Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental : Boukadoum demande à l’UA d’assumer ses responsabilités

    ALORS QUE LAVROV APPELLE À UNE REPRISE DES NÉGOCIATIONS : Boukadoum demande à l’UA d’assumer ses responsabilités 

    Le ministre des Affaires étrangères de Russie, Sergueï Lavrov, a appelé les parties au conflit au Sahara occidental, le Maroc et le Front Polisario, à faire preuve de retenue et à reprendre le processus onusien.
    Dans un entretien téléphonique avec son homologue marocain, M. Lavrov a discuté des développements de la situation au Sahara occidental, face aux affrontements militaires incessants dans la région d’El-Guerguerat, dans le sud du Sahara occidental, suite à la violation par le Maroc de l’Accord de cessez-le-feu le 13 novembre dernier, appelant à la retenue, au respect du cessez-le-feu et à la reprise des négociations sous l’égide de l’ONU, a indiqué un communiqué du MAE russe.
    De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait appelé l’Union africaine (UA) à assumer sa responsabilité face aux graves développements de la situation au Sahara occidental et aux tentatives d’imposer la politique du fait accompli dans les territoires d’un membre fondateur de l’UA. Dans son intervention, par visioconférence lors des travaux de la 21e session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine, le chef de la diplomatique algérienne a précisé que « face aux graves développements de la situation au Sahara occidental, notre organisation continentale, qui a joué un rôle constructif dans l’élaboration et l’adoption du plan de règlement onusien, ne peut pas rester en marge », soulignant que « vu l’échec total du mécanisme de la Troïka, le Conseil africain de paix et de sécurité doit assumer la responsabilité qui lui incombe, conformément au texte de son protocole d’institution ». Après avoir affirmé que la situation actuelle au Sahara occidental « constitue une source de grande inquiétude pour l’Algérie », M. Boukadoum a prévenu qu’ »outre les tentatives d’imposer la politique du fait accompli dans les territoires d’un membre fondateur de notre organisation, les violations enregistrées contre des civils dans la région d’El-Guerguerat ont posé de sérieux défis susceptibles de mettre en péril la paix et la sécurité dans toute la région ».
    Ces développements, a ajouté le ministre des Affaires étrangères, « interviennent au moment où le processus politique de l’ONU, pour le règlement de la question sahraouie, se trouve dans une impasse sans précédent qui a exacerbé les souffrances du peuple sahraoui en l’absence de perspectives de négociations politiques sérieuses permettant l’autodétermination du peuple sahraoui ».
    La passivité de l’Union européenne pointée du doigt
    Ces déclarations interviennent au moment où une parlementaire européenne (PE), du parti social-démocrate suédois, Mme. Jytte Guteland a affirmé que « l’inertie et la passivité de l’Union européenne (UE) devant la décolonisation du Sahara occidental ouvrirait le champ à une autre guerre sanglante ».
    « Au lieu de s’employer au soutien des efforts visant la décolonisation pacifique tant attendue de la dernière colonie en Afrique, l’UE a tenu à conclure un accord commercial au-dessus de la tête des Sahraouis et contre leur volonté, afin de continuer à exploiter les ressources sahraouies et préserver les intérêts économiques du Maroc dans les territoires occupés », a écrit Mme. Guteland dont les propos sont cités et rapportée par l’Agence sahraouie SPS. Pour la député européenne, il est impératif pour l’UE de se prononcer et de défendre le Sahara occidental où le Maroc occupe illégalement de grands territoires depuis 1975, sous les yeux de la Minurso créée en 1991 et qui a échoué durant 29 ans dans sa principale mission, à savoir l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination au profit du peuple sahraoui. Exaspéré contre la violation par le Maroc du cessez-le-feu à El-Guerguerat, Mme. Guteland a avoué avoir transmis, conjointement avec des députés membres du Groupe des amis du Sahara occidental, une correspondance au haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, dans laquelle le groupe a invité l’UE à condamner l’attitude du Maroc et à parvenir à une solution pacifique au conflit, en faisant respecter le droit international et le droit des Sahraouis à l’autodétermination.
    Le statu quo au Sahara occidental, précise la députée socio-démocrate, a nourri davantage la désespérance chez les réfugiés sahraouis qui assistent, depuis 45 ans de conflit, à l’échec du processus politique onusien, 29 ans après son lancement, censé garantir au peuple sahraoui son droit à l’indépendance. « L’occupation marocaine du Sahara occidental est inadmissible, de même que le blackout sur la violation flagrante du droit international est intolérable, c’est pourquoi, la Commission européenne est appelée à faire respecter les chartes internationales et les droits de l’Homme même avec les pays étroitement liés au plan économique », a-t-elle écrit.
    Elle a appelé la Commission à « mettre un terme à la passivité afin d’éviter le danger d’une autre guerre de sang aux abords de l’UE ».
    M. Bendib

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Marruecos #WesternSahara

  • Sahara occidental : Des dégâts «considérables» dans les rangs des forces d’occupation

    Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) poursuivent les attaques «intenses» sur des bases et positions de l’armée d’occupation marocaine le long du mur de la honte, depuis l’agression marocaine survenue le 13 novembre contre des civils sahraouis manifestant pacifiquement devant la brèche marocaine illégale dans la zone tampon d’el Guerguerat.

    La Défense sahraouie a souligné, dans son communiqué n°21 que «les unités avancées de l’Armée de libération ont bombardé jeudi la zone de Kalb Ennos dans le secteur de Awsard, la zone d’Oum Odken dans le secteur d’Albkari et également la zone de Tnuched dans le secteur de Mehbes». Mercredi, les bombardements des unités de l’APLS ont ciblé «la zone d’Oum Odken dans le secteur d’Albkari, la zone Alfiyine dans le secteur Forsiyah et la zone Leksibiyine dans le secteur Forsiyah». Les attaques ont engendré des dégâts «considérables» matériels et humains dans les rangs des forces d’occupation marocaines, a conclu le communiqué. Elles se poursuivent depuis la violation, par le Maroc, du cessez-le feu signé en 1991 sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU). La présence d’une mission onusienne dans la région n’a pas empêché les violations marocaines répétées du dit accord. La Mission n’a, encore moins, pu organiser un référendum d’autodétermination comme le stipule son nom. 
    La raison pour laquelle, il faut élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l’Homme, réclament les Sahraouis. La représentante du Front Polisario en Allemagne, Nadjet Handi, a affirmé jeudi que cette disposition était désormais «un impératif». Invitée de l’émission «Face à face» de la chaîne France 24 en langue arabe, Mme Handi a déclaré: «Nous joignons notre voix à celle des organisations internationales, qui n’ont eu de cesse d’appeler, durant plus de 30 ans, à trouver un mécanisme international indépendant et neutre pour la surveillance des droits de l’Homme au Sahara occidental et le signalement des dépassements enregistrés dans ce domaine».
    Les informations qui nous parviennent des territoires occupés, en proie à un blocus médiatique révèlent l’intensification des perquisitions des domiciles des Sahraouis par les forces d’occupation marocaines, et la poursuite des arrestations arbitraires qui n’ont pas épargné les enfants, outre l’interdiction des observateurs internationaux et des journalistes, voire mêmes les politiques de fouler le sol de la région assiégée». Pour sa part, le Polisario, a-t-elle poursuivi, «n’a jamais caché à l’opinion publique internationale la réalité de ce qui se passait dans la région», soulignant que les autorités sahraouies n’ont jamais fermé la porte devant les observateurs internationaux et les organisations spécialisées venus suivre de près les développements de la situation, sans parler de ses appels incessants à l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme. S’agissant de la situation dans les camps des réfugiés, la diplomate sahraouie a soutenu qu’ils «sont demeurés ouverts aux les observateurs internationaux, journalistes et visiteurs», évoquant l’existence de rapports indépendants élaborés par des organisations internationales accessibles à tous. Mme Handi est revenue, en outre, sur les appels de certaines parties à la dissolution de la Minurso, en premier lieu le Maroc qui «œuvre en catimini à atteindre cet objectif», affirmant «qu’en dépit de l’échec de la Minurso à s’acquitter de ses missions au Sahara occidental, à savoir l’organisation d’un référendum d’autodétermination et le suivi de l’application de l’accord de cessez-le-feu, il est important de réactiver son rôle et élargir son mandat à la surveillance des droits de l’Homme, tout en maintenant l’organisation d’un référendum d’autodétermination».
    Horizons, 4 déc 2020
    Tags : #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Marruecos #WesternSahara
  • Protéger les journalistes au Sahara occidental, préviennent des organisations

    Les journalistes sahraouis qui rendent compte de la répression massive contre les civils au Sahara Occidental occupé font eux-mêmes l’objet de répression et d’arrestations arbitraires par les forces marocaines, selon un rapport et un appel public de quatre organisations.

    Ci-dessus: en juin de l’année dernière, le service de presse Smara News dans les territoires occupés a publié une vidéo choquante montrant l’un de leurs propres journalistes, Walid El Batal, avait été traîné hors d’une voiture et battu par la police marocaine. C’est l’un des nombreux cas où l’ONU a émis des déclarations fortes.

    Quatre organisations appellent aujourd’hui les individus et les organisations à agir et à dénoncer le ciblage des journalistes au Sahara Occidental, occupé par le Maroc.

    Le message fait suite à la répression des journalistes sahraouis. Téléchargez le document ici. L’appel est lancé par les deux collectifs de médias sahraouis, Equipe Media et Nushatta Foundation, ainsi que l’ONG espagnole NomadsHRC et le Comité norvégien de soutien au Sahara occidental.

    « Si le Maroc réussit à faire taire leurs voix, le Sahara occidental deviendra complètement noir », prévient-il.

    Travaillant clandestinement et au péril de leur vie, les journalistes citoyens sahraouis sous occupation rapportent que la répression s’est intensifiée depuis le 13 novembre, date à laquelle un cessez-le-feu de 29 ans entre le Maroc et le Front Polisario, le mouvement de libération sahraoui, a pris fin après le Maroc. a lancé une opération militaire contre les civils sahraouis qui protestaient dans la zone tampon démilitarisée de Guerguerat, à l’extrémité sud du territoire.

    Des journalistes sahraouis et des défenseurs des droits humains rapportent que dans les semaines qui ont suivi le retour au conflit armé, le Maroc a inondé le territoire qu’il occupe avec des véhicules et du personnel militaires et policiers, et des dizaines de jeunes manifestants sahraouis ont été arrêtés lors de descentes massives dans les rues et à domicile. Mais il n’y a pas de témoins extérieurs: les médias internationaux et les observateurs des droits de l’homme sont interdits sur le territoire, et la mission de maintien de la paix des Nations Unies pour le Sahara occidental n’a pas de mandat de surveillance des droits de l’homme. Les journalistes citoyens sahraouis restent l’une des rares sources d’information sur le terrain.

    Le rapport indique que les maisons des journalistes ont été pillées, encerclées et sont sous surveillance constante. Dans la capitale, El Aaiún, des escouades armées et masquées de policiers et d’agents des services de renseignement ont pénétré de force dans les maisons de deux journalistes du collectif de médias Nushatta Foundation et ont terrorisé leurs familles à la recherche des journalistes, qui n’étaient pas chez eux à l’époque. Un troisième journaliste de Nushatta s’est échappé de justesse alors que la police tentait de l’enlever dans une rue, également à El Aaiún. Tous se cachent. Des dizaines de véhicules et d’agents armés ont également encerclé les maisons de deux journalistes d’Equipe Media le jour de leur mariage, menaçant et harcelant les familles et les empêchant d’entrer ou de sortir pendant trois jours.

    La persécution accrue contre les journalistes sahraouis a rendu la documentation des violations des droits humains au Sahara occidental de loin plus difficile, selon le rapport. Si les reportages depuis le territoire étaient déjà très risqués pour les journalistes avant la fin du cessez-le-feu, ils sont désormais extrêmement dangereux et peu ou pas d’activistes médiatiques sont capables de filmer les scènes de violence policière et de répression dans les rues.

    Fonctionnant au grand risque de ce que Reporters sans frontières appelle un «trou noir de l’information», les journalistes citoyens sahraouis sont devenus l’une des rares sources d’information fiables pour les médias extérieurs et les observateurs des droits de l’homme, interdits d’entrée sur le territoire occupé par le Maroc depuis 1975. .

    « Les tentatives du Maroc pour faire taire et empêcher les journalistes sahraouis de rendre compte de la situation ont aggravé le » trou noir de l’information « , offrant au Maroc une impunité quasi totale pour agir contre les Sahraouis, conclut le rapport.

    Il s’agit du deuxième appel public publié en relation avec la récente escalade du conflit du Sahara occidental et la répression observée dans les territoires occupés du Sahara occidental, et fournit également une liste complète des violations des droits de l’homme depuis le 13 novembre ainsi que des informations supplémentaires sur en danger les journalistes sahraouis opérant sur le territoire. Une première version a été publiée le 20 novembre 2020 et est disponible en ligne.

    Ce deuxième appel se concentre sur les journalistes citoyens sahraouis. Avec cet appel, nous appelons les individus et les organisations à prendre des mesures pour dénoncer le ciblage des journalistes sahraouis.

    Fuente : Stottekomiteen for Vest-Sahara

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #Marruecos #WesternSahara

  • Contribution des femmes sahraouies du Sahara Occidental à la paix et à la sécurité

     

    INTRODUCTION: COMMENT LA GUERRE A FORME LE RÔLE DES FEMMES SAHRAWI

    Le Sahara occidental – l’ancienne colonie espagnole – figure sur la liste des Nations Unies des territoires non autonomes depuis 1963 et reste l’un des conflits les plus anciens, mais largement négligés, en Afrique, ou, comme certains observateurs l’ont appelé, le dernier colonie. La guerre entre le Maroc et la Mauritanie et le Front Polisario, le mouvement de libération qui a mené la lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance, a duré de 1975 à 1991 (la Mauritanie s’est retirée en 1979), et a abouti à un grand nombre de réfugiés sahraouis vivant dans des camps en Algérie pour près de 44 ans, alors que le reste du peuple sahraoui a continué à vivre sous occupation marocaine. En réponse à la guerre, le Front Polisario a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1975. La RASD est membre fondateur de l’Union africaine et possède des ambassades et des représentations dans plus de 80 pays à travers le monde.

    L’Union nationale des femmes sahraouies (en espagnol: Unión Nacional de Mujeres Saharauis, ou UNMS) est l’aile féminine du Front Polisario. Fondé en 1974, il regroupe en grande partie toutes les femmes sahraouies des camps de réfugiés sahraouis, dans les territoires occupés du Sahara occidental et les femmes sahraouies de la diaspora. L’UNMS lutte pour l’intégration politique et sociale des femmes, en particulier la promotion de l’expérience des femmes sahraouies en matière de paix et de sécurité.

    Les femmes du Sahara occidental ont toujours été impliquées dans les questions de paix et de sécurité en temps de guerre et de paix. Pendant les années de guerre, alors que les hommes étaient sur le front, les femmes sahraouies ont été laissées seules dans les camps de réfugiés, submergés par la lutte pour la libération et le défi de construire la nouvelle nation sahraouie. L’UNMS a joué un rôle important dans la mobilisation des femmes en vue de renforcer les structures et les plates-formes de l’État, d’encourager la participation des femmes aux organes directeurs locaux, d’administrer les camps, de maintenir la sécurité et la solidarité sociale, de distribuer l’aide alimentaire, d’organiser la vie sociale, ainsi que de mener des campagnes d’alphabétisation et d’éducation. des femmes en soins infirmiers et en enseignement. Tout au long de cette période, et malgré leur situation difficile en exil, les femmes sahraouies ont démontré des histoires inspirantes de solidarité sociale et d’harmonie. Les femmes, par exemple, allaitaient les enfants les unes aux autres et cuisinaient les unes pour les autres pendant les périodes de chagrin et de deuil.

    «Pour la première fois de son histoire, en 2018, le Front Polisario a nommé une femme au sein de l’équipe de négociation Polisario, qui se compose de cinq membres. Cette étape est considérée comme un effort distingué vers l’inclusion de la voix des femmes sahraouies dans les pourparlers de paix avec le Maroc menés par l’ONU. »

    RÉALISATIONS DES FEMMES SAHRAWI EN TEMPS DE PAIX ET DÉFIS EN COURS

    Depuis la fin de la guerre, en 1991, et le retour des hommes dans les camps de réfugiés, l’UNMS a décidé de porter le combat des femmes à un autre niveau: lutter pour une juste contribution des femmes à la politique et à la prise de décision. C’est à ce moment que l’UNMS s’est fait le champion de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité (FPS) au niveau national. De ce fait, la représentation des femmes est aujourd’hui très prometteuse puisqu’elles représentent 21% du personnel du Secrétariat national du Front Polisario, 34% à l’Assemblée nationale, 100% dans les assemblées locales, 88% dans le secteur de l’éducation, 66% dans la santé , 27% dans les activités de déminage et 23% dans la communication. En outre, l’UNMS a réussi, grâce au lobbying au sein de la direction du Polisario, à renforcer la représentation des femmes dans les organes de décision. Pour la première fois de son histoire, en 2018, le Front Polisario a nommé une femme au sein de l’équipe de négociation Polisario, qui se compose de cinq membres. Cette étape est considérée comme un effort distingué vers l’inclusion des voix des femmes sahraouies dans les pourparlers de paix avec le Maroc menés par l’ONU.

    Les femmes sahraouies sont impliquées dans tous les aspects de la vie sociale et publique. Par exemple, ils servent d’agents de police, d’enseignants, de médecins et de démineurs. Elles sont un point de référence et des modèles pour d’autres femmes africaines. Cependant, cette expérience très riche ne reçoit toujours pas une attention particulière de la part des institutions internationales et du public qui dépeint les luttes et les contributions des femmes.

    Alors que la frustration commence à se répandre parmi les jeunes dans les camps de réfugiés et que la sécurité au Sahel se détériore rapidement, les jeunes deviennent vulnérables à la radicalisation. Les femmes sahraouies font de leur mieux pour donner un excellent exemple à leurs enfants en transmettant les valeurs de paix et de résistance non violente pour éviter le désespoir face à des circonstances difficiles. Inspiré par la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU), l’UNMS a pris l’initiative d’un dialogue ouvert qui intègre les jeunes hommes et femmes dans une tentative de créer de manière positive des espaces pour un échange sain d’idées sur la manière de réduire l’écart entre les sexes. Parallèlement, l’UNMS profite chaque année de la Journée internationale de la paix (21 septembre) pour sensibiliser les femmes dirigeantes des camps de réfugiés sahraouis à la résolution 1325 du CSNU. C’est l’occasion de rappeler à la jeune génération de femmes sahraouies contribution et sacrifices de nos mères fondatrices.

    Même dans le territoire occupé du Sahara occidental, où la vie est beaucoup plus difficile en raison du blocage continu des médias, les femmes sahraouies ont pu faire entendre leur voix à travers des manifestations pacifiques et des grèves de la faim. La personnalité la plus éminente qui mène les manifestations non violentes contre le Maroc dans les zones occupées sahraouies est Aminatou Haidar, une militante des droits humains qui a récemment remporté le Right Livelihood Award pour son action non violente inébranlable, malgré l’emprisonnement et la torture, justice et autodétermination pour le peuple du Sahara occidental. L’histoire d’Aminatou dépeint la résilience des femmes sahraouies qui sont toujours désireuses de construire la paix et qui veulent vivre dans un monde de justice et de démocratie.

    «La contribution impressionnante des femmes sahraouies dans la lutte pour la libération par la paix et la résilience peut inspirer d’autres femmes et aider à briser les stéréotypes concernant les femmes réfugiées.

    La résolution 1325 du CSNU est une bonne raison pour chaque organisation de femmes de contribuer au débat plus large sur la réalisation de la paix et de la sécurité dans leurs communautés potentielles. Au Sahara Occidental, l’UNMS a utilisé l’Agenda FPS comme méthodologie d’orientation pour parvenir à l’autonomisation des femmes dans les domaines du leadership, de la gouvernance, du dialogue et de la médiation. Grâce au solide réseau d’alliances de femmes, l’UNMS a tendance à utiliser les plates-formes internationales sur la résolution 1325 du Conseil de sécurité pour partager l’expérience extraordinaire des femmes sahraouies dans les camps de réfugiés et les territoires occupés du Sahara occidental afin d’inspirer les femmes réfugiées et déplacées du monde entier. L’UNMS s’efforce de changer les récits et les perceptions sur les femmes réfugiées de victimes et de figures du désespoir à des militantes résilientes et confiantes qui sont enthousiastes à l’idée de contribuer à la paix dans le monde.

    CONCLUSION: METTRE LA LUMIÈRE SUR LES CONTRIBUTIONS DES FEMMES SAHRAOUIES À LA PAIX

    Compte tenu des circonstances du conflit oublié au Sahara occidental, l’UNMS a encore de nombreux défis à relever pour parvenir à une intégration complète des perspectives de genre dans tous les domaines de la vie. De nombreux efforts doivent encore être faits au niveau de la direction du Front Polisario pour faire en sorte que les voix des femmes soient entendues à l’Assemblée nationale sahraouie ainsi que dans les réunions de haut niveau des organes de décision.

    La préparation et l’établissement d’un plan d’action national sur les FPS est un autre objectif ambitieux de l’UNMS, qui nécessitera une reconnaissance honnête et équitable de la part des agences des Nations Unies consacrées aux questions des femmes. Les organisations de femmes émergeant de territoires non souverains doivent être adoptées et intégrées dans les réseaux internationaux de femmes. L’UNMS et de nombreuses autres organisations féminines représentent un nombre considérable de femmes et ont accompli un travail considérable dans leurs pays respectifs.

    La contribution impressionnante des femmes sahraouies dans la lutte pour la libération par la paix et la résilience peut inspirer d’autres femmes et aider à briser les stéréotypes sur les femmes réfugiées. Dans le même temps, les femmes sahraouies du monde entier se sentent encore laissées pour compte parce que leurs histoires restent inconnues et que la communauté internationale continue d’ignorer leur sort. Les femmes du monde entier ont besoin que leurs histoires soient entendues. Ceci est très critique pour construire un monde de paix et de sécurité où l’humanité pourra toujours prévaloir.

    Minetu Larabas Sueidat est le secrétaire général de l’Union nationale des femmes sahraouies (UNMS).

    Source : Peace Agency, 4 déc 2020

  • Sahara occidental : la bataille contre l'oubli

    Après trente ans de cessez-le-feu, le Front Polisario qui se bat pour l’indépendance du Sahara occidental a décrété « l’état de guerre » le 13 novembre dernier. Une guerre avec très peu d’images. Celles-ci ont été fournies par les indépendantistes du Front Polisario.

    Source : Arte.tv, 4 déc 2020
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    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Morocco

    Sahara Occidental, Polisario, Maroc, Western Sahara, Morocco,

  • Sahara occidental – Maroc: le téléphone de Bourita ne cesse plus de sonner

    Depuis que l’offensive héroïque de l’armée de libération sahraouie a commencé contre les positions du mur de la honte, le téléphone du ministre marocain des Affaires étrangères ne cesse plus de sonner. Il y a lieu de se demander si le chef médiocre de la non moins médiocre diplomatie du Makhzen arrive encore à concilier le sommeil après l’énorme choc psychologique qui a surgi à la suite de la décision inattendue du Front Polisario de punir l’ennemi pour son arrogance et la violation du cessez-le-feu en plus des  violations quotidiennes des droits humains de la population civile sahraouie.

    Le site Web du ministère russe des Affaires étrangères a publié une nouvelle déclaration concernant une deuxième conversation téléphonique entre Sergueï Lavrov et son homologue marocain, dans laquelle il rapporte qu’après avoir échangé «des opinions sur des aspects clés de l’agenda international et régional, une plus grande attention a été accordée au développement. de la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’au Sahara occidental », ajoute-t-il.

    Deux semaines plus tôt, le 18 novembre précisément, Lavrov avait reçu un premier appel, à la demande de Bourita, selon le communiqué russe. «En examinant la situation au Maghreb du côté russe, une position de principe a été confirmée en faveur de la résolution du problème du Sahara occidental exclusivement par des méthodes politiques et diplomatiques sur une base juridique internationale généralement reconnue. Dans le même temps, un appel a été lancé à toutes les parties intéressées pour renforcer le cessez-le-feu et désamorcer la tension qui a surgi ces derniers jours dans la région de Guerguerat », indique le communiqué.

    L’état de nervosité du Makhzen est évident. Les autorités marocaines s’agitent à la recherche d’un cessez-le-feu avec les conditions qui prévalaient avant l’agression de Guerguerat car elles savent que la reprise des hostilités offre au Front Polisario la possibilité d’imposer de nouvelles conditions qui pourraient mettre fin au statu quo qui a permis aux marocains toutes sortes de dépassements. De plus, le silence du Conseil de sécurité inquiète à Rabat. Ce silence pourrait être interprété comme un geste de compréhension envers la décision du Polisario. On dirait qu’à l’ONU ils s’attendaient à cette situation.

  • Sahara Occidental : De nouvelles attaques sahraouies contre des bases marocaines

    Les positions des forces d’occupation marocaines sont toujours ciblées par des unités de l’armée sahraouie. Les attaques ont touché des cantonnements tout au long du mur des sables, dit le mur de la honte. Selon le ministère de la défense sahraouie, ces attaques étaient intenses.

    La Défense sahraouie a souligné, dans son communiqué n21 que “les unités avancées de l’Armée de libération ont bombardé jeudi la zone de Kalb Ennos dans le secteur de Awsard, la zone d’Oum Odken dans le secteur d’Albkari et également la zone de Tnuched dans le secteur de Mehbes”.
    Des bombardements ont ciblé la zone d’Oum Odken dans le secteur d’Albkari, la zone Alfiyine et Leksibiyine dans le secteur Forsiyah.
    Les combattants de l’Armée sahraouie poursuivent ainsi leurs attaques intenses contre des positions et des tranchées de l’armée d’occupation après que ces dernières ont violé l’accord de cessez-le-feu en attaquant des civils sahraouis non armés qui manifestaient pacifiquement devant la brèche illégale d’El-Guergerat.
    Les attaques ont engendré des dégâts “considérables” matériels et humains dans les rangs des forces d’occupation marocaines, a conclu le communiqué.
    Sur le plan politique, le ministre des affaires étrangères de Russie, Sergueï Lavrov a appelé les parties au conflit à faire preuve de retenue et à reprendre le processus onusien.
    Dans un entretien téléphonique avec son homologue marocain, M. Lavrov a discuté des développements de la situation au Sahara Occidental, face aux affrontements militaires incessants dans la région d’El Guerguerat, dans le sud du Sahara Occidental, suite à la violation par le Maroc de l’Accord de cessez-le-feu le 13 novembre dernier, appelant à la retenue, au respect du cessez-le-feu et à la reprise des négociations sous l’égide de l’ONU, a indiqué un communiqué du MAE russe rapporté par l’agence Sputnik.
    Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait appelé ce mercredi l’Union africaine (UA) à assumer sa responsabilité face aux graves développements de la situation au Sahara occidental et aux tentatives d’imposer la politique du fait accompli dans les territoires d’un membre fondateur de l’UA. 
    Dans son intervention par visioconférence, lors dune session du conseil exécutif de l’Union africaine, , le chef de la diplomatie algérienne a souligné que ” notre organisation ne peut rester en marge”, estimant que le conseil africain doit assumer la responsabilité qui lui incombe, conformément au texte de son protocole d’institution.
    Après avoir affirmé que la situation actuelle au Sahara occidental “constitue une source de grande inquiétude pour l’Algérie”, M. Boukadoum a prévenu qu’”outre les tentatives d’imposer la politique du fait accompli dans les territoires d’un membre fondateur de notre organisation, les violations enregistrées contre des civils dans la région d’El-Guerguerat ont posé de sérieux défis susceptibles de mettre en péril la paix et la sécurité dans toute la région”.
    Ces développements, a ajouté le ministre des Affaires étrangères, “interviennent au moment où le processus politique de l’ONU pour le règlement de la question sahraouie se trouve dans une impasse sans précédent qui a exacerbé les souffrances du peuple sahraoui en l’absence de perspectives de négociations politiques sérieuses permettant l’autodétermination du peuple sahraoui.

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Morocco

  • Sahara Occidental : Malgré la guerre, les exportations de farine et huile de poissons continuent

    Alors que la guerre d’indépendance a repris le 13 novembre au Sahara Occidental entre le Maroc et l’Armée de libération sahraouie, deux navires quittaient le port de El Aaiun après avoir chargé des produits transformés de poissons pêchés dans les eaux sahraouies sans le consentement du peuple sahraoui.

    Le bateau Oramalia, (IMO 9392640, pavillon Gibraltar) qui peut transporter 6 863 tonnes de marchandises, a chargé 3.000 tonnes d’huile de poisson. Il est parti ce 1er décembre pour Tan-Tan au Maroc où il va charger aussi.

    Ces huiles sont probablement à destination de la Hollande ou d’un autre port d’Europe.

    Le bateau Ekmen Trans (IMO 9204348, pavillon Panama), qui peut transporter 6 687 tonnes de marchandises, a chargé de la farine de poissons.

    La cargaison est probablement à destination de Gulluk en Turquie, comme celle de près de 5.500 tonnes, chargée à bord du bateau Tango Sol (IMO 915901, pavillon Iles Cook), qui est parti de El Aaiun le 26 novembre pour la même destination.

    Les cargaisons sont chargées depuis des camions arrivant au moins depuis les usines de transformation de El Marsa, zone industrielle située juste à côté du port de El Aaiun.

    Équipe Média a fait une évaluation prudente de la valeur des marchandises potentiellement chargées, sur la base des prix mondiaux.

    La valeur de la farine de poisson des deux navires impliqués dans le pillage depuis la reprise de la guerre, Ekmen Trans et Tango Sol, est d’environ 12 millions d’euros.

    Le prix de la tonne est actuellement estimé à 1 200 euros, selon Indexmundi.

    Le précédent navire parti avec une cargaison illégale de farine de poisson, le Princess Nabiha  (IMO 9144457, pavillon Panama) avait quitté le port d’El Aaiun 3 jours avant la reprise de la guerre, le 10 novembre, avec environ 5.000 tonnes de farine de poisson, également en destination de la Turquie.

    La valeur de la cargaison d’huile de poisson partie à bord de l’Oramalia est de 3,6 millions d’euros (3.600.000), si la quantité chargée est de 3 000 tonnes, et le prix de la tonne à 1 200 euros (données Statista 2019).

    Une grande quantité de poissons est nécessaire à la transformation en farines et huiles, qui sont toutes exportées du Sahara Occidental vers l’Europe ou la Turquie. Les prises sont sans commune mesure avec les besoins de la population vivant sur le territoire occupé, les Sahraouis, les colons marocains et les immigrants africains.

    La pêche industrielle et intensive pratiquée abusivement par le Maroc et ses partenaires dans les eaux sahraouies ne respecte absolument pas le cycle vital des poissons, ni l’écosystème marin.

    Cette pêche est d’autre part totalement illégale, de même que la vente des produits transformés, puisqu’il est interdit d’acheter les produits sahraouis obtenus sans le consentement du Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara Occidental.

    Équipe Média, El Aaiun, le 2 décembre 2020

    Sahara Occidental occupé

    #Maroc #SaharaOccidental #Polisario

  • Maroc : Protectorat et indépendance

    Le royaume du Maroc est encore sous protectorat de la France. Sa dépendance s’est même étendue depuis quelques décennies à l’aide israélienne, notamment militaire et à l’aide des pays du golfe, notamment financière. Trahison puis allégeance n’étant pas incompatibles aux demandeurs d’une protection !* 

    Les anciennes colonies françaises ont combattu pour acquérir leur indépendance dans des guerres meurtrières. Les anciens protectorats n’ont pas été aussi loin dans leur lutte et sont restés plus ou moins attaché à leurs « protecteurs ». Ce protectorat de fait, mais jamais nommément cité, permet à la France de poursuivre sa politique « France-Afrique ». 
    Le pouvoir marocain se satisfait de cet état au point de proposer depuis des années aux « territoires du Sud » un plan d’autonomie sous autorité chérifienne, là encore une forme de protectorat, déclinaison du principe des poupées russes, qui a bien sûr l’aval de la France. Demeurer protecteur d’un protecteur permet de garder dans l’ombre une main paternaliste et dirigeante sur la situation. 
    C’est pourquoi les Sahraouis souhaitent un référendum d’autodétermination dont le résultat permettrait une réelle indépendance. Une indépendance proposée par l’ONU dans le cadre de la décolonisation. Il ne faut donc pas confondre plan d’autonomie marocain et référendum d’autodétermination proposé par l’ONU. En tant que membre permanent du conseil de sécurité la France devrait logiquement soutenir cette option onusienne. Elle tient en fait un double discours de confusion : Celui de soutenir le plan d’autonomie marocain et d’autre part de s’en remettre aux décisions de l’ONU, décisions qu’elle sape à la fois par un lobbying diplomatique et en s’opposant par veto ou abstention aux décisions du conseil de sécurité qui ne peuvent s’appliquer qu’à la majorité absolue. 
    L’interdépendance de tous les pays est aujourd’hui plus que jamais une réalité, la mondialisation l’atteste. L’absence de ressources ou le sacrifice de certaines d’entre elles dans le deal des accords internationaux met en place une dépendance économique dont les crises environnementales et sanitaires montrent les limites. Et la frontière reste ténue entre dépendance économique et dépendance géostratégique, voire politique. 
    Le royaume du Maroc est encore sous protectorat de la France. Sa dépendance s’est même étendue depuis quelques décennies à l’aide israélienne, notamment militaire et à l’aide des pays du golfe, notamment financière. Trahison puis allégeance n’étant pas incompatibles aux demandeurs d’une protection !* 
    Les anciennes colonies françaises ont combattu pour acquérir leur indépendance dans des guerres meurtrières. Les anciens protectorats n’ont pas été aussi loin dans leur lutte et sont restés plus ou moins attaché à leurs « protecteurs ». Ce protectorat de fait, mais jamais nommément cité, permet à la France de poursuivre sa politique « France-Afrique ». 
    Le pouvoir marocain se satisfait de cet état au point de proposer depuis des années aux « territoires du Sud » un plan d’autonomie sous autorité chérifienne, là encore une forme de protectorat, déclinaison du principe des poupées russes, qui a bien sûr l’aval de la France. Demeurer protecteur d’un protecteur permet de garder dans l’ombre une main paternaliste et dirigeante sur la situation. 
    C’est pourquoi les Sahraouis souhaitent un référendum d’autodétermination dont le résultat permettrait une réelle indépendance. Une indépendance proposée par l’ONU dans le cadre de la décolonisation. Il ne faut donc pas confondre plan d’autonomie marocain et référendum d’autodétermination proposé par l’ONU. En tant que membre permanent du conseil de sécurité la France devrait logiquement soutenir cette option onusienne. Elle tient en fait un double discours de confusion : Celui de soutenir le plan d’autonomie marocain et d’autre part de s’en remettre aux décisions de l’ONU, décisions qu’elle sape à la fois par un lobbying diplomatique et en s’opposant par veto ou abstention aux décisions du conseil de sécurité qui ne peuvent s’appliquer qu’à la majorité absolue. 
    L’interdépendance de tous les pays est aujourd’hui plus que jamais une réalité, la mondialisation l’atteste. L’absence de ressources ou le sacrifice de certaines d’entre elles dans le deal des accords internationaux met en place une dépendance économique dont les crises environnementales et sanitaires montrent les limites. Et la frontière reste ténue entre dépendance économique et dépendance géostratégique, voire politique. 
    Les ressources en matières premières du Sahara Occidental (Phosphate et pétrole off-shore), ses ressources halieutiques et agricoles, – dont le pillage condamné par la justice internationale continue malgré tout -, limite la dépendance marocaine en cas de plan d’autonomisation, pas en cas de référendum d’autodétermination favorable au peuple sahraoui. Le makhzen est tiraillé entre deux contradictions qui lui permettraient de demeurer une puissance, son expansionnisme délirant (l’ayant conduit à revendiquer la Mauritanie, une partie du Sénégal et de l’Algérie, le Sahara Occidental) et sa dépendance d’ancien protectorat. 
    L’objectif du pouvoir marocain était de passer d’un état de colonialisme occupant le territoire du Sahara Occidental condamné mais hypocritement admis par les instances internationales à un état de protectorat lui garantissant « le timbre et le drapeau » (dixit Hassan II), c’est-à-dire excluant toute réelle autonomie interne. 
    L’époque où le Maroc, comme le disait Hassan II, était dans une position confortable et n’était pas pressé : « Le Maroc n’est pas assis sur une baïonnette mais sur un rocking chair » (Hassan II) semble révolue. 
    Depuis des années le Maroc, soutenu par la France, fait obstruction au calendrier international du processus de décolonisation et « grignote » jusqu’aux accords qu’il a signés. La brèche de Guerguerat aura été, dix années après Gdeim Izik, l’ultime provocation d’une politique coloniale actuelle ou d’un protectorat souhaité de la part du Maroc.
    La France ne retrouvera pas sa dignité, depuis longtemps perdue avec son image effacée de nation défendant les Droits Humains. On peut juste espérer qu’elle puisse enfin respecter le Droit. 
    En reprenant les armes, le peuple sahraoui continue d’affirmer son désir d’indépendance, sachant pour l’avoir déjà vécu dans sa chair à quels sacrifices il lui faudra consentir. 
    Jean-François Debargue
    Le 18 novembre 2020
    * Trahison d’Hassan II envers la ligue arabe permettant à Israël d’être prévenu de la guerre des 6 jours. 
    Source : Entre les lignes entre les mots, 2 déc 2020
    #Maroc #France #Protectorat
  • Sahara Occidental : Donner vie aux textes juridiques et condamner le crime de colonisation par peuplement

    « La multitude des droits reconnus aux Sahrahouis contraste cependant avec la rareté de leur mise en application dans les prétoires de par le monde. A tel point que l’on en vient à se demander si ce ne sont pas les systèmes judiciaires nationaux et internationaux eux-mêmes qui en seraient la cause, en ce qu’ils ne fourniraient pas de cénacle approprié à la mise en œuvre des droits que leurs systèmes juridiques prétendent protéger »
    Antoine Quéré interroge en regard du droit (français, européen, international) les qualifications possibles des pratiques des sociétés françaises au Sahara occidental, inscrit en 1963 sur la liste des « territoires non-autonomes » de l’ONU, territoire occupé par l’Etat marocain, territoire revendiqué par le Front Polisario et la République Arabe Sahraouie Démocratique.
    L’auteur revient sur l’histoire de ces territoires en particulier après la colonisation par le Roi d’Espagne à la fin du XIXème siècle.
    Il me semble important de souligner la Mission des Nation Unies pour un Référendum au Sahara Occidental (MINURSO) et que « Ce référendum n’a jamais été mis en œuvre en raison de désaccords des parties sur la constitution des listes électorales ». Les colonisateurs ne reconnaissent jamais la légitimité des seules populations colonisées pour leur autodétermination.
    Antoine Quéré parle aussi du rapport de la diplomatie française avec cette question, dont la non-reconnaissance de l’existence de l’Etat sahraoui et des conséquences possibles en termes de « qualification de l’infraction de participation au transfert de population en territoire occupé ». A noter que ce « crime de transfert de population occupé » a été reconnu dans d’autres situations d’occupation dont celle des colonies israéliennes…
    « Notre étude se focalisera sur les entreprises françaises personnes morales ayant des activités économiques au Sahara Occidental et donc sur les organes et représentants qui peuvent être des personnes physiques ». Antoine Quéré aborde les activités économiques, les ressources en phosphates, les ressources halieutiques, l’utilisation du sable et du sel, l’eau des nappes phréatiques, la prospection de pétrole, la question des ventes d’armes…
    Il discute très en détail du domaine juridique, de « crime de transfert de population en territoire occupé », de « crime de colonisation de peuplement », de « territoire occupé », de « conflit armé international », de Conventions internationales, de la Déclaration du Caire des droits de l’homme en islam (5 août 1990) signée par le Maroc qui énonce entre autres : « La colonisation, sous toutes ses formes, est strictement prohibée en tant qu’une des pires formes d’asservissement. Les peuples qui en sont victimes ont le droit absolu de s’en affranchir et de rétablir leur autodétermination. Tous les Etats et peuples ont le devoir de les soutenir dans leur lutte pour l’élimination de toutes les formes de colonisations et d’occupation. Tous les peuples ont le droit de conserver leur identité propre et de disposer de leurs richesses et de leurs ressources naturelles ».
    L’auteur traite de multiples questions liées aux précédentes, de la conjugaison de « la liberté de commerce » avec le respect du droit à l’autodétermination des peuples et à leur souveraineté territoriale, de la « qualification de la situation géopolitique au Sahara Occidental », de la responsabilité pénale des entreprises françaises pour leurs activités en lien avec le Sahara Occidental…
    Il aborde, entre autres, l’imbroglio lexical et le contournement d’un terme tabou « occupation », des décisions internationales équivoques, des décisions administratives « en soutien de la diplomatie française », le constat « d’une occupation notoire issue d’un conflit armé international », l’élément moral du « crime constitué par la publicité de l’occupation »…
    « Notre deuxième partie vise donc à démontrer que d’une part des entreprises françaises participeraient au transfert de Marocains au Sahara Occidental et que d’autre part, le crime de colonisation pourrait leur être imputé. Démontrer l’imputation, c’est à dire le rattachement entre l’acte interdit (le transfert qu’il s’agira de prouver) et l’auteur (les entreprises transnationales françaises), est un défi juridique ».
    Je ne vais pas aborder les différentes questions et les réponses possibles proposées par l’auteur dans cette seconde partie. Je me contente de souligner un problème plus général, la construction institutionnelle et juridique de l’irresponsabilité des personnes morales, des conseils d’administration et des grands actionnaires des firmes transnationales (cela est aussi vrai pour toutes les formes de sociétés commerciales dites à responsabilités limitées des actionnaires SARL, SAS, SA). Ce sujet bien évidement dépasse le cadre du Sahara Occidental. Je l’ai récemment évoqué à propos des agissements de Total en Ouganda et en Tanzanie (https://entreleslignesentrelesmots.blog/2020/11/19/le-petrole-contre-les-droits-humains/).
    « L’occupation du Sahara Occidental par le Maroc est légitimée grâce aux investissements étrangers qui développent ainsi ses prétendues « provinces du Sud ». Parmi ces investissements et activités économiques figurent ceux des entreprises transnationales française, présentes au Sahara Occidental. Certaines de leurs activités semblent s’apparenter à une participation au transfert, direct ou indirect et par une puissance occupante, d’une partie de sa population civile dans le territoire qu’elle occupe. C’est un crime de guerre selon l’article 421-26 du Code pénal et la responsabilité pénale des entreprises française pourrait vraisemblablement être engagée ».
    Antoine Quéré : Crime de colonisation par peuplement
    Etude de cas sur les activités économiques de sentreprises françaises au Sahara Occidental
    Apso Editions, Aubagne 2020, 96 pages, 8 euros
    Didier Epsztajn
    Source : Entre les lignes entre les mots, 2 déc 2020

    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc