unies concernant le non-respect du cessez-le-feu, les faibles rapprochements diplomatiques et les limites de la stratégie du statu quo.
    L’universitaire algérien a souligné la difficulté d’un renouveau politique, appelant à la nomination d’un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental.
    L’agression marocaine, menée le 13 novembre, continue de susciter une large vague d’indignation et de condamnation internationale parmi les classes politiques et populaires et les organismes de défense des droits de l’Homme qui ont demandé à l’ONU d’agir rapidement en vue d’un règlement du conflit du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale.
    D’autre part, plusieurs parties internationales ont imputé la montée de tensions dans la zone d’El-Guerguerat, suite à l’agression militaire marocaine contre des civils sahraouis, aux atermoiements de l’ONU dans la mise en œuvre du plan de paix dans la région, notamment son volet relatif à l’organisation d’un référendum d’autodétermination, seule solution de règlement.
    A cet effet, ils ont tenu le Maroc pour responsable des conséquences de sa violation de cessez-le-feu signé avec le Front Polisario en 1991, sous l’égide de l’ONU.
    Source : Radio Algérie, 3 déc 2020
  • Sahara Occidental : La question sahraouie reviendra-t-elle sur le devant de la scène à l’ONU?

    Des espoirs d’un apaisement de tensions au Sahara Occidental, après la violation par le Maroc du cessez-le-feu signé avec le Front Polisario, grandissent après la prise, mardi, de la présidence tournante mensuelle du Conseil de sécurité des Nations unies par l’Afrique du Sud.

    Ainsi, la question sahraouie devrait être au cœur des préoccupations de l’Afrique du Sud qui préside le Conseil de sécurité de l’ONU, sachant que ce pays n’a de cesse d’exprimer son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Lors de la première conférence de presse après la prise de la présidence du Conseil de sécurité par son pays, le représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès des Nations Unies, Jerry Matthews Matjila a déclaré mercredi que « l’accord de cessez-le-feu a été signé à la base en 1991 en prélude à la tenue d’un référendum d’autodétermination entre 1991 et 1993 ».
    « Trois décennie se sont écoulées, déplore Jerry Matthews Matjila, sans que ce référendum ne soit organisé. Du coup, nous devons reconnaître avoir déçu le peuple sahraoui et reporté à maintes reprises le référendum d’autodétermination », ont rapporté des médias sahraouis.
    En effet, l’occupant marocain et les pays qui le soutiennent notamment la France ont souvent sabordé les efforts de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).
    Par ailleurs, le représentant permanent de l’Afrique du Sud auprès des Nations Unies a exprimé son optimisme quant aux efforts du secrétaire général de l’ONU António Guterres en novembre dernier en s’appuyant sur trois émissaires bien que la question fut difficile dans la mesure où ces derniers ont refusé de jouer le rôle de médiation dans ce conflit.
    En outre, ce diplomate sud-africain envisage de s’employer à la rechercher d’un autre mécanisme pour atteindre cet objectif, tout en réitérant sa confiance au SG de l’ONU pour ses efforts en vue de désigner un autre envoyé pour le Sahara occidental en remplacement de l’ancien président allemand Horst Köhler.
    Le président du Conseil de sécurité a émis également le vœu à ce que les deux parties s’entendent sur un cessez-le-feu et que l’ONU tienne ses promesses à l’égard des Sahraouis, en l’occurrence l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
    Echourok, 3 déc 2020