Le rôle croissant du Maroc en tant que gardien de la migration vers l’UE

Pendant des années, le Maroc s’est contenté de rester un pays de transit pour les migrants en route vers l’Europe. Un nouvel accord avec l’UE vise désormais à réduire les chiffres.

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Après pas moins de sept années de négociations, le Maroc et l’UE ont enfin convenu d’un pacte migratoire en décembre 2023, rapporte Deutsche Wele. Cet accord devrait intensifier, à l’avenir, le rôle du Maroc en tant que gardien européen de la migration, précise le média allemand.

« C’est un accord politique qui mobilisera les budgets et le personnel de l’UE pour mettre en place l’infrastructure afin que le pacte migratoire devienne réalité dans quelques années », explique DW citant Camille Le Coz, directrice associée à l’Institut de politique migratoire Europe.

« L’équation est que l’UE soutient la revendication territoriale du Maroc, et le Maroc soutient la politique de réfugiés de l’Europe », indique DW reprenant les déclarations de Sonja Hegasy, directrice adjointe du centre de recherche allemand Leibniz Zentrum Moderner Orient.

D’après Sarah Zaaimi, directrice adjointe de la communication au sein du groupe de réflexion basé à Washington, Atlantic Council, pour le Maroc, « la migration a été une carte de pression classique dans ses négociations avec l’Union européenne ».

Outre la collaboration à la frontière, l’Espagne a accepté de soutenir l’autonomie de Rabat sur le Sahara occidental – une ancienne colonie espagnole largement annexée par le Maroc en 1975, devenue depuis un point de départ populaire pour les migrants visant les îles Canaries.

« Le Maroc a imposé sa revendication politique sur le Sahara occidental depuis de nombreuses décennies et doit probablement se sentir en sécurité maintenant, afin de pouvoir utiliser sa politique de réfugiés pour exercer une pression supplémentaire en faveur du développement intérieur », affirme Hegasy.

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