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-La mine contient 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer
-L’accès doit être amélioré
-L’Algérie compte près de 30 mines actives

L’Algérie a lancé un appel d’offres pour la construction d’un projet ferroviaire qui, espère le gouvernement, libérera le potentiel d’une mine de minerai de fer dans une province isolée.

Anesrif, une entreprise de transport créée par le gouvernement pour étendre et moderniser le système ferroviaire, recherche des entreprises pour construire un tronçon de 575 km jusqu’à la mine de Gâra Djebilet.

La date limite de soumission est le 7 octobre. L’appel d’offres comprend la fourniture et la pose de voies, la construction de ponts, viaducs et tunnels et autres ouvrages de génie civil.

La mine de Gâra Djebilet, dans la province occidentale de Tindouf, a été mise en service mi-2022 et vise une production initiale de 2 millions de tonnes par an.

La mine de minerai de fer, considérée comme l’une des plus grandes au monde, s’étend sur une superficie de plus de 125 millions de mètres carrés.

Ionut Lazar, consultant principal chez CRU Consulting, spécialiste des mines et métaux, qui propose des services de veille économique sur le secteur minier mondial, a déclaré à AGBI que Gâra Djebilet était confrontée à « de nombreux défis importants ». L’emplacement éloigné « nécessite absolument » une ligne de chemin de fer pour réduire les coûts de transport, a-t-il déclaré.

Le réseau ferroviaire algérien existant s’arrête à près de 1 000 km de la mine, mais Anesrif prévoit de l’étendre pour le relier à la province de Béchar, au nord-ouest.

« Le transport du minerai de fer par camion n’est pas réalisable sur cette distance », a déclaré Lazar. « Avec une ligne de chemin de fer s’étendant du site au port, le coût peut être maintenu à un niveau gérable, mais le coût en capital de la construction de cette voie ferrée est élevé. »

Gâra Djebilet contiendrait environ 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer, dont environ 1,7 milliard de tonnes sont exploitables.

Le gouvernement prévoyait d’investir jusqu’à 10 milliards de dollars dans la mine.

Mais Lazar a déclaré que CRU n’inclut pas la mine dans son scénario de base pour la production future, en raison des défis du projet.

Il a déclaré : « Le minerai de fer a une teneur très élevée en phosphore, ce qui rend impossible sa commercialisation directe » et a ajouté que même une installation de déphosphoration planifiée ne peut pas garantir que le fer soit commercialisable.

Des objectifs de production ambitieux

En juillet, la Société nationale sidérurgique d’Algérie et le consortium chinois CMH ont signé un accord pour deux sociétés algéro-chinoises, la première axée sur l’exploitation de la mine de Gâra Djebilet et la seconde sur la construction d’une aciérie.

Selon l’accord, l’objectif de production annuelle à long terme est de 50 millions de tonnes d’ici 2040.

S’exprimant plus tôt cette année, Ahmed ben Abbas, directeur général de la Société nationale algérienne de l’acier, a déclaré que le projet ferait de l’Algérie l’un des plus grands producteurs d’acier du Moyen-Orient.

L’Algérie a importé l’année dernière pour 1,2 milliard de dollars de minerai de fer. Une fois achevé en 2025, le projet devrait fournir un minerai de fer d’une valeur de 2 milliards de dollars, réduisant ainsi la dépendance.

L’économie algérienne a connu une croissance de 3,2 pour cent en 2022, selon la Banque mondiale, le rythme de l’activité économique hors hydrocarbures s’accélérant pour atteindre 4,3 pour cent.

« Les perspectives économiques de l’Algérie restent sensibles à la volatilité des prix du pétrole, d’où l’importance de poursuivre la mise en œuvre des réformes pour permettre au secteur privé de devenir le moteur d’une croissance durable et d’une diversification économique », a déclaré Kamel Braham, représentant résident de la Banque mondiale en Algérie.

L’Algérie dispose d’importantes ressources minières – notamment de l’or, du zinc, du cuivre et des phosphates – et le pays compte sur elles pour diversifier son économie.

L’Algérie comptait près de 30 mines actives l’année dernière, dont sept produisant du minerai de fer, selon les données de Statista.

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